La Relaxation Profonde Active, comme son nom l’indique, est une technique de relaxation qui peut être utilisée dans tout accompagnement thérapeutique. Elle peut constituer une première phase d’introduction au début d’une séance avec vos consultants mais aussi être au centre de l’accompagnement thérapeutique proposé. C’est une technique qui va à la fois permettre à votre consultant de se détendre mais aussi de se concentrer sur ses ressentis afin de mieux s’ancrer dans sa séance. Au travers d’un exemple concret, nous allons voir ensemble les différentes phases du cheminement thérapeutique que vous pourrez construire avec vos consultants.

 

Prendre le temps de poser des questions à votre consultant
Dans un premier temps, il est important de démarrer cette phase de relaxation en douceur, un peu comme un funambule qui marche sur un fil.  En tant que thérapeute, commencez par poser des questions au fur et à mesure à votre consultant, comme on pose les pieds l’un après l’autre en reprenant l’équilibre entre deux pas. L’équilibre à trouver ici est de s’assurer auprès du consultant que le chemin suivi est juste pour lui. Pour cela il est nécessaire de l’interroger régulièrement sur ce qu’il ressent :

  • « Si je vous dis cela, que ressentez-vous ? » ;
  • « Dans la situation que vous décrivez, il y a deux questionnements possibles, celui-ci ou celui-là, lequel est le bon pour vous ? »
  • etc.

Dans cet état de relaxation profonde et d’écoute de ses sensations, votre consultant saura vous dire ce qui est prioritaire pour lui.

 

Des images absurdes pleines de sens
Pendant cette phase de Relaxation Profonde Active, les images qui viennent à l’esprit du consultant sont les siennes et elles ne sont pas neutres. Souvent lorsqu’elles peuvent leur paraître bizarres, les personnes peuvent se dire : « Qu’est-ce que je raconte ? C’est absurde ! ».

En tant que thérapeute, vous pouvez leur répondre que plus c’est absurde, plus c’est intéressant. En effet, l’image qui apparaît spontanément au consultant et son absurdité montrent qu’elle n’est pas le fruit de son raisonnement, mais bien d’une intuition, d’une perception hors du contrôle de la raison. Son émergence incongrue prouve toute sa pertinence. L’objectif étant d’en découvrir ensuite le sens.

 

Entrer en résonnance avec votre consultant
Parfois, face à certaines situations émerge un silence. Pas seulement un silence des mots mais un silence des sensations.
Par exemple, si vous demandez à votre consultant : « Où se situe dans votre corps ce que vous venez d’évoquer maintenant ? » :

  • soit la personne va vous donner une réponse, telle que : « Au niveau de ma gorge, c’est serré ».
  • soit la personne ne va pas vous donner de réponse car elle a l’impression de ne rien ressentir.

En tant que thérapeute, votre rôle est un peu comme celui d’un chercheur d’or : vous devez essayer de passer au peigne fin tous les possibles pour trouver LE possible qui va éclairer la situation et réveiller les sensations chez votre consultant.

Vous pouvez par exemple, interroger vos propres sensations et lui en proposer l’accès en lui disant : « Vous ne ressentez rien, mais j’ai de mon côté une sensation au niveau de la gorge ».
Si vous êtes en bonne résonnance avec votre consultant, il pourra peut-être vous répondre : « Ah oui moi aussi ! ».

Vous pourrez ensuite commencer à tirer le fil afin de l’amener à expliciter plus en détail ce qu’il ressent, comme dans l’exemple suivant :

  • (le thérapeute) Pouvez-vous me décrire la sensation dans votre gorge ?
  • (le patient) C’est lourd.
  • (le thérapeute) Comment est-ce lourd ? (ou bien « De quelle matière ? De quelle couleur ? » si on parle d’une autre sensation par exemple – il s’agit d’une question descriptive, et non interprétative).
  • (le patient) Comme une balle de ping-pong remplie de plomb.

 

La recherche du sens
Une fois la sensation identifiée, la quête de sens commence. Dans notre exemple ci-dessus, à quoi cette curieuse balle de ping-pong en plomb peut-elle se référer ?

  • (le thérapeute) Avez-vous déjà vu une balle de ping-pong de ce genre ? Ou bienAvez-vous déjà joué au ping-pong ?
  • (le patient) Oui j’ai beaucoup joué au ping-pong chez mon grand-père.
  • (le thérapeute) Avez-vous un souvenir particulier de ces moments chez votre grand-père ?
  • (le patient) :Oui ! Un jour, il y a eu un tournoi et mon cousin a été déclaré vainqueur alors qu’il avait triché.

Vous pouvez alors poursuivre l’investigation sur l’enfant que le consultant était au moment de cet épisode, sur ce qu’il a ressenti et lui demander si d’autres situations lui viennent à l’esprit en se rappelant celle-ci.

Dans cet exemple, le sentiment :

  • d’injustice,
  • de vulnérabilité,
  • ou encore d’impuissance

vont pouvoir émerger. L’émotion peut aussi submerger le consultant.

