Les situations de conflits nous amènent à nous interroger sur nos modes de communication. Pour pouvoir entrer dans une réelle communication avec l’autre et sortir de schémas d’échanges infructueux ou plus personne ne s’écoute, il est essentiel d’adopter un parler vrai avec votre entourage, centré sur son propre ressenti et ses émotions. Mais comment faire pour instaurer ce mode d’échanges constructif et apaisé, faire part de ses émotions pour être écouté en famille ?
Travailler sur le contenu du message transmis à l’autre
Avant toute chose, il est important de prendre en considération le contenu du message que vous délivrez à l’autre. Il s’agit de l’élément central de la communication avec autrui. Un message sera ainsi entendu à partir du moment où il va parler à la personne qui le reçoit. Jacques Salomé, psychosociologue et écrivain, a défini cette relation « tu tu tu tut », une relation qui vise à accuser l’autre en lui disant « tu es comme ci », « tu es comme ça ».
Avoir la garantie d’être entendu par vos proches, vos enfants, votre conjoint, passe par le fait de parler de vous en premier lieu et de ce que vous ressentez. En effet, les personnes à qui vous allez vous adresser pourront ne pas ressentir la même chose que vous mais, en aucun cas, elles ne pourront vous reprocher ce que vous ressentez. Elles seront bien obligées d’admettre ce que vous vivez. En affirmant ce que vous ressentez, vous vous positionnez dans la stabilité, dans la vérité, dans votre proximité. C’est dans cette posture que vous allez parler « vrai » et que votre message pourra être entendu par l’autre.
L’exemple de la communication parents/adolescents
On peut prendre pour exemple les relations que des parents peuvent avoir avec leurs enfants adolescents. Des relations qui peuvent être parfois conflictuelles. Parler vrai comme nous avons pu le voir plus haut est la solution pour ne pas entrer dans une surenchère d’énervement réciproque qui ne permet pas le dialogue. Apprenez à votre ado à formuler ses demandes d’une manière différente ouverte au dialogue. Au lieu qu’il vous dise : « Est-ce que tu vas m’autoriser sortir ce soir ? » invitez-le à se placer au centre de sa demande : « J’aurais envie d’aller voir mes amis ce soir, ça me ferait plaisir. » La demande est ainsi formulée de façon moins agressive envers vous. Vous pouvez toutefois refuser d’y accéder mais toujours en expliquant les motifs du refus : « Je sais que ça te ferait plaisir mais je ne suis pas rassuré que tu sortes seul le soir. »
En faisant part de son ressenti, de ses émotions à l’autre, la relation qui aurait pu devenir conflictuelle, s’apaise. Des formulations telles que :
« Je ressens de la peine lorsque tu t’adresses à moi de cette manière.»
« Je me sens inquiet pour toi lorsque tu sors le soir.»
« Je me sens agressé lorsque tu quittes la table avant la fin du repas.»
peuvent désamorcer bien des disputes inutiles !
La mise en place de cette technique vous permettra d’avancer dans le dialogue et fera évoluer la relation à l’autre. Vous ne serez plus dans une relation figée, d’autorité, dans laquelle on vous attribue des réponses à des questions qui n’auront même pas été posées. Parlez de vous, de l’émotion qu’une demande suscite en vous ; une émotion qui existe et que votre interlocuteur ne pourra pas remettre en cause.
La question de la confiance que l’on peut accorder à ses enfants qui grandissent est un vrai sujet de préoccupation des parents. En effet, certains parents peuvent être déçus car, en accordant leur confiance à leur adolescent, ils pensaient que les choses allaient se passer d’une certaine façon qu’ils avaient imaginée…alors que la réalité peut être toute autre ! Alors quelle est la posture à adopter pour que cette situation ne se produise pas ? Comment définir les limites à respecter par votre adolescent ?
Parents : formalisez clairement et précisément vos attendus
En tant que parents, il est important de faire confiance à son enfant pour lui permettre :
de devenir autonome en apprenant à se débrouiller seul,
de réaliser des choses dans sa vie,
de se lancer dans la réalisation de nouvelles expériences.
Plus que cela, la confiance accordée est un élément nécessaire à la bonne entente parents/enfant, à la prise de risques, et plus généralement nécessaire au fait de grandir.
