4 étapes incontournables pour aider des personnes victimes de harcèlement

4 étapes incontournables pour aider des personnes victimes de harcèlement

Le harcèlement est un thème récurrent d’articles et de discussions. Il est à prendre au sérieux au même titre que de la maltraitance.
Sa gravité n’est pas liée à la gravité des actes posés. Ceux-ci sont généralement anodins, mais à leur fréquence et à leur répétition dans la durée. C’est parce que ces actes sont anodins qu’il est difficile de les arrêter car difficile de les punir quand ils sont pris isolément.

Lorsque je travaille avec des personnes victimes de harcèlement, il y a plusieurs étapes incontournables :

1. Identifier en quoi ces actions apparemment bénignes sont du harcèlement.
2. Assurer la sécurité de la personne ; en l’invitant à s’écarter des personnes toxiques, ou en faisant intervenir des adultes lorsque les actions se passent dans le cadre scolaire.
3. Apprendre à la personne à se faire respecter en posant des limites et en les affirmer ces limites.
4. Aider à reconstruire son estime d’elle-même, en reprenant conscience de ce qu’elle est , de ce qu’elle aime faire, de ses talents propres, afin de pouvoir de présenter à l’autre consolidée par cette assurance intime.

Aucune de ces étapes n’est simple à mettre en œuvre, et chacune présente une urgence propre.

1. Identifier

Identifier qu’il s’agit bien de harcèlement, c’est aussi prendre conscience de sa propre vulnérabilité. Admettre que l’autre peut ne pas vous aimer, quand bien même rien de concret ne le justifie.
Le risque est alors d’atteindre plus profondément la confiance en soi. Ou bien de bloquer la personne dans une situation de victime.

2. Assurer la sécurité des personnes

Assurer la sécurité des personnes en intervenant est délicat. Un harceleur ne souhaite pas se reconnaitre comme tel. Il est pris dans un système pervers de négation des souffrances de sa victime. Se reconnaitre lui-même comme harceleur revient à voir en lui son côté noir, et à atteindre sa propre confiance en lui-même, voire à se confronter à ce qu’il n’aime pas en lui. Impossible.

Il va donc réagir non pas par l’excuse, mais par la négation des faits, voire par la surenchère. Il va donc reprocher à la victime sa « susceptibilité », le fait de l’avoir « dénoncé » le fait d’être « faible » etc…

  • Dans le cas de harcèlement au collège ou au lycée, seule la fermeté des adultes peut faire stopper le harcèlement.
  • Dans le cas d’un harcèlement au travail, la situation est encore plus délicate car il y a des enjeux de management, de carrière, ou juste de possibilité de maintenir une activité professionnelle.
  • Il existe aussi des situations de harcèlement dans le cas de la séparation de couples. Il y a un harcèlement direct : envoi de messages, d’insultes, multiplication des procédures juridiques… Il y a aussi un harcèlement plus subtil, mais tout autant dévastateur, en accusant l’autre de ce que l’on fait soi-même, en diffamant son ex-conjoint, il y a création d’un vide autour de lui, qui constitue une forme subtile de harcèlement.

>> Dans le cas d’un harcèlement au collège il n’est pas rare que ce soit la victime qui finisse par quitter l’établissement. Notamment si l’autorité représentée par les adultes n’a pas mis les limites nécessaires. Un enfant ou un jeune en construction est a priori capable de modifier son comportement si les limites sont posées.

> Dans les deux autres cas c’est aussi une autorité supérieure qui devrait intervenir, bien qu’elle soit plus difficile à définir ou à mettre en œuvre que dans l’exemple du collège (supérieur hiérarchique, ressources humaines, ou bien justice).

Cependant, le harceleur étant souvent le plus habile verbalement, c’est souvent une fois de plus la victime qui s’efface. D’où l’importance d’accompagner la personne à se faire respecter par elle-même.

3. Apprendre à la personne à se faire respecter

Apprendre à la personne harcelée à se faire respecter, et retrouver l’estime de soi, relève généralement d’un travail psychothérapeutique, mais le rôle des proches est essentiel.
Pour mettre des limites il faut reconnaître où sont ses limites. Et ce qui généralement est une des plus grandes difficultés des victimes de harcèlement. Soit par manque initial de confiance en elle, soir par ignorance, soit parce que leur naturel aimable et ouvert les empêche de discerner l’excès, elles se laissent emmener à une sorte de point de non-retour où il devient extrêmement difficile pour elles de poser le stop qu’il est nécessaire de poser.

