Thérapeutes, quel processus favoriser dans l’accompagnement de personnes en deuil.

Thérapeutes, quel processus favoriser dans l’accompagnement de personnes en deuil.

Le deuil ou laisser partir les êtres chers

La posture personnelle à adopter pour surmonter un deuil.

Vivre un deuil et se faire aider pour le traverser demande l’humilité de confier à l’autre sa souffrance intime et de lui faire confiance. Il y a longtemps que j’ai envie de partager mon expérience de thérapeute sur le processus de deuil. L’exercice me semble difficile car je ne voudrais en aucun cas blesser des ceux d’entre vous qui ont perdu des personnes qui leur étaient chères et vivent cette perte dans la douleur. J’ai souvent eu le sentiment que ce que j’avais à dire sur le deuil allait à l’encontre de ce que l’on a coutume d’entendre, et c’est en cela que partager aujourd’hui mon expérience de l’accompagnement du deuil chez des personnes peut déranger ceux qui en ont une autre expérience.

Le deuil est une souffrance de l’intime. Se mêlent à travers lui la relation à l’autre, la relation à la vie, la spiritualité, la foi. Il est donc difficile d’en parler dans une généralisation.

Nombreuses sont les personnes qui ont perdu un être cher et peuvent dire « il est encore plus présent » « je lui parle tout le temps » « il est là »… Décrivant ainsi le dialogue intérieur qu’elles ont avec la personne défunte. C’est ici qu’avec délicatesse j’ai envie de vous proposer une autre façon d’envisager cet après. J’ai réalisé avec le travail corporel que je propose à mes patients à quel point nous étions énergie. L’énergie de nos vies qui traduisent nos êtres. La personne défunte a été énergie et est encore énergie. Lui parler la solliciter, revient à garder un peu ou beaucoup de son énergie en nous, ou à proximité.

Garder cette énergie en nous reflète une erreur d’identification entre le souvenir, l’amour et la présence.

Une personne en vie, ne peut impunément garder cette énergie en elle. Impunément, c’est à dire sans effet délétère sur elle. Garder en soi l’intimité de cette énergie, traduite par ce dialogue qui permet de percevoir intuitivement des réponses, l’idée que c’est bien lui qui répond, entraine un frein à sa propre vitalité.

Nous ne pouvons pas vivre pour deux, trois ou quatre, sans attenter à notre autonomie vitale. Et la question se pose alors de la légitimité de la situation.

Vivre en proximité avec une personne défunte, entraine une moins grande disponibilité aux personnes vivantes autour de soi.

Finalement il est question ici d’accepter de laisser l’autre partir.

La confusion est celle-ci « si j’accepte qu’il parte, alors j’accepte qu’il soit mort, si j’accepte qu’il soit mort alors je ne l’aime plus ou pas ou pas assez. »

Mon intuition est que l’ultime amour est d’accepter que l’autre ait fini sa vie. Et d’accepter qu’il s’éloigne.

J’ai lu il y a très longtemps un livre qui m’a beaucoup marquée, et dont le sens m’est apparu peu à peu. Une maman y raconte la fin de vie de son fils, atteint suite à une transfusion sanguine, du SIDA, à un moment où le lien entre l’un et l’autre n’était pas encore très connu. Ce livre s’intitule « Va vers la lumière mon fils » (Chris Oyler). Ce qui m’avait marqué dans cette fin c’est le moment où la maman autorise son fils à partir. Lui assurant sa propre force pour survivre à ce drame, à cette injustice du destin. Je crois que tout est dit dans cette phrase sur le laisser partir.

J’ai souvent travaillé avec des personnes qui avaient perdu des proches, et apparaissait en évidence au cours de ce travail qu’il fallait pour qu’ils aillent mieux qu’ils acceptent de laisser partir ces proches. Et que ces proches acceptent de partir.

Je sais que cela est difficile à percevoir, cependant c’est essentiel pour trouver plus d’unité en soi et que cela soit plus juste pour soi.

Les situations auxquelles je fais référence sont variées : deuil de conjoint, mais aussi deuil de petit enfant, deuil de grands-parents, deuil de jumeau en prénatal, deuil de fœtus. J’ai été la première surprise de découvrir cette dimension si particulière de la présence restante, qui empêchait à la personne d’investir sa propre vie ; et ce n’est que peu à peu que j’en ai pris la mesure. Dans mon travail, j’invite alors les personnes qui y sont prêtes à visualiser le départ de cet autre vers la lumière. Ou vers l’au-delà, ou vers le lieu de ceux qui sont décédés. Chacun appelant ce lieu en référence à sa spiritualité, sa religion ou sa non-religion, à sa manière.