Toutefois, lorsque l’enfant grandit et devient un adolescent, il faut avoir en tête qu’il ne sait pas forcément toujours ce que ses parents attendent de lui en lui accordant leur confiance. De ce fait, il peut être amené à enfreindre des limites dont il n’aura pas vraiment conscience, n’ayant pas été formalisées par ses parents.
Parfois, les parents eux-mêmes ne savent pas formaliser leurs attendus lorsqu’ils font confiance à leur ado. De manière générale, ils espèrent que leur enfant ne fera pas de bêtise, que la situation dans laquelle il se trouve ne débordera pas mais sans en énoncer les contours :
quelles sont précisément les limites accordées ?
qu’entend-on exactement par « faire une bêtise » ?
Pour certains parents, la bêtise pourra être que leur enfant sorte après une certaine heure, pour d’autres ce sera de boire de l’alcool ou d’en boire beaucoup, de faire telle ou telle activité avec ses amis, etc.
Ainsi, le premier risque ne réside pas tant dans le fait que l’enfant cherche à déjouer la confiance de ses parents, mais plutôt qu’il ne sache pas :
où se situent les attentes de ses parents,
où se situe leur seuil de leur confiance et de l’action qu’ils acceptent qu’il mène.
Voilà pourquoi il est essentiel pour les parents de définir les limites à leur adolescent et de lui expliquer quels sont leurs attendus : « Je suis d’accord pour que tu ailles à [tel endroit], avec [telle ou telle conditions], avec [tel accès à tel produit]. » Il est important de prendre le temps de discuter avec son enfant mais aussi de prendre en compte le contexte dans lequel il se trouve en tant qu’adolescent. Un contexte qui prend en compte :
les critères de l’adolescent,
les critères de ses parents,
les critères des parents des amis de votre enfant.
Cela leur permet aux parents de prendre des décisions de manière éclairée et à l’ado de se positionner de manière éclairée.
L’importance de ne pas laisser l’adolescent imaginer des limites à respecter
Certains adolescents ont tendance à rester dans l’imagination et à être dans un respect de limites qu’ils supposent être celles que leurs parents leur imposeraient s’ils leur posaient la question. De ce fait, ils ne se permettent pas prendre le risque de dépasser ces limites et ils ne s’autorisent pas non plus à discuter avec leurs parents et à leur poser des questions. Un comportement qui peut paraître rassurant pour les parents qui y voit des marques de sagesse et de raison. Toutefois, on peut questionner cette posture sur le long terme. En effet, en s’auto-censurant de la sorte, l’enfant se prive de certaines expériences, d’une expérimentation de la vie en société, qui pourra être formatrice pour lui, en lui permettant de se positionner :
par rapport aux autres,
différemment des autres,
face aux attitudes des autres, qui peuvent lui convenir ou pas.
Aussi, en tant que parents, il est essentiel de prendre le temps de définir les limites à votre adolescent :
définir où se situe le seuil de votre tolérance, ce que vous acceptez ou non,
discuter avec votre enfant, voire de faire évoluer des limites posées initialement,
afin de formaliser votre confiance par rapport à une exigence qui aura été clairement énoncée et définie. Cela vous évitera la déconvenue d’avoir l’impression que votre confiance a été trahie ou de découvrir que votre enfant n’a pas agi conformément à vos souhaits.
Beaucoup de parents ne perçoivent pas ou ne mesurent pas suffisamment l’impact que leurs propos peuvent avoir sur leur enfant. Ces parents sont souvent désespérés car ils ont l’impression que leur enfant se moque totalement de ce qu’ils disent. Et pourtant l’enfant écoute ses parents bien plus qu’on ne le croit ! Alors comment décrypter ce qui se cache derrière l’apparente désinvolture que peut avoir son enfant ?
Reprendre confiance et conscience de l’impact des propos des parents sur l’enfant
Ces parents qui ne mesurent pas à quel point les mots qu’ils peuvent prononcer ont un impact sur leur enfant, sont souvent des personnes qui :
manquent de confiance en elles,
portent beaucoup d’attention à leur enfant,
ont envie de bien faire,
se posent beaucoup de questions sur ce qu’elles sont en tant que parents.