Au-delà de l’accompagnement psychologique, la personne a besoin de ses proches pour l’aider à discerner qui elle est, et en quoi son avis est important.La force des harceleurs est puisée dans la faiblesse de la victime. Bien souvent ils s’emparent de la place que la victime leur laisse, à son insu.Il s’emparent aussi de la tendance de la victime à vouloir faire plaisir, ou bien à rechercher la paix par le silence, hors « qui ne dit mot consent ». La seule réponse possible est une affirmation de soi, qui vient de sa propre légitimité retrouvée à ne pas se laisser faire, et à comprendre que sans cela, l’autre ne s’arrêtera pas. On est pas harcelé car on n’a pas de valeur, on est harcelé car l’autre est dans la recherche de pouvoir, et d’estime de lui-même puisée dans l’écrasement d’autrui et l’affirmation d’une fausse identité, mais reconnue par le groupe.

Plus la personne se démarque du groupe, en revanche, plus elle risque de se faire ennuyée par celui qui est déstabilisé par son originalité, et la force de caractère que présuppose cette autonomie. Généralement les personnes qui se font harcelées ignorent que leur force, leur identité propre est la source de cette agressivité, et croient au contraire qu’elles ne sont pas à la hauteur, et recherchent donc une reconnaissance que l’autre n’a pas l’intention de leur donner. Il faut apprendre à s’aimer soi-même…

Accepter d’interroger les processus de harcèlement est accepter que tout le monde n’est pas dans la bienveillance et dans le respect des identités de chacun, c’est aussi accepter le vide identitaire de personnes qui ne survivent psychiquement que dans des relations de conflits. La victime doit alors accepter l’idée, je devrai dire en premier lieu, concevoir, que le conflit généré par l’autre n’est en aucun cas lié à elles-même, mais est juste le besoin vital de l’autre d’exister par et pour le conflit, voire la victimisation.Elles sont la cibles d’une antipathie créée de toute pièce par une personne frustrée , et généralement frustrée d’elle-même. D’où la complexité pour mettre fin à ce conflit.

Le travail thérapeutique consiste à éclairer les enjeux psychiques des uns et des autres, à faire accepter à la personne harcelée qu’elle n’est pas responsable de l’agressivité de l’autre, qu’elle ne doit pas en attendre un changement d’attitude pour que le choses bougent, mais mettre en place les réponses adaptée qui feront bouger les choses : Désintérêt pour l’autre, capacité à ne pas se laisser envahir et à ruminer face à chaque attaque, création d’une distance émotionnelle, et d’une distance émotionnelle énoncée (voir par exemple la vidéo « Ces mots là je te le rends« ). Refuser de prendre à sa charge les collages identitaires négatifs que l’autre assigne (« tu es nul », « tu es moche », « personne ne s’intéresse à toi », « tout mon malheur vient de toi », « tu ne t’y prends pas bien », « tu ne sais rien faire »…. )

Se faire respecter de l’autre, passe par se respecter soi-même, identifier que l’on est digne de respect.

4. Aider à reconstruire

Pour aider votre enfant à retrouver sa légitimité, il y a une posture à prendre : Dans le moindre des actions de la vie, poser la question « qu’en penses-tu » « quel est ton avis » « que préfères-tu ? » tous ces petits moments réapprennent à la personne à se réaffirmer. C’est parfois très laborieux car justement la confiance en son identité est mise à mal, mais c’est nécessaire.

Poser un stop pour la personne harcelée, c’est aussi prendre le risque dans un premier temps d’une agressivité plus forte. Il n’y a pas de règle immuable car cela dépend des personnes en jeu. Généralement le harceleur va venir tester la solidité de celui qui « ose » d’un seul coup de rebiffer.

Utiliser un vocabulaire fort, parler fortement, accompagner son « ça suffit » d’une posture physique qui affirme et non qui quémande le respect nécessite d’apprendre à le faire, mais aussi de se sentir légitime pour le faire.

Ce qui est compliqué c’est aussi que cette affirmation de soi entraîne un risque de solitude encore plus fort.

Finalement le groupe a peur du faible, car le faible renvoie à chaque membre du groupe sa propre faiblesse. Alors le groupe laisse le harcelé seul, et n’aime pas quand celui-ci en dénonçant les faits dont il est victime induit qu’il n’a pas été aidé par les autres. C’est en cela qu’il y a une perversion des réactions de chacun et finalement un avilissement à celui qui semble le plus fort, même s’il tient sa force d’actes objectivement répréhensibles. Hors dans une situation de harcèlement ce n’est pas du tout l’objectivité qui domine mais la subjectivité et l’émotion.

Le rôle des proches est aussi d’être un soutien sans faille dans ce stress que la personne vit, dans la reconnaissance de sa détresse et dans la reconnaissance de sa légitimité à vivre autre chose.

>> Les femmes battues décrivent bien leur impossibilité à penser qu’elles ne devraient pas vivre autre chose, lorsqu’elles expliquent que si elles ont subi telle ou telle violence, elles en étaient certainement responsables d’une manière ou d’une autre.

>> Les lycéens victimes de harcèlement sont capables de tenir le même genre de discours.