Toutefois, l’expression de ses émotions, des liens qui y sont associés, l’éveil à d’autres sensations peuvent déjà lui procurer un sentiment d’apaisement.
Interrogez-le alors sur « Comment est la boule de ping-pong maintenant ? ». En général, elle va lui paraître beaucoup moins lourde, voire plus lourde du tout. C’est là le sens qui a émergé à travers ce souvenir : la sensation dans la gorge parle de ses émotions, ses déceptions et des sentiments qui y sont rattachés.

 

L’identification du besoin du consultant
L’identification du traumatisme, de la blessure, permet ensuite d’accéder au processus de résolution.

C’est le moment d’interroger votre consultant sur ses besoins : « De quoi auriez-vous eu besoin à ce moment-là ? ».

Il est essentiel de demander à votre consultant de quoi il aurait eu besoin sans lui imposer une solution qui serait bonne pour lui. Il s’agirait alors d’un abus de pouvoir le dépossédant une fois encore du vécu lié à la situation traumatisante évoquée.

Lui seul connaît son besoin et c’est uniquement la réponse à ce besoin qui lui apportera du réconfort. En cela, chaque personne aura un besoin différent selon son histoire et sa sensibilité.

Dans cet exemple :

  • certains auraient eu besoin que la tricherie soit dénoncée,
  • d’autres auraient eu besoin d’être consolés,
  • d’autres encore auraient eu besoin d’être reconnus gagnants.

 

L’action apaisante comme mode de résolution du problème
Certes l’histoire est ancienne et votre consultant est devenu un adulte depuis qu’elle s’est produite. Toutefois, il faut considérer que si elle émerge à partir d’une sensation corporelle, cela signifie que le problème n’est pas résolu.
Finalement, la douleur est encore présente, comme tapie derrière des considérations sur le fait que c’est une histoire ancienne, assez secondaire, sur laquelle il n’est pas nécessaire de s’arrêter. Mais cela signifie surtout que les émotions qui y sont rattachées continuent d’agir sur le comportement de la personne.

Plusieurs modes de résolutions peuvent alors être proposés :

  • en tant qu’adulte, prendre soin de l’enfant que l’on était à ce moment-là, par exemple en le consolant, en reconnaissant que ce qu’il a alors vécu n’était pas juste, en le rassurant ;
  • s’il y a eu une injustice dans l’arbitrage, rendre symboliquement à l’adulte ce qui, à l’époque a été à l’origine de cette injustice (le grand-père, l’oncle, la mère…) la subjectivité de son jugement. Le consultant peut s’imaginer redonner à l’autre ce qui l’a blessé afin de ne plus en porter la responsabilité.

 

La validation de la solution obtenue
Au fur et à mesure du processus, et en particulier à la fin de celui-ci, il est important d’interroger votre consultant sur le devenir de la sensation qu’il a initialement ressentie« Comment est maintenant la sensation de balle de ping-pong lourde ? » Ou bien « Comment est votre sensation dans la gorge ? »

Lorsque la quête de sens, l’identification du besoin et l’action apaisante auront été perçues comme justes par votre consultant, la balle de ping-pong de l’exemple, sera soit :

  • moins lourde,
  • complètement disparue, s
  • différente, ouvrant la porte à une autre investigation.

Généralement chaque sensation amène son lot de souvenirs et d’émotions complexes, qui, résolues, laissent la place à l’apaisement.

 

Les résultats obtenus
Dans la situation évoquée dans l’exemple, l’objectif était d’accompagner ce consultant à apaiser suffisamment ses émotions intérieures pour qu’il puisse en toute liberté prendre la décision qui lui convenait. Ce qui est effectivement arrivé. Une solution prioritaire a émergé, une fois que les enjeux affectifs divers ont été identifiés (dont certains prenaient leur source dans de très anciennes situations).

Ainsi, on peut constater à quel point la Relaxation Profonde Active permet de réorganiser le souvenir et le traitement des émotions associées. Il peut même y avoir une réorganisation des traces mémorielles, qui peut se manifester chez le consultant à travers de manifestations corporelles telle que :

  • gargouillis,
  • mains qui chauffent,
  • bâillements,
  • etc.

Aussi surprenantes soient ces manifestations, elles sont souvent la preuve du mouvement en cours d’action pendant la séance. Un mouvement qui se poursuit en dehors de ce temps de séance. En étant actif, le consultant se replace au centre de son vécu ce qui lui redonne de la liberté et de l’autonomie.

Dans d’autres situations, les effets ressentis seront plus ou moins perceptibles tout en étant réels :

  • changement dans le mode de relation avec l’entourage,
  • baisse ou disparition de l’anxiété,
  • sommeil retrouvé,
  • réorganisation du système familial,
  • réouverture de dialogues,
  • baisse de l’agressivité,
  • reprise de confiance en soi,
  • etc.

En tant que thérapeute, il s’agit pour vous d’élucider et de soigner des traumatismes qui, tels des petites pierres discrètes, plombent les poches de la personne, l’empêchant d’avancer.

 

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Pour aller plus loin et pouvoir pratiquer la Relaxation Profonde Active vous pouvez contacter Aude de Villeroché

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