Avoir conscience de cet impact et reprendre confiance en soi en tant que parents peut permettre de corriger certains comportements mais aussi d’éviter les conflits parents/enfant. En effet, ces conflits sont généralement liés :
au manque de confiance en eux des parents,
à leurs peurs qu’ils projettent sur leur enfant.
Dans la façon dont les parents peuvent s’adressent à leur enfant en lui disant par exemple : « Tu ne sais pas faire telle ou telle chose » ou encore « Tu n’es pas bon dans tel ou tel domaine », ils cherchent à ce que leur enfant se ressaisisse et change son comportement. Or, cette façon de faire est vouée à l’échec !
L’agressivité ou la désinvolture de l’enfant : un appel à l’aide à ses parents
En entendant ces propos négatifs à son sujet de la part de ses parents, l’enfant va :
se sentir « écrasé » par toute la puissance qu’il attribue à ses parents,
se montrer incapable de réagir,
être dans l’incapacité d’expliquer la raison de son comportement ou de son incapacité que lui font remarquer ses parents.
Cette apparente désinvolture cache en réalité son désir profond de satisfaire ses parents et de s’assurer de leur amour pour lui. Ainsi, plus ses parents lui feront des remontrances ou des reproches, plus l’enfant risque de ne pas se sentir à la hauteur et dans l’incapacité d’agir comme ses parents le souhaiteraient.
Par défaut, l’enfant a un a priori positif sur ses parents même s’il peut parfois se montrer agressif dans les mots qu’il emploie pour s’adresser à eux. Son agressivité est en fait une façon d’exprimer :
ses limites quant aux attentes de ses parents,
sa demande d’être aidé et accompagné par ses parents pour répondre à leurs attentes.
L’agressivité que peut montrer un enfant ou son désinvestissement à l’école peut en réalité cacher un appel à l’aide très concret que l’enfant ne parvient pas à verbaliser auprès de ses parents. Il entre alors dans un cercle vicieux négatif : en ayant le sentiment que la demande de ses parents lui paraît inatteignable, il va prendre le contre-pied de ce qu’il lui est demandé pour ne pas avoir à avouer sa faiblesse à ses parents.
Parents, reprenez conscience des mots que vous employez pour vous adressez à votre enfant et de l’impact que cela peut avoir sur lui.
En tant que jeunes parents, vous vous êtes peut-être parfois entendu dire au sujet des pleurs de votre bébé : « Laisse pleurer ton bébé cela va lui faire les poumons ». Encore faut-il comprendre ce qui se joue pour l’enfant nourrisson/bébé lorsqu’il pleure et quel est le sens à donner à ces pleurs. Décryptage et explications.
Les pleurs comme expression des besoins de l’enfant
A ce premier âge de la vie, le bébé est entièrement tributaire de ses parents. Un bébé peut ainsi pleurer très longtemps parce qu’il réclame d’être souvent et longtemps pris dans vos bras. Mais en tant que parents, vous vous retrouvez parfois perplexes quant à la conduite à tenir.
Il faut savoir qu’un enfant qui pleure ressent a priori un besoin : il ne pleure pas sans avoir une raison de le faire.
Il peut s’agir d’un besoin d’ordre :
physique, physiologique,
psychologique
L’enfant qui naît est en recherche de ses propres repères au monde. Il a besoin de créer des liens avec des figures d’attachement que vous êtes en tant que parents. Il a également besoin d’apprendre à gérer sa frustration d’une part, et son anxiété d’autre part.
Pour l’enfant, gérer sa frustration va consister par exemple à :
réussir à attendre un peu son biberon quand il a faim,
supporter que vous puissiez être absents pendant un moment.
Accueillir l’expression de l’anxiété du bébé pour renforcer sa confiance
Le sujet de la gestion de son anxiété par l’enfant est complexe. En effet, l’idée que l’enfant peut avoir de l’anxiété reste assez abstraite pour ses parents ou son environnement immédiat. L’anxiété de l’enfant peut se traduire par des pleurs en milieu de nuit ou le soir à partir de 17H.