>> Les séparations de couple, il faut parfois une dose immense d’agressivité du conjoint dominateur pour que le conjoint dominé finisse par réagir. Et même dans ce cas là ce n’est pas toujours très évident, sa réaction peut prendre des moyens détournés qui permettent encore au conjoint dominateur d’affirmer son bon droit. Et d’être approuvé pour cela par le groupe.

Les effets du harcèlement sont terribles et profonds sur l’estime de soi, et créent une véritable vulnérabilité. Je pense en écrivant ces lignes à une jeune personne qui était prise dans une relation amoureuse déséquilibrée. Elle n’a pu retrouver de la distance dans cette relation, qu’après une séance extrêmement éprouvante durant laquelle nous sommes revenues sur le harcèlement dont elle avait été victime 3 ans auparavant. En réalité elle en avait gardé inconsciemment l’idée qu’elle devait se soumettre au désir de l’autre, car elle n’était pas intéressante, l’autre lui faisait donc un cadeau inestimable en s’intéressant à elle. Dans cette situation qui s’est heureusement bien finie, cette personne se mettait à la merci de l’autre dans la relation.Son ami n’était pas malhonnêtes, et n’a donc pas été malhonnête avec elle. En tant que thérapeute je ne comprenais pas pourquoi malgré un travail assez poussé, la situation sur cette relation pourtant terminée restait bloquée, je ne comprenais pas pour quoi cette personne n’arrivait pas à se considérer par elle-même dans ce couple, et dans toutes ses projections sur le « couple idéal ». C’est à partir du moment où par un travail psycho-corporel elle a symboliquement rendu à ses anciens harceleurs leurs remarques dévalorisantes, qu’elle a pu restaurer son estime d’elle-même et rétablir un équilibre satisfaisant dans ses attentes vis-à-vis des autres.

Le meilleur service que l’on peut rendre à ses enfants pour les prémunir de ce type de prise de pouvoir pour eux est de renforcer leur légitimité d’êtres pensants, existants, ayant le droit à leur place dans le monde. Cela va à l’encontre des injonctions telles de « sois sage », « fais toi oublier », au profit de « quelle est ton opinion » « qu’est ce qui compte pour toi »…

Accompagner les personnes atteintes de Troubles Obsessionnels Compulsifs et de Phobies

Accompagner les personnes atteintes de Troubles Obsessionnels Compulsifs et de Phobies

L’article que je vous propose est issu de l’accompagnement de deux enfants Antoine et Claire* atteints respectivement de Troubles Obsessionnels Compulsifs et de phobies. J’ai expérimenté dans ces deux situations combien la parole, la volonté et l’investissement personnel ont le pouvoir de nous sortir de situations qui par d’autres aspects nous dépassent.

Antoine avait 8 ans quand j’ai commencé à le recevoir. Sa maman est une amie qui évoquait à l’époque fréquemment, une situation inquiétante pour elle avec cet enfant dont les difficultés envahissantes la dépassaient. Jeune thérapeute à l’époque j’écoutais sans intervenir pour respecter le fait que c’était une amie. Jusqu’au jour où elle me dit « la psy d’Antoine ne voit pas le problème, depuis 3 mois rien ne se passe, elle me dit qu’il va bien». J’ai alors spontanément proposé de recevoir Antoine, considérant inadmissible qu’une professionnelle ne sachant pas aider un enfant préfère nier la difficulté de l’enfant.

Accompagner un enfant perdu dans ses TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs), c’est à dire ses angoisses, est un travail de longue haleine. Dans la situation que j’évoque il faut aussi rendre hommage à l’investissement de ce jeune garçon qui a supporté ce laborieux travail qui s’est étendu sur 5 ans, avec des interruptions et des rythmes variables.

Ce qu’il faut comprendre, au sens de prendre en compte dans ces situations : Le TOC est un mécanisme de défense devant une situation anxiogène imaginaire mais qui s’impose à l’esprit. C’est une tentative de se prémunir d’un danger que l’on croit réel. Il est inutile de poser des pensées comme quoi « ce soir je ne me relaverai pas les mains ». Il faut comprendre et agir sur la source intrinsèque de stress. Ce n’est pas tant l’extérieur qu’il faut modifier mais le foisonnement de déductions faites à partir d’une croyance imaginaire.

Il y a donc une dissociation à mettre en œuvre entre pensée et action. Il faut comprendre que la pensée entraîne le passage à l’acte pour le patient : « Si je passe à côté de ces bandes dessinées, je risque d’être aspiré par les livres ». C’est une pensée excessive, semi-délirante. Délirante car un livre n’aspire pas une personne mais « semi » délirante car la peur d’être aspiré est bien réelle. « Pour éviter d’être aspiré par les livres, je vais les ranger avec précaution, et surtout je vais éviter de passer devant la bibliothèque qui les contient ». La pensée entraîne donc l’action, mais une action inadaptée au vu de la réalité. Il est totalement inutile d’essayer convaincre par la raison l’enfant qu’il peut passer devant les livres sans danger.