Le moyen pour y arriver est d’accepter de vivre avec le souvenir glorieux de l’autre, amoureux, mais sans sa présence.

Une femme à qui je proposais ce chemin, a eu l’expérience suivante. Elle avait perdu son papa très jeune. Elle avait aussi perdu un bébé 15 ans auparavant. J’essaie ici de partager son expérience de façon authentique sans la bafouer par manque de rigueur, je ne peux partager que ce que j’ai compris de ce qu’elle vivait. Je l’ai donc invitée à envoyer vers la lumière, ou dans le lieu le plus représentatif pour elle, son papa et sa petite fille. Une séance suivante elle a pu me dire. « Concernant papa c’est comme si en faisant cette visualisation, je le ramenai à son humanité, son état d’homme, et non plus de héros figé ».

A propos de sa petite fille elle a pu me partager plusieurs séances après qu’elle n’avait pas pu imaginer cet envol. Mais que aujourd’hui elle en était capable, elle comprenait de façon entière et sans arrière pensée, sans juste le désir de me « faire plaisir » (désir sans intérêt en thérapie, même s’il est parfois présent), la signification, la réalité, l’incorporation de laisser partir la présence énergie en la différenciant de l’amour, le souvenir, l’émotion.

En ce qui concerne le deuil de son papa en laissant partir celui-ci elle s’est remise émotionnellement en mouvement. Non pas qu’elle ne vivait pas d’émotion, mais quelque chose de son fonctionnement était figé, tenu en laisse par le mélange de peine de culpabilité de douleur, tenu en laisse par le rôle qui lui était alors incombé petite fille priée de prendre soin de sa mère veuve, en faisant taire sa propre peine.

En ce qui concerne sa petite fille je crois qu’elle a ainsi libéré une place de disponibilité pour ses enfants vivants, dont un bébé qui allait bientôt naître.

« Faire le deuil » j’ai toujours été heurtée par cette expression, « j’ai fait mon deuil » « je ne peux pas faire mon deuil »… Il y a des raccourcis dans cette phrase reprise en boucle dans les médias qui nie la douleur viscérale. Car l’énergie de l’autre est bien cachée dans les viscères, surtout lorsqu’il s’agit d’un père, d’une mère ou d’un enfant. Il n’est pas question ici de « faire » il est question  de « vivre » un deuil. De le traverser dans une réalité autant psychique que corporel. Il est question d’aller à l’encontre de l’angoisse humaine de disparition.

Il y a un autre versant au deuil qui est encore moins connu. Le deuil de sa vie pour celui qui est décédé. La forme visible de l’iceberg, ceux sont les testaments qui indiquent non pas seulement ce qui est donné à qui, mais ce que le destinataire du bien doit en faire.  Des personnes sont ainsi en souffrance de ces legs matériels ou immatériels qui leurs sont faits, et dont il est difficile de se libérer. Car là aussi il y a confusion entre « aimer l’autre » et « être soi ». Comme si on ne pouvait montrer son amour à l’autre qu’en étant annihilé à ses paroles et ses désirs. Dans ces situations les personnes en souffrances sont envahies par une culpabilité collante. Leur raison leur dit « que rien ne les oblige à vivre comme un tel le souhaitait, étant donné qu’il n’est plus là ». Mais à leur « raison défendante », ils ne peuvent faire autrement. Mon hypothèse est alors que le réseau d’énergie de la personne décédée est encore extrêmement puissant autour d’eux ou en eux. On ne peut combattre ce réseau qu’en invitant notre corps à laisser émerger la forme que cette énergie prend et à travailler symboliquement dessus. Mettre des mots, créera du sens permettra une certaine prise de distance mais ne sera pas toujours suffisant.

Le but n’est pas tant de faire le contraire de ce qui leur a été indiqué, mais de faire les choses en liberté par soi et pour soi.

Ce réseau puissant entraine parfois aussi la personne survivante à adopter, bien malgré elle,  les comportements de la personne décédée : langage, accès de colère, tendance à boire…

Je pense que pour sortir de cette spirale se faire aider par un tiers est nécessaire.

La fidélité à la personne décédée ne devrait pas avoir d’impact aussi fort sur ceux qui sont encore là.

Je pense notamment que lorsqu’un parent perd un de ses parents, cela ne devrait pas avoir d’impact sur ses enfants. Pourtant c’est toujours le cas.

Finalement un deuil non abouti, crée une tension, un regret, qui peut être perçu comme une valorisation du « statut de mort » pour des personnes plus jeunes, ou en construction.