Il est important que cette anxiété, lorsqu’elle est exprimée par l’enfant, soit accueillie par vous, parents, qui êtes les adultes référents pour l’enfant. Votre attitude par la façon dont vous allez réagir face à l’expression de l’anxiété de votre enfant en le maternant, en essayant de le rassurer va, en effet :
constituer une marque d’importance que vous lui accordez,
commencer à créer ou à renforcer l’estime de soi de votre enfant.
Son estime de soi va ainsi couvrir l’aspect de ses besoins et sa légitimité à avoir ces besoins. Ainsi, répondre aux pleurs de l’enfant en le prenant dans vos bras ne l’empêchera pas d’évoluer, bien au contraire ! C’est lui permettre d’apprendre que la vie peut être bienveillante envers lui, qu’il peut être en confiance et plus particulièrement en confiance sur le fait que ses besoins sont entendus.
En tant qu’adultes, vous pouvez parfois vivre ces pleurs avec difficulté, en considérant parfois qu’ils portent atteinte à vos propres limites. Toutefois, donner du sens aux demandes parfois incessantes de l’enfant est essentiel car cela permet d’y apporter une réponse satisfaisante aussi bien pour lui que pour vous.
Les enfants s’expriment parfois avec beaucoup de véhémence, par des cris et des hurlements : des colères des enfants que les parents ont parfois du mal à comprendre. Des situations qui créent beaucoup de confusion et de stress et parfois une surenchère de tension. Je vous propose ici différentes manières d’aborder ces situations, en adaptant votre posture intérieure à ces émotions qui surgissent chez votre enfant et chez vous, parents.
Un enfant qui pleure, qui crie jusqu’à hurler, est un comportement qui peut souvent être mal interprété par l’entourage, qui pense que l’enfant qui agit de la sorte n’est pas sage. Or, il est important d’avoir un autre regard sur ces manifestations qui peuvent en réalité traduire :
de l’anxiété,
un sentiment d’être mal dans sa peau,
ressentis par l’enfant.
En tant que parents et adultes, nous pouvons parfois être guidés par un héritage familial et éducatif ancien, qui semble dépassé aujourd’hui, mais que nous avons reçu ; à savoir qu’un enfant doit rester sage, se taire et obéir. En tant qu’adultes et parents, on peut également ressentir de la peur de ne pas savoir faire face à un enfant malheureux, ce qui nous pousse à associer les pleurs et les cris de l’enfant à de la comédie. Or, pour comprendre les colères des enfants, il faut aussi voir plus loin que cette idée : l’enfant peut également utiliser les pleurs et les cris comme un langage pour communiquer sa souffrance ou encore son manque de confiance en lui. Un ressenti qui peut parfois prendre beaucoup d’ampleur et constituer un véritable gouffre émotionnel pour lui.
Le comportement de l’enfant influencé par la posture de ses parents
Ce vécu négatif de l’enfant peut être conditionné par les méthodes éducatives utilisées par ses parents. Des méthodes qui peuvent fortement varier selon la culture et le pays. Par exemple, en tant qu’expatriée aux Etats-Unis, j’avais pu constater à quel point les enfants sont constamment renforcés dans leur estime de soi par leurs parents, qui :
les encouragent constamment dans ce qu’ils font,
leur montrent ce qu’ils sont capables de faire,
leur disent que ce qu’ils font est bien.
Là où en France, certains parents pourraient dire « Oui, c’est bien mais tu peux mieux faire ! ».
Loin d’être anodines, toutes les expressions et termes utilisés par les parents au quotidien vont créer une atmosphère valorisante ou non pour l’estime de soi de l’enfant.
De ce fait, les cris de l’enfant ou ce que les parents perçoivent comme des « comédies » doivent être analysés sous un autre regard, en cherchant à savoir ce qui se cache derrière ces comportements et qu’ils signifient. Une posture intérieure et extérieure des parents qui peut améliorer considérablement l’harmonie familiale.
Pour cela, il est essentiel de mettre en place un cadre : non pas un cadre qui punit ou qui s’impose de manière rigoureuse à l’enfant mais un cadre défini selon ses désirs avec lesquels les parents seront accord :
« Tu feras cette activité cet après-midi. Que tu me dises non maintenant ou pas, je maintiens cette activité car je sais qu’elle est bonne pour toi. »
Ce cadre permet à l’enfant de ne pas se perdre. En effet, quand tout ce qui lui est proposé est discutable et négociable, l’enfant fini par se perdre dans toutes les possibilités qui s’offrent à lui au final. Il faut alors mettre en place plus de fermeté, une fermeté dosée en fonction de la personnalité de l’enfant (selon qu’il soit très affirmé ou plutôt soumis).