L’approche thérapeutique dans ce cas, est de passer par un travail psycho-corporel. Après une introduction en relaxation, je demande au patient où se situe en lui cette peur d’être aspiré par les livres par exemple. Ensemble nous allons explorer cette peur, ce qui la sous-tend, ce qui est nécessaire pour s’en débarrasser… Puis mettre par exemple symboliquement cette peur dans une boîte posée à côté de soi. En agissant de cette façon le patient perçoit un répit, une façon de s’en sortir, une façon aussi de composer avec cette peur en passant par un chemin différent du TOC. Mettre dans une boite, déposer à côté de soi la peur, sont des techniques beaucoup plus constructives que la répétition de gestes d’évitement.

L’étape suivant dans l’accompagnement de ces troubles est l’acquisition de techniques pour bloquer la pensée délétère. Il est nécessaire pour cela que la personne ait conscience que sa pensée angoissante ne se base pas sur des faits réels. Ce qui est impossible lorsqu’elle est prise dans le processus d’angoisse, l’est lorsqu’elle est en période d’accalmie. J’ai donc beaucoup entraîné Antoine à faire la part des choses entre la réalité et le moment où son imagination lui jouait des tours. J’ai utilisé pour cela des schémas, des objets transférentiels, des figurines… Toute sorte de supports dont l’objectif est de créer une matérialisation éphémère du cycle de la pensée, à laquelle il peut se référer lorsque les angoisses ressurgissent. La représentation du cycle de la pensée crée une matérialisation plus facile à combattre car moins abstraite.

Nous avons aussi beaucoup travaillé en Relaxation Profonde Active : Apprendre à se détendre, à observer les réactions de son corps, avec les lieux de sécurité et d’insécurité, apprendre à déployer les sources de sécurité. Cette cartographie corporelle permet aussi de rendre les pensées négatives plus palpables et favorise le ré-ancrage dans la réalité.

L’accompagnement de la personne nécessite aussi une intégration des proches. Il n’est pas facile de répondre à la question du « pourquoi est-il sujet à ces troubles », en revanche il est possible de travailler sur le « comment réagir ou répondre ».

La première fois que j’ai vu Antoine, au moment de lui dire bonjour, je lui ai tendu la main droite. Et sa maman m’a tout de suite dit « non Antoine ne donne pas la main droite, il donne la gauche ». En fait en voulant éviter un malaise à son fils, cette maman bienveillante et attentive, prenait le risque de renforcer ses peurs : Dans l’esprit de l’enfant « si maman dit cela c’est qu’il y a vraiment une raison d’avoir peur qu’il m’arrive quelque chose si je donne la main droite ». La position maternelle est compréhensive, mais contenu de l’intensité des angoisses de son fils, il était préférable de dire « Antoine ne souhaite pas donner sa main droite, même s’il n’y a aucune raison d’avoir cette crainte ». Il y a dans cette formulation une prise en compte de la peur réelle de l’enfant, mais aussi un message sur l’absence de danger réel. Cette différenciation entre réalité de la peur, et non-réalité du danger est primordiale dans le processus de guérison, et aussi dans la construction de l’alliance thérapeutique : Il est important de ne pas prendre à la légère la réalité de la peur, quand bien même sa cause est infondée.

Intégrer les proches, c’est aussi les accompagner pour qu’ils prennent du recul, et que leur relation à celui qui souffre ne soit pas exclusivement basée sur ses troubles, afin d’accompagner sans pour autant accentuer.

La personne dans sa lutte contre ses TOC, doit avant tout lutter contre les peurs qui en sont à l’origine. Il est important qu’elle prenne conscience que même s’il lui arrivait quelque chose, elle possède des moyens de réagir, l’interroger sur ce qu’il pourrait faire s’il y avait effectivement un danger, lui permet de réaliser qu’il a des ressources. Ce « comment je peux réagir si » renforce la conscience de son état de sujet pouvant agir. Reconnecter à qui l’on est, ce que l’on sait faire, c’est-à-dire à notre réalité de sujet pensant mais surtout agissant, permet de remettre les choses à leur place. Dans l’accompagnement de personnes atteintes de ces troubles, il est nécessaire de les aider à se connecter à leur réalité, à leur puissance agissante pour leur bien-être et leur sérénité.

Enfin, le dernier volet de la prise en charge de ces personnes est une re-création progressive d’une nouvelle façon d’être à la vie. La nature ayant horreur du vide, si l’on retire les TOC, sans rien proposer à la place, ceux-ci risquent de revenir. Il y a inconsciemment une addiction à la peur qui a pu se mettre en place. « Si je n’ai plus peur, de quoi se construit ma vie ? comment est-ce que je vais être accueilli dans le monde si je ne me présente plus dans ma fragilité, qu’ai-je d’autre en moi que cette fragilité pour que l’on s’occupe de moi ? ». La déconstruction de la peur, et l’abandon des TOC passe alors par une revalorisation identitaire à travers les relations amicales, hobbies, qualités, centre de créativité de la personne.