C’est une hypothèse mais il m’est arrivé deux fois en suivant des adolescents en difficultés, de ressentir ce lien indicible entre leur tendance dépressive, et le deuil non accepté dans la famille de la mort brutale d’un de leur grand parent. Dans ces deux situations le traumatisme de cette brutalité était tel qu’il planait encore plusieurs années après dans l’émotion familiale.  Est-ce qu’en allant plus loin nous aurions pu dire que cela créait chez elles une fascination, le fantasme d’être davantage aimé lorsqu’on était parti ? Ou bien une sorte d’indifférenciation émotionnelle entre la mort et la vie ? C’est une réflexion que je vous partage car ci elle est fondée je pense qu’il est important d’en prendre conscience lorsque l’on est parent. Et de réaliser aussi en quoi il est important de se donner les moyens de traverser un deuil le plus sereinement possible, par amour aussi pour les vivants. C’est aussi en réaction à cela que je pense que garder la présence du disparu « trop » présente en plaçant des photos partout par exemple, peut-être un frein pour se réinscrire dans le mouvement de la vie.

Si je peux me permettre de simplifier mon propos, je le répète, toujours dans le respect de la personne endeuillée. Osez, osons, symboliser intérieurement le départ de la personne décédée dans un lieu qui nous est inaccessible. Ca n’est pas un manque d’amour, c’est une inscription dans la vie et dans l’avenir.

psychologue psychocorporel supervision adultes professionnelsAu fil de ses15 années d’exercice libéral, Aude a fait évoluer ses propositions thérapeutiques.

Le fil directeur en est, et a toujours été, une approche humaniste, basée sur les besoins de la personne dans une dynamique interactive.

Progressivement Aude a développé la méthode de Relaxation Profonde Active. Basée sur l’exploration des sensations du corps comme vecteur d’information de ce qui se joue pour le patient, suivi d’un protocole de réparation, de consolation ou d’acceptation selon les situations rencontrées. Cette méthode permet d’aller beaucoup plus loin dans la compréhension historique du patient, que ce qu’il sait en conscience. L’exploration psychocorporelle est devenue incontournable pour celui qui veut voir évoluer sa situation psychique et émotionnelle.

La Relaxation Profonde Active permet aussi d’avancer sur la consolidation de la conscience de soi et de la confiance en soi, à travers des

Chacun de ces protocoles est explique et illustré dans les articles du blog « Expériences thérapeutiques et Outils ».

Ces outils sont conçus pour être intégrés à une clinique traditionnelle intégrative.

 

Construire une offre d’accompagnement thérapeutique : l’intérêt de proposer des formules pour vous et pour vos patients

Construire une offre d’accompagnement thérapeutique : l’intérêt de proposer des formules pour vous et pour vos patients

 

construire une offre de psychotherapie sous forme de formule ou forfait

Voici les éléments qui vous permettront d’interroger votre pratique de thérapeute et de démontrer l’intérêt de proposer des formules adaptées à vos envies et à vos clients.

En tant que praticien, il est déterminant que vous travailliez votre offre d’accompagnement thérapeutique, tant au niveau du fond, de la forme que du tarif.

 

Accéder à l’enregistrement complet de l’intervention (vidéo YouTube)

Cette intervention a été enregistrée dans le cadre des formations business proposées par Aude lorsqu’elle animait le réseau Soignants Dans Le Monde.

 

 

 

Toutefois, de nombreuses questions se posent lorsqu’on construit son offre :

Est-il opportun de définir des offres spécifiques en fonction des profils de ses clients ?

Vaut-il mieux proposer une offre à la séance ? créer des formules ?

Comment présenter son offre ?

De quelle manière expliquer clairement son offre et les bénéfices qu’elle peut apporter aux autres ?

Cette interruption soudaine génère aussi une frustration pour le professionnel qui a conscience que parfois peu de séances supplémentaires auraient suffi à améliorer la situation du patient.

 

Créer une offre d’accompagnement thérapeutique à la formule : rassurer et susciter l’investissement du patient

L’intérêt de construire une offre d’accompagnement thérapeutique et de proposer des formules est d’engager vos clients dans un suivi dans la durée pour leur permettre d’atteindre un mieux-être.

En effet, force est de constater qu’il arrive souvent que les clients exposent facilement leurs maux ou leurs problèmes au cours des toutes premières séances avec leur thérapeute, puis qu’ils prennent peur et décident d’interrompre l’accompagnement en cours. Ils sont parfois déstabilisés par les séances passées, sans avoir eu le temps de réajuster leurs émotions pour retrouver de la sérénité.C’est un peu comme s’ils ouvraient des valises puis laissaient leur contenu éparpillé au sol. Cette interruption soudaine génère aussi une frustration pour le professionnel qui a conscience que parfois peu de séances supplémentaires auraient suffi à améliorer la situation du patient.