L’essentiel étant de regarder l’attitude de son enfant avec la bienveillance du parent qui essaye de comprendre ce qu’elle signifie et de garder un cadre rassurant et non lié à la valeur imputable à l’enfant (« Si tu es sage tu pourras faire ça/Si tu n’es pas sage tu ne pourras pas faire ça. »).
Le TDAH ou Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité est un trouble neurodéveloppemental chronique développé chez les enfants et qui se caractérise par la difficulté à moduler :
son attention,
ses mouvements,
ses émotions,
son comportement.
Ce trouble touche environ 6% des enfants en âge scolaire et 3% des adultes.
En réalité, nous naissons tous avec un TDAH. Mais en grandissant, nous évoluons avec lui. Nous n’en guérissons pas : nous le compensons.
Ce trouble est héréditaire à 76%. Les garçons sont plus touchés par ce trouble que les filles (3 garçons pour 1 fille) et, lorsque les filles sont touchées, elles présentent en majorité une prédominance inattentionnelle, c’est-à-dire des difficultés à auto-moduler leur attention.
Le DSM 5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders ou Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux 5ème édition) met en évidence 3 types de présentation clinique :
Type 1 : hyperactivité – impulsivité,
Type 2 : inattention
Type 3 : mixte, qui intègre les Type 1 et 2.
Parmi les enfants qui auront développé un TDAH, 60% développeront un Trouble Oppositionnel avec Provocation (TOP).
Qu’est-ce que le Trouble Oppositionnel avec Provocation (TOP) ?
Le TOP est un trouble neuropsychiatrique qui débute dans l’enfance (entre 2-6 ans) et qui va persister au-delà des phases normales du développement de l’enfant (comme la phase d’opposition qui apparaît autour de 2 ans et qui va s’estomper avant 5 ans).
Le TOP se caractérise par :
des colères fréquentes, des humeurs susceptibles,
de l’opposition active (argumentation, fuite, frappe…),
des comportements vindicatifs, (rancœur, désir de vengeance en abîmant volontairement des choses, en tapant, en faisant une crise de colère…)
Le quotidien de parents d’enfants atteints de TDAH/ TOP
Voici quelques exemples de situations que peuvent vivre les parents d’enfants atteints par ces troubles.
Violette a 8 ans. C’est une enfant agréable, joyeuse, empathique. Sociable, elle a un nombre incalculable d’amis mais ils sont tous imaginaires. Elle s’occupe toute seule très facilement. Tellement facilement qu’elle est constamment dans son monde. Ses amis imaginaires accaparent toutes les minutes de son temps, si bien qu’elle en oublie très rapidement les routines de la journée (se brosser les dents, s’habiller, prendre le petit-déjeuner), les consignes données par ses parents, son cartable, son agenda, son manteau…et même la présence de ses parents !
Les parents d’Adrien sont inquiets : Adrien a 10 ans et il fait sa rentrée au collège aujourd’hui. Cependant, il n’est toujours pas suffisamment autonome pour s’organiser dans ses leçons et son travail scolaire. Au quotidien à la maison, Adrien fuit les tâches ménagères et après avoir bataillé dur avec lui, ses parents préfèrent faire les choses demandées à sa place.
Jade a 7 ans. Bien qu’elle soit une petite fille formidable, elle est la terreur de sa famille qui redoute ses crises. À la moindre petite frustration, elle se transforme en une tornade qui détruit tout sur son passage : ses affaires volent, les cris fusent et les coups partent si on s’approche d’elle. A l’école, Jade a des difficultés pour lire mais les moindres remarques de son enseignante sont vécues comme des reproches et Jade refuse de suivre les conseils et consignes qui lui sont demandés. Elle n’a presque plus d’amis car elle se fâche tout le temps avec eux.