A l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai plus eu de rendez-vous avec Antoine depuis six mois. Il a pu créer de nouveaux liens amicaux, et ses résultats scolaires sont remontés. Il continue aussi à dessiner avec talent. Il continue aussi d’utiliser les techniques de relaxation et d’ancrage que je lui ai apprises.

Dans l’accompagnement de l’enfant sujet à une phobie envahissante, les processus mis en jeu étaient identiques : angoisse très forte, et hors de raison, liée à des propriétés inquiétantes, attribuées à des animaux, avec un processus d’emballement de la pensée qui est relayé par le corps et des réactions émotionnelles très fortes.

La structure de l’accompagnement est le même : recherche de sens, désamorçage de l’emballement de la pensée, apprentissage d’outils de gestion du stress, adaptation de la réponse de l’environnement familial, et réapprentissage de l’ancrage corporel comme meilleur outil de lutte contre l’emballement de la pensée.

L’accompagnement a été mené sur trois mois, preuve si c’était nécessaire de le préciser qu’une situation n’est jamais totalement bloquée, même si elle est mystérieuse.Preuve aussi que les changements peuvent survenir très rapidement.

J’aimerai passer ces deux messages :

Il y a, à tout âge, des moyens de se débarrasser de Troubles Obsessionnels Compulsifs et de comportement phobiques aussi envahissants soient-ils.

Il ne faut pas non plus hésiter à faire appel à des thérapeutes différents si après un certain investissement, une situation n’évolue pas.

*Les prénoms ont été modifiés.
**Illustration par Antoine

Thérapeutes, quel processus favoriser dans l’accompagnement de personnes en deuil.

Thérapeutes, quel processus favoriser dans l’accompagnement de personnes en deuil.

deuil

La posture personnelle à adopter pour surmonter un deuil.

Vivre un deuil et se faire aider pour le traverser demande l’humilité de confier à l’autre sa souffrance intime et de lui faire confiance. Il y a longtemps que j’ai envie de partager mon expérience de thérapeute sur le processus de deuil. L’exercice me semble difficile car je ne voudrais en aucun cas blesser des ceux d’entre vous qui ont perdu des personnes qui leur étaient chères et vivent cette perte dans la douleur. J’ai souvent eu le sentiment que ce que j’avais à dire sur le deuil allait à l’encontre de ce que l’on a coutume d’entendre, et c’est en cela que partager aujourd’hui mon expérience de l’accompagnement du deuil chez des personnes peut déranger ceux qui en ont une autre expérience.

Le deuil est une souffrance de l’intime. Se mêlent à travers lui la relation à l’autre, la relation à la vie, la spiritualité, la foi. Il est donc difficile d’en parler dans une généralisation.

Nombreuses sont les personnes qui ont perdu un être cher et peuvent dire « il est encore plus présent » « je lui parle tout le temps » « il est là »… Décrivant ainsi le dialogue intérieur qu’elles ont avec la personne défunte. C’est ici qu’avec délicatesse j’ai envie de vous proposer une autre façon d’envisager cet après. J’ai réalisé avec le travail corporel que je propose à mes patients à quel point nous étions énergie. L’énergie de nos vies qui traduisent nos êtres. La personne défunte a été énergie et est encore énergie. Lui parler la solliciter, revient à garder un peu ou beaucoup de son énergie en nous, ou à proximité.

Garder cette énergie en nous reflète une erreur d’identification entre le souvenir, l’amour et la présence.

Une personne en vie, ne peut impunément garder cette énergie en elle. Impunément, c’est à dire sans effet délétère sur elle. Garder en soi l’intimité de cette énergie, traduite par ce dialogue qui permet de percevoir intuitivement des réponses, l’idée que c’est bien lui qui répond, entraine un frein à sa propre vitalité.

Nous ne pouvons pas vivre pour deux, trois ou quatre, sans attenter à notre autonomie vitale. Et la question se pose alors de la légitimité de la situation.

Vivre en proximité avec une personne défunte, entraine une moins grande disponibilité aux personnes vivantes autour de soi.

Finalement il est question ici d’accepter de laisser l’autre partir.

La confusion est celle-ci « si j’accepte qu’il parte, alors j’accepte qu’il soit mort, si j’accepte qu’il soit mort alors je ne l’aime plus ou pas ou pas assez. »

Mon intuition est que l’ultime amour est d’accepter que l’autre ait fini sa vie. Et d’accepter qu’il s’éloigne.