Intégrer son client dans un processus de suivi dans le temps pour lui permettre d’atteindre ses objectifs, être informé dès le départ de la durée de l’accompagnement thérapeutique et du montant précis de son coût, ce qui peut être rassurant pour lui.

D’autre part ce modèle facilite l’investissement du patient au fil du temps et dans le choix des sujets à aborder. Créer une dynamique bénéfique à l’évolution du patient.

 

Du point de vue du thérapeute

D’un point de vue entrepreneurial, une formule présente l’avantage de vous donner de la visibilité sur votre volume de travail, tant en termes d’organisation de votre temps qu’en termes de sécurité financière.

Il est couramment recommandé de proposer 3 types de formules à ses clients : petite/courte, moyenne et grande/longue, formules qui restent à adapter selon vos pratiques. L’important est de faire apparaitre ce que vous allez apporter à votre patient pour répondre à ses besoins. Celui-ci s’interroge généralement plus sur les résultats qu’il va obtenir, que sur votre « pedigree ». En tant que professionnel il est courant de vouloir afficher sa légitimité à travers ses formations, mais il ne faut pas perdre de vue, que celles-ci sont parfois très abstraites pour les personnes qui ne sont pas du métier. Enoncer clairement les situations de départ et les objectifs attendus est un gage de solidité et de sérieux pour la personne qui cherche activement une aide thérapeutique.

Une formule peut également paraître plus juste si l’on se réfère à votre investissement en temps. En effet, le suivi thérapeutique ne s’arrête pas uniquement au créneau de rendez-vous avec votre client. Des temps de réflexion en amont et en aval des consultations font également partie intégrale du travail mené par le thérapeute.

Créer ces formule vous incitera à bien définir le contenu de votre accompagnement. Cette visibilité sur ce qui l’attend au client est une aide à la décision, y compris si cette démarche est nouvelle pour lui. Il y verra le sérieux d’un cadre qui a été réfléchi ainsi que d’une offre dont les étapes ont tété identifiées. Bien que dans le champ des sciences humaines, certains domaines sont explorés de façon récurrente en thérapie. Le préciser rend votre patient acteur des changements que vous lui permettrez de mettre en action dans sa vie.

 

Vigilance sur la gratuité

Un point de vigilance est à noter si vous souhaitez par exemple proposer une première séance gratuite à un nouveau client. La gratuité peut en effet avoir des impacts négatifs tels que des rendez-vous non honorés ou un arrêt de l’accompagnement à l’issue de la première séance.

La personne décide de ne pas continuer le suivi thérapeutique à l’issue de cette première séance mais repart tout de même avec des premiers éléments d’analyse/de conseils. Il s’agit donc bien d’une consultation part entière, qui se doit d’être rémunérée.

Ma proposition est alors de ne pas parler des séances gratuites, mais de parler de prise de contact : la prise de contact est gratuite – en amont de la mise en place ou non d’un accompagnement et limitée dans le temps (15/20 minutes).

D’autre part en préalable au choix d’une formule, je propose une première consultation qui peut être unique [et donc facturée] ou intégrée à la formule choisie.

 

 

Définir le contenu de son offre

Afin de définir le contenu de votre offre, il est primordial que vous définissiez au préalable ce qui fait sens avec qui vous êtes. Le contenu de votre offre doit vous correspondre et correspondre à ce que vous souhaitez apporter aux autres. Pour cela, il est important de revenir à vous-même et d’éviter de vous comparer à vos pairs.

Il convient également de prendre du recul et de se mettre à la place de vos futurs clients : « si j’étais un client en recherche d’un accompagnement, est-ce que l’offre que je propose me paraîtrait attractive ? » Cela permet de mettre son offre en perspective afin de mieux répondre aux attentes du client.

Par exemple, on peut tout à fait commencer par proposer une formule avec 3 séances d’accompagnement individuel + la mise à disposition de 2 documents.La construction des différentes formules peut aussi se baser sur le découpage de votre niveau de connaissances dans votre spécialité.