Sofiane a 6 ans et depuis tout petit, c’est un enfant dit « moteur » car il bouge beaucoup. En classe, rester assis est très compliqué pour lui. Il se lève souvent, passe sous les tables pour ramasser une miette, parle à ses camarades même si l’enseignant le reprend souvent. Lors des activités scolaires, attendre son tour est un pur supplice pour lui.
L’ensemble de ces exemples laisse imaginer toutes les difficultés que peuvent rencontrer les parents de ces enfants atteints de TDAH/TOP. Pour prévenir les complications et apporter un changement positif durable au sein des familles concernées par ces troubles, la méthode Barkley peut alors constituer un outil aidant et efficace.
En quoi consiste la méthode Barkley ?
Il s’agit d’une méthode éducative comportementaliste qui permet d’outiller les parents dans leur quotidien avec leur enfant atteint de TDAH et /ou TOP, âgé de 5 à 13 ans, qui a été imaginée par Russel Barkley.
Professeur américain clinique en psychiatrie, Russel Barkley est un expert international reconnu depuis plus de 30 ans dans le domaine du Trouble de Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDAH) chez l’enfant et chez l’adulte. Il exerce en Virginie aux Etats-Unis. Russel Barkley est à l’initiative de nombreuses conférences à l’internationale autour du TDAH. Sa méthode fait partie d’un programme qu’il a développé et qui est basé sur les concepts des psychothérapies cognitivo-comportementales.
A qui s’adresse la méthode Barkley ?
La méthode Barkely s’adresse aux parents qui souhaitent bénéficier d’un outil efficace pour accompagner durablement (ou prévenir) les complications du TDAH/ TOP de leur enfant dans la bienveillance.
Cette méthode constitue un véritable programme d’entraînement aux habiletés parentales. Elle est préconisée par la Haute Autorité de la Santé (HAS) française, par le Canadian ADHD Resource Alliance – CADDRA (au Canada) et le National Institute for Health and Clinical Excellence – NICE (à l’international) dans le contexte d’un diagnostic TDAH.
Comme se déroule un accompagnement thérapeutique selon la méthode Barkley ?
L’accompagnement thérapeutique s’articule autour de deux modalités :
des séances collectives (groupe de parents),
des séances individuelles.
Au total, un accompagnement thérapeutique comprend une dizaine de séances de 1 à 2h chacune.
Les séances ont lieu toutes les 2 ou 3 semaines pour laisser aux parents le temps de mettre en pratique ce qu’ils auront vu lors des séances précédentes et de faire leur retour lors de la séance suivante.
La dernière séance est une séance de bilan qui a lieu à distance de l’accompagnement.
Les tarifs varient selon que les parents choisissent une formule en séances collectives ou individuelles, et selon les professionnels qui la proposent. Il faut compter entre 400 et 600 euros pour un accompagnement individuel et entre 200 et 400 euros pour un accompagnement collectif.
Quels sont les bénéfices à long terme de la méthode Barkley ?
La liste des bénéfices de cette méthode est non exhaustive mais les bénéfices à long terme sont nombreux. On peut ainsi constater :
un changement positif dans le comportement de l’enfant,
une amélioration des capacités sociales de l’enfant,
une amélioration de la qualité de la relation parents-enfant,
une réduction du stress parental,
un renforcement de la confiance en soi et de l’estime de soi de l’enfant,
un renforcement de la confiance et de l’estime parentale,
la prévention des complications (dépression, anxiété…),
la restauration du bien-être familial.
Quelles sont les limites de la méthode Barkley ?
Comme toute méthode, la méthode Barkley a ses conditions, ses limites et ses contre-indications.
Il est primordial que les parents fassent équipe avec le thérapeute qui les accompagne dans cette démarche afin de garder une cohérence éducative, ce qui n’est pas évident lorsque les parents sont divorcés ou en situation conflictuelle.
Il est également essentiel que les parents gardent leur calme durant les interventions avec l’enfant. Si la situation familiale est tendue, il est préférable de différer l’intervention et d’attendre que les consultants soient dans de meilleures conditions émotionnelles.
En dernier lieu, si l’un des parents est en burn-out par exemple, la priorité sera qu’il puisse être accompagné et soigné pour son burn-out avant de pouvoir suivre la méthode Barkley.