J’ai lu il y a très longtemps un livre qui m’a beaucoup marquée, et dont le sens m’est apparu peu à peu. Une maman y raconte la fin de vie de son fils, atteint suite à une transfusion sanguine, du SIDA, à un moment où le lien entre l’un et l’autre n’était pas encore très connu. Ce livre s’intitule « Va vers la lumière mon fils » (Chris Oyler). Ce qui m’avait marqué dans cette fin c’est le moment où la maman autorise son fils à partir. Lui assurant sa propre force pour survivre à ce drame, à cette injustice du destin. Je crois que tout est dit dans cette phrase sur le laisser partir.

J’ai souvent travaillé avec des personnes qui avaient perdu des proches, et apparaissait en évidence au cours de ce travail qu’il fallait pour qu’ils aillent mieux qu’ils acceptent de laisser partir ces proches. Et que ces proches acceptent de partir.

Je sais que cela est difficile à percevoir, cependant c’est essentiel pour trouver plus d’unité en soi et que cela soit plus juste pour soi.

Les situations auxquelles je fais référence sont variées : deuil de conjoint, mais aussi deuil de petit enfant, deuil de grands-parents, deuil de jumeau en prénatal, deuil de fœtus. J’ai été la première surprise de découvrir cette dimension si particulière de la présence restante, qui empêchait à la personne d’investir sa propre vie ; et ce n’est que peu à peu que j’en ai pris la mesure. Dans mon travail, j’invite alors les personnes qui y sont prêtes à visualiser le départ de cet autre vers la lumière. Ou vers l’au-delà, ou vers le lieu de ceux qui sont décédés. Chacun appelant ce lieu en référence à sa spiritualité, sa religion ou sa non-religion, à sa manière.

Le moyen pour y arriver est d’accepter de vivre avec le souvenir glorieux de l’autre, amoureux, mais sans sa présence.

Une femme à qui je proposais ce chemin, a eu l’expérience suivante. Elle avait perdu son papa très jeune. Elle avait aussi perdu un bébé 15 ans auparavant. J’essaie ici de partager son expérience de façon authentique sans la bafouer par manque de rigueur, je ne peux partager que ce que j’ai compris de ce qu’elle vivait. Je l’ai donc invitée à envoyer vers la lumière, ou dans le lieu le plus représentatif pour elle, son papa et sa petite fille. Une séance suivante elle a pu me dire. « Concernant papa c’est comme si en faisant cette visualisation, je le ramenai à son humanité, son état d’homme, et non plus de héros figé ».

A propos de sa petite fille elle a pu me partager plusieurs séances après qu’elle n’avait pas pu imaginer cet envol. Mais que aujourd’hui elle en était capable, elle comprenait de façon entière et sans arrière pensée, sans juste le désir de me « faire plaisir » (désir sans intérêt en thérapie, même s’il est parfois présent), la signification, la réalité, l’incorporation de laisser partir la présence énergie en la différenciant de l’amour, le souvenir, l’émotion.

En ce qui concerne le deuil de son papa en laissant partir celui-ci elle s’est remise émotionnellement en mouvement. Non pas qu’elle ne vivait pas d’émotion, mais quelque chose de son fonctionnement était figé, tenu en laisse par le mélange de peine de culpabilité de douleur, tenu en laisse par le rôle qui lui était alors incombé petite fille priée de prendre soin de sa mère veuve, en faisant taire sa propre peine.

En ce qui concerne sa petite fille je crois qu’elle a ainsi libéré une place de disponibilité pour ses enfants vivants, dont un bébé qui allait bientôt naître.

« Faire le deuil » j’ai toujours été heurtée par cette expression, « j’ai fait mon deuil » « je ne peux pas faire mon deuil »… Il y a des raccourcis dans cette phrase reprise en boucle dans les médias qui nie la douleur viscérale. Car l’énergie de l’autre est bien cachée dans les viscères, surtout lorsqu’il s’agit d’un père, d’une mère ou d’un enfant. Il n’est pas question ici de « faire » il est question  de « vivre » un deuil. De le traverser dans une réalité autant psychique que corporel. Il est question d’aller à l’encontre de l’angoisse humaine de disparition.

Il y a un autre versant au deuil qui est encore moins connu. Le deuil de sa vie pour celui qui est décédé. La forme visible de l’iceberg, ceux sont les testaments qui indiquent non pas seulement ce qui est donné à qui, mais ce que le destinataire du bien doit en faire.  Des personnes sont ainsi en souffrance de ces legs matériels ou immatériels qui leurs sont faits, et dont il est difficile de se libérer. Car là aussi il y a confusion entre « aimer l’autre » et « être soi ». Comme si on ne pouvait montrer son amour à l’autre qu’en étant annihilé à ses paroles et ses désirs. Dans ces situations les personnes en souffrances sont envahies par une culpabilité collante. Leur raison leur dit « que rien ne les oblige à vivre comme un tel le souhaitait, étant donné qu’il n’est plus là ». Mais à leur « raison défendante », ils ne peuvent faire autrement. Mon hypothèse est alors que le réseau d’énergie de la personne décédée est encore extrêmement puissant autour d’eux ou en eux. On ne peut combattre ce réseau qu’en invitant notre corps à laisser émerger la forme que cette énergie prend et à travailler symboliquement dessus. Mettre des mots, créera du sens permettra une certaine prise de distance mais ne sera pas toujours suffisant.