  • identifier les questions récurrentes posées en consultation, qui pourront, par exemple, faire l’objet d’un module/d’une vidéo explicative dans une formule,
  • lister ce que disent vos clients, quels sont leur besoins, ce qu’ils viennent chercher en consultation, pour que le contenu de l’offre d’accompagnement réponde à leurs demandes,
  • extraire le contenu de votre offre classique pour définir votre méthodologie,
  • construire votre offre de façon progressive, en incluant des nouveaux supports au fur et à mesure par exemple. L’idée est de ne pas s’épuiser trop rapidement devant l’ampleur de la tâche en construisant une offre qui serait trop imposante, lourde à développer et à vendre.

Il est possible de proposer à ses clients des formules d’accompagnement thérapeutique qui peuvent comprendre :

• des séances individuelles,

• des séances de groupe,

• des mails peuvent régulièrement être adressés aux clients (donnant par exemple les étapes d’avancement dans l’accompagnement thérapeutique : « Cette semaine nous allons travailler sur [tel sujet]. »

La construction de ce type d’offre vous permet de faire bénéficier plus de personnes de votre expertise, tout en étant attentif à chacun.

un document explicatif, Cela permet à la fois d’impliquer le client en amont du rendez-vous mais aussi de gagner du temps d’introduction/d’explication en début de séance.

* un document bilan

* des documents supports, qui peuvent être thématiques.

* des vidéos spécifiques et explicatives sur des thématiques précises en lien avec votre activité (sur la parentalité par exemple) avec des renvois vers des articles de blog (s’il en existe un), des ressources bibliographiques à recommander (livres, conférences TED, etc.).

Enfin, vous pouvez tout à fait tester les nouveautés créées (documents supports par exemple) auprès de votre entourage (clients réguliers ou de longue date, famille, amis).

 

Présenter son offre d’accompagnement thérapeutique

On pourrait penser qu’il est avant tout important de mettre en avant le contenu de sa formule pour intéresser des clients potentiels.

Or, ça n’est pas tant le contenu qui va intéresser en premier lieu le client mais bien :

  • qu’il se reconnaisse dans le problème auquel entend répondre l’accompagnement thérapeutique proposé (« Mon enfant hurle tous les soirs au moment du coucher », « Mon enfant pleure en rentrant de l’école »),
  • que vous lui montriez les solutions que vous allez lui apporter pour résoudre son problème, les résultats attendus,
  • la méthodologie proposée (le contenu de l’accompagnement).

 

A la séance, à la formule, offre personnalisée ou standardisée, de nombreux possibles s’offrent à vous et à vos clients. Il n’y a ni règles, ni obligations. Avant toute chose, vous devez vous demander si votre façon actuelle de pratiquer vous convient et répond à la fois à vos propres contraintes et envies et aux besoins et attentes de vos clients.

Ainsi, l’évolution de votre offre va se construire étape par étapesimplement et sans pression. La pratique de sa spécialité, les expériences, les rencontres au quotidien, peuvent constituer des sources d’inspiration à ne pas négliger. Plus vous serez à l’aise avec vos différents contenus et plus vous pourrez faire évoluer votre offre progressivement, petit à petit, en faisant des essais, possiblement des erreurs puis des ajustements jusqu’à aboutir à une offre satisfaisante pour l’ensemble des parties.

 

A titre d’exemple

Aude a fait évoluer sa pratique au fil des années.

Lors de sa première ouverture de cabinet en France, elle avait installé une plaque dans la rue en proposant des consultations à  l’unité.

Aux Etats-Unis, elle proposait quatre forfaits : Deux pour les enfants, deux pour les adultes, un « court » d’une durée de deux mois, un « long » d’une durée de six mois.

De retour en France, elle a ajouté des formules destinées aux professionnelles : Supervision de groupe (intervision) et Supervision individuelle.

Actuellement elle se recentre sur les propositions thérapeutiques pour les adultes et aux supervisions individuelles pour les psychologues.

Vous pouvez consulter ces offres, comme exemple dans votre propre réflexion autour de la possibilité de créer des formules.

 

Avant d’arriver au terme du nombre de séances :

La formule définit un nombre de séances prédéterminé mais qui peut ne pas être suffisant au regard des objectifs de mieux-être attendus. Il sera donc nécessaire d’anticiper cette fin, en faisant le point avec votre client. Est-il arrivé au terme de ce qu’il voulait travailler, ou sent-il le besoin de continuer.

Sa réponse est prioritaire, il n’est pas rare que du point de vue du thérapeute, le travail soit considéré comme « terminé », tandis que le patient souhaite continuer. Lorsqu’il y a différenciation de perception, c’est généralement car le patient est insécurisé à l’idée de se retrouver seul face à ses doutes ou difficultés de vie.

Si les formules permettent un investissement qualitatif, elles ne doivent pas rigidifier la relation. Dans le cas de la poursuite des séances au-delà de la période choisie, proposer des séances à l’unité est tout à fait adapté. La règle est de ,e pas avoir de règle à ce stade, justement, et de bien placer le sujet comme décisionnaire dans son travail thérapeutique.

Le thérapeute continue son rôle de soutien, et donnera généralement son avis. Cela ne doit pas faire de lui le sachant, et le faire tomber dans la toute-puissance.

Insistons bien sur le fait que l’objectif d’une thérapie est que la personne retrouve son autonomie dans la conduite de sa vie. Y compris dans des moments très perturbant.

Pour continuer à faire le point sur votre activité, d’un point de vue économique

 

Construire une offre d’accompagnement thérapeutique : l’intérêt de proposer des formules pour vous et vos clients

Comment mettre en place un accompagnement thérapeutique à distance afin d’obtenir un bon investissement de vos patients

Comprendre les apports d’une supervision

psychologue psychocorporel supervision adultes professionnelsProfessionnelle en libérale depuis 15 ans, Aude a dû recréer sa patientèle au fil des déménagements. Chacun de ces changements de lieu d’exercice a été de repenser sa pratique et de la faire évoluer.

Faire évoluer une pratique de psychologue, consiste à réinterroger notre façon de travailler, le public auquel on souhaite s’adresser en fonction des possibilités à notre disposition.

En effet dans sa première pratique professionnelle, Aude avait installé une plaque dans la rue. Le bouche à oreille a bien fonctionné, et lorsqu’elle est partie aux Etats-Unis elle a dû laisser à regret son activité.

Aux Etats-Unis, après avoir pu trouver une solution pour continuer à exercer, elle a été recontactée par d’anciens patients, l’occasion de développer la téléconsultation qui n’était pas encore répandue. Puis de créer le réseau Soignants Dans Le Monde pour aider d’autres professionnels expatriés à s’installer.

Retour en France, l’épidémie de Covid a fait exploser les propositions de consultations en ligne. Doctolib est très implanté dans le paysage de la santé et du paramédicale. Les moyens pour développer une patientèle ne sont plus les même. Aude choisit de fermer le Réseau Soignants Dans Le Monde qui dans ce contexte perd de l’intérêt.

En 2021, Aude reprend une activité classique de thérapeute, et rajoute une offre de supervision auprès de ses pairs.

 

Les aidants rôles et soutiens, quelles problématiques personnelles et professionnelles ?

Les aidants rôles et soutiens, quelles problématiques personnelles et professionnelles ?

role famille proche support aide choix ambiguite plaisir libertéJournée nationale des aidants

 
Début septembre je rentrais de merveilleuses vacances.
Quelques jours après une personne de mon entourage, tombait et devait être soignée.
Le lendemain je déplaçais toutes mes consultations de la semaine pour aller auprès d’elle.
Je ne me suis jamais qualifiée d’aidante. J’ai juste mis en priorité ma présence auprès des miens.
Que peut-on dire de ce qualificatif d’aidant ?
Il y a longtemps que je m’interroge sur ce mot et de la conceptualisation qu’il révèle.
 
 

A-t-on besoin d’être nommés « aidants »

Ma réponse est, oui, cette tâche d’aidant doit être nommée.
Ce qui est nommé gagne une existence propre. Si nous nommons les aidants nous permettrons l’émergence d’un cadre juridique, l’identification d’une catégorie connue des statistiques, et donc l’adaptation des cadres sociaux.
Ce qui est nommé permet en thérapie d’être travaillé : nos motivations, nos fatigues, notre adaptabilité, notre ambivalence lorsque la charge est trop lourde, ou bien lorsque le lien affectif avec la personne aidée est compliqué.
En revanche le mot aidant est-il le bon ? Je n’en suis pas sure.
Il y a quelque chose de réducteur dans ce mot « aidant », comme si tout ne se passait que dans un sens, comme s’il y avait uniquement celui qui donne versus celui qui reçoit.
J’imagine la table ronde et le brainstorming, quand ce mot a émergé pour la première fois.

Ou commence et ou s’arrête le rôle d’aidant ?

 
Un parent qui s’occupe de son enfant trop jeune pour être autonome ne se vit certainement pas comme aidant.
Mais si ce même enfant a « des besoins particuliers », alors il devient aidant ?
 
Un adulte qui va passer quelques jours auprès de son père, veuf, n’est pas un aidant en soi, à moins que le Monsieur en question ne puisse survenir à ses besoins seuls ?
 
Ce sont des questions que se posent mes patients quand la vie les amène à jouer tel ou tel rôle de support auprès d’un proche.
 