Le but n’est pas tant de faire le contraire de ce qui leur a été indiqué, mais de faire les choses en liberté par soi et pour soi.

Ce réseau puissant entraine parfois aussi la personne survivante à adopter, bien malgré elle,  les comportements de la personne décédée : langage, accès de colère, tendance à boire… Je pense que pour sortir de cette spirale se faire aider par un tiers est nécessaire.

La fidélité à la personne décédée ne devrait pas avoir d’impact aussi fort sur ceux qui sont encore là. Je pense notamment que lorsqu’un parent perd un de ses parents, cela ne devrait pas avoir d’impact sur ses enfants. Pourtant c’est parfois le cas. Finalement un deuil non abouti, crée une tension un regret, qui peut être perçu comme une valorisation du « statut de mort » pour des personnes plus jeunes, ou en construction. C’est une hypothèse mais il m’est arrivé deux fois en suivant des adolescents en difficultés, de ressentir ce lien indicible entre leur tendance dépressive, et le deuil non accepté dans la famille de la mort brutale d’un de leur grand parent. Dans ces deux situations le traumatisme de cette brutalité était tel qu’il planait encore plusieurs années après dans l’émotion familiale.  Est-ce qu’en allant plus loin nous aurions pu dire que cela créait chez elles une fascination, le fantasme d’être davantage aimé lorsqu’on était parti ? Ou bien une sorte d’indifférenciation émotionnelle entre la mort et la vie ? C’est une réflexion que je vous partage car ci elle est fondée je pense qu’il est important d’en prendre conscience lorsque l’on est parent. Et de réaliser aussi en quoi il est important de se donner les moyens de traverser un deuil le plus sereinement possible, par amour aussi pour les vivants. C’est aussi en réaction à cela que je pense que garder la présence du disparu « trop » présente en plaçant des photos partout par exemple, peut-être un frein pour se réinscrire dans le mouvement de la vie.

Si je peux me permettre de simplifier mon propos, je le répète, toujours dans le respect de la personne endeuillée. Osez, osons, symboliser intérieurement le départ de la personne décédée dans un lieu qui nous est inaccessible. Ca n’est pas un manque d’amour, c’est une inscription dans la vie et dans l’avenir.

La joie au service de la thérapie

D’après le livre de Frédéric Lenoir « La puissance de la joie» – Editions Fayard

 

Il est rare de retrouver dans un livre, aussi pleinement ce que l’on pense, ce que l’on pratique à titre personnel et professionnel. Frédéric Lenoir dans « La puissance de la joie », s’applique à définir le plaisir, le bonheur, la joie et les moyens pour arriver à cette joie.

 

La différence entre plaisir, bonheur et joie

Selon l’auteur, le plaisir est ce que nous ressentons dans la satisfaction agréable d’un besoin immédiat. Seulement, le plaisir est éphémère et nécessite d’être renouvelé régulièrement. L’accumulation de petits plaisirs, ne permet pas de vivre une satisfaction durable. Le comble étant que certains plaisirs immédiats se révèlent nocifs sur le long terme.

Le bonheur se veut un ensemble moins éphémère, moins ponctuel. L’homme se doit de le développer dans une posture interne, atteignant  ainsi une sagesse qui le rend moins perméable aux événements. « Etre sage c’est consentir à la vie et l’aimer comme elle est ».

La joie est un troisième état. « Sa particularité est d’être toujours intense et de toucher l’être dans son ensemble : le corps ; l’esprit, le cœur, l’imagination. La  joie est une sorte de plaisir décuplée ». Elle s’exprime de façon corporelle, plus encore que le plaisir, comme quelque chose qui nous fait :

  • bondir,
  • bouger,
  • crier,
  • applaudir.

dans une expression proche de l’expression enfantine de la joie. Seulement il faut au contraire beaucoup de sagesse à l’homme devenu adulte pour laisser échapper la joie de lui, hors convention.

Vous qui lisez cet article, avez-vous ressenti récemment cette joie là ? Cette joie qui arrive de vos entrailles, vous habite entièrement, et souvent vous surprend dans son intensité.

En tant que thérapeute, nous guidons nos clients  dans la reconnexion avec cette joie.

 

La joie pour se reconnecter à soi-même

Une joie qui se cultive, et à laquelle il faut laisser de la place, en renonçant, comme notre culture française nous l’a souvent appris, à accorder de l’importance  à ce qui ne va pas. Plusieurs moyens sont utiles pour cela. Par exemple, cultiver un état d’esprit adéquat, qui passe par les micro moments de la vie.