Eclaircir avec eux la complexité des rapports entre les êtres et a fortiori quand l’un est dépendant pour sa sécurité de l’autre, est un bon moyen d’aborder légitimité, liberté de choix, évolution des relations. Mais aussi conscience des ses besoins et de ses limites.
 
Sans tomber dans une évaluation morale. Parler d’aidant est malheureusement trop souvent associé au fait de faire bien ou de faire mal.
 

Et au niveau professionnel ?

 
Les répercussions professionnelles sont souvent très sous-évaluées par des personnes qui se sentiraient malhonnêtes de « mettre sur le dos de leur proches », leurs difficultés professionnelles, quand bien même la disponibilité requise par ces proches a un impact sur leur vie professionnelle.
 
Je suis donc une aidante parmi les 20% des Français qui ont aussi un rôle de support auprès de proches.
 
Et je tiens à remercier mes patients qui font preuve de compréhension, à chaque fois que je déplace un rendez-vous, pour ce que j’appelle pudiquement « un imprévu ».

Pour aller plus loin sur la présence à soi et à ses proches

Comment aider une personne en souffrance à décider de se faire accompagner par un thérapeute ?

Solliciter un accompagnement auprès d’une personne que l’on connait par ailleurs, bonne ou mauvaise idée ?

Identifier la différence entre les différents professionnels de l’accompagnement psychologiques.

psychologue psychocorporel supervision adultes professionnelsAu fil de ses 15 années d’exercice libéral, Aude a fait évoluer ses propositions thérapeutiques. Le fil directeur est une approche humaniste, basée sur les besoins de la personne, dans une dynamique interactive.

Progressivement Aude a développé la méthode de Relaxation Profonde Active. Basée sur l’exploration des sensations du corps comme vecteur d’information, suivi d’un protocole de réparation, de consolation ou d’acceptation selon les situations rencontrées. Cette méthode permet d’aller beaucoup plus loin dans la compréhension historique du patient, que ce qu’il sait en conscience.

Ces outils sont conçus pour être intégrés à une clinique traditionnelle intégrative.

Des problématiques psychologiques liées à l’expatriation

Des problématiques psychologiques liées à l’expatriation

problématiques therapeutiques en expatriation

Derrière le mot expatriation et dans l’imaginaire collectif se cache généralement du rêve : la belle vie, la plage, beaucoup de voyages et d’argent. Seulement la réalité n’est pas si simple ! Si beaucoup de personnes commencent par vivre ce rêve, ce que l’on appelle « la lune de miel » de l’expatriation, la réalité du quotidien rattrape les familles et avec elle son lot de difficultés liées ou non à l’expatriation.

Ces difficultés que le fait de vivre à l’étranger peuvent rendre encore plus compliquées à gérer.

Dépression, perte de repères, difficultés avec un adolescent qui vit mal l’expatriation, problèmes d’isolement sont des problématiques psychologiques que l’on rencontre régulièrement en tant qu’expatriés.

L’importance d’un accompagnement thérapeutique dans sa langue maternelle et dans sa culture

Dans ce podcast enregistré pour Stereo Chic, Aude de Villeroché revient sur certaines situations vécues par des Français résidant à l’étranger qu’elle a pu accompagner en tant que thérapeute. Des personnes qui sont souvent isolées et qui peinent à se faire aider afin d’y voir plus clair dans des situations parfois complexes.  Pour ces Français de l’étranger, la question n’est pas seulement de rencontrer un thérapeute qui pourra les aider en français mais plutôt de rencontrer un professionnel de leur culture. Ce point essentiel leur permet d’exprimer leurs ressentis plus finement, avec une rapidité de langage et de nuance qu’il est très difficile d’atteindre dans une langue autre que sa langue maternelle.

Aude réalise ses consultations en visio, ce qui lui permet d’atteindre ces personnes qui ne bénéficient pas forcément de beaucoup de ressources d’accompagnement psychologique là où elles se trouvent.

Comme lui a très joliment dit un jour un enfant de parents binationaux à qui elle proposait de s’exprimer en anglais quand il butait pour s’exprimer en français : « Je ne peux pas car si je l’avais dit en anglais, je l’aurais exprimé autrement ». 