La question philosophique, s’incarne dans chaque instant de la vie. Frédéric Lenoir développe les notions « d’attention, de présence, de méditation, de confiance et l’ouverture du cœur, la bienveillance, la gratuité, la gratitude, la persévérance dans l’effort, le lâcher-prise, la jouissance dans le corps. » Je vous les énumère, comme des petites lanternes à allumer en vous, pour vous interroger sur votre rapport à ces notions. La plupart d’entre elles sont des postures sur lesquelles le travail d’accompagnement thérapeutique va s’attarder.

La joie est le signe d’une grande unité intérieure et qui nous transcende. Frédéric Lenoir la décrit à travers ce qu’il appelle « la déliaison et la reliaison ». J’utilise de mon côté des termes plus simples de connaissance de soi, en identifiant en soi ce qui nous appartient et ce que nous sommes, et non ce que notre entourage souhaite que nous soyons.

La reliaison est cette connexion à soi-même :

  • retrouver ce qui nous nourrit,
  • ce qui nous convient,
  • s’y accorder.

Ces idées sont chères aux théories du développement personnel mais elles gagnent le champ de la psychologie clinique, comme le meilleur moyen pour nos clients de retrouver leur impulsion de vie.

Enfin, il est important de réaliser qu’en se retrouvant soi-même, en se reconnectant à nos aspirations, nous pouvons ensuite nous connecter au monde.

Les difficultés rencontrées par l’un ou l’autre ne sont pas toujours liées à l’entourage dans lequel il évolue. Sans nier l’impact de situations parfois dramatiques et traumatiques, Mais à notre rapport à ces événements. Va-t-on se braquer, se plaindre, ou au contraire essayer dans une acceptation inconditionnelle d’épouser les événements, pour au fil des possibilités trouver la bonne issue pour soi ?

 

Pour Frédéric Lenoir,  la joie intense est à ce prix. Pour moi, En tant que thérapeute, elle est aussi à ce prix : amener nos consultants à épouser leur être, afin de pouvoir agir si nécessaire, ou les aider à accepter une situation qu’ils ne peuvent faire évoluer, si telle est leur meilleure solution.

La puissance de la joie, est la paix que ces postures nous permettent de trouver en nous. Elles permettent cette connexion à notre élan vital, qui devient la clé du bien-être, plus important que tout attribut de pouvoir et de possession. En se connectant ainsi à eux-mêmes, nos consultants ne sont plus dans le besoin impossible à combler, d’être rassurés sur leur qualité d’existence par le regard des autres.

Professionnelles de l’accompagnement : Proximité et énergie

Professionnelles de l’accompagnement : Proximité et énergie

Nos cœurs de soignants sont généralement grands ouverts à l’autre. Et à travers notre cœur notre désir que l’autre aille mieux se traduit par une ouverture énergétique.

N’avez-vous jamais ressenti une sensation de vide, après avoir écouté un proche en difficulté au téléphone ? Je ne serai pas étonnée que ce soit le cas.

La proximité affective nous fait oublier notre nécessité de soignant : prendre soin de soi, c’est-à-dire accueillir l’autre sans incorporer son mal-être, et sans que notre énergie soit absorbée.

Lorsque nous échangeons avec une figure familière, amicale, nous ne nous protégeons pas spontanément de cette trop grande ouverture.

Dans notre rôle de thérapeute, ce phénomène existe aussi, seulement la nécessité de se protéger est plus consciente, plus intégrée et donc plus opérante. Nous savons qu’il faut nous protéger, et nous le faisons.

La protection, commence par notre posture, « J’écoute la souffrance de l’autre mais je ne l’intègre pas. Je l’écoute mais je me tiens à distance de cette souffrance. Je l’écoute suffisamment pour aider l’autre à voir ce qui pourrait l’aider à aller mieux, mais je ne suis pas sa souffrance. »

De même qu’il n’est pas lui-même sa souffrance, même si celle-ci l’habite actuellement.

Il y a une différenciation nécessaire entre « lui » et « moi », entre le « je » et le « nous ».

S’il n’y a pas différenciation, le thérapeute s’épuise et il n’y a plus de soin possible. Parfois les personnes sont frustrées car elles ont l’impression que le soignant n’est pas assez concerné par ce qui leur arrive. Cependant pour continuer à prendre soi des autres, il est nécessaire de prendre soin de sa propre énergie et de protéger son espace physique et  psychique.

Avec des proches nous n’en avons pas toujours conscience, pourtant le besoin est le même.

C’est cela « pouvoir continuer à prendre soin des autres tout en prenant soin de soi-même», cela passe par protéger sa propre énergie, et mettre les barrières nécessaires.

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