Des défis très concrets pour les personnes qui vivent à l’étranger

Pour revenir sur les problématiques à l’origine de ces consultations, elles sont pour certaines complètement liées à la vie à l’étranger, et pour d’autres pas du tout ! C’est ce qu’il est important de comprendre pour pouvoir faire un appel à un professionnel. Un professionnel qui vient soigner si le problème relève de la santé mentale et accompagner les individus avant que la situation ne dégénère en dépression ou troubles du comportement. En effet, l’expatriation place les individus face à de nombreux défis très concrets :  

  • certains défis sont liés à la situation propre à la vie à l’étranger : l’éloignement de la famille, l’incompréhension créée par les projections faites par les familles restées en France sur ce que doit être la vie à l’étranger, le choc culturel…
  • d’autres encore sont similaires à ceux que l’on peut rencontrer auprès de consultants résidant en France, des questions d’éducation, de troubles du développement de l’enfant, des questions profondes d’identité…
  • d’autres défis concernent  des problématiques professionnelles que l’expatriation accentue ou crée, en mettant en difficulté le « conjoint suiveur » obligé de quitter son emploi par exemple.

L’exemple du conjoint suiveur : Jeanne

Prenons le cas des conjoints qui suivent leur époux/épouse dans le cadre d’une mutation professionnelle à l’étranger.  Ces personnes se retrouvent prises dans des défis d’adaptation au quotidien, accentués par le fait que ce qui constituait leur identité, notamment professionnelle n’est plus présente.

Jeanne est une jeune femme qui a suivi son mari à l’étranger avec leurs enfants.  Au fil des semaines, elle a le sentiment d’être la grande oubliée de cette expatriation. Passés l’excitation du départ et les premiers mois d’installation et d’organisation de la vie familiale, elle se retrouve face à elle-même. Elle ressent un sentiment d’isolement et de contrainte car elle n’a plus les aides dont elle bénéficiait en France. En décidant de consulter, elle a pu se reconnecter à ses potentialités afin d’y voir plus clair sur ce qu’elle pouvait et voulait faire dans sa « nouvelle » vie. En prenant conscience de ce qu’elle avait déjà pu réaliser jusqu’alors auprès de sa famille et en se reconnectant à ses capacités pour l’avenir, elle a pu obtenir des équivalences pour ses diplômes et reprendre une activité professionnelle. 

Une problématique professionnelle accentuée par le fait d’être expatrié : Fabien

Prenons à présent l’exemple de Fabien qui stagne professionnellement. Il vit dans un lieu paradisiaque et pourtant il se sent « coincé » par sa famille restée en France et qui pense qu’il n’a pas de raison de se plaindre. Fabien se sent coincé car il a souhaité cette expatriation, il est parti enthousiaste avec femme et enfant. Seulement au quotidien lui faire vivre bien des difficultés auxquelles il doit faire face. De plus, la façon dont il est considéré comme « l’étranger » l’empêche de donner la pleine mesure dans son activité. Au point qu’il s’interroge sur l’orientation de sa carrière : il se sent à l’étroit et fini par se poser des questions de sens extrêmement inconfortables, d’autant plus qu’elles résonnent avec le fait que l’équilibre familial a enfin été trouvé sauf pour lui tout compte fait.

L’accompagnement thérapeutique mis en place lui a permis :

  • d’oser poser ses frustrations,
  • de voir de quelle façon il pouvait mieux communiquer avec sa famille en France,
  • de définir quelles actions à mettre en œuvre pour atteindre ses propres objectifs.

En tant qu’expatriés, il est important de se détacher des projections que les autres font sur vous et de vous reconnecter à vos besoins pour retrouver le confort intérieur dont vous avez besoin (un confort bien loin d’être lié au confort apparent tel qu’une aisance financière ou une belle maison par exemple). Avec tout ce que cela comporte de remise en cause intérieure…

La problématique du déracinement : Quentin

Une autre problématique liée à l’expatriation est le déracinement qui peut notamment être ressenti de manière très forte par les enfants et les adolescents.

Quentin, un ado de 15 ans, se sent complètement décalé dans sa classe avec un choc culturel très fort, renforcé par une scolarité dans un établissement local.  Il faut dire que l’adolescence est l’âge ou l’on apprend à se connaître et la vie à l’étranger ne vient pas toujours aider ce processus de recherche identitaire.

Pour Quentin, l’accompagnement thérapeutique a consisté dans un premier temps, à proposer un espace de parole où il a pu déposer sa frustration, dire sa colère de ne pas voir ses cousins ou d’avoir perdu tel ou tel avantage dont il bénéficiait avant l’expatriation. Il a pu ainsi parler de l’impression « d’être un ovni dans un environnement où il était le seul de son espèce ».

En construisant une stratégie pour dépasser sa frustration et voir sa situation d’expatrié comme source d’enrichissement, il a pu se rendre compte qu’il pouvait faire du plus avec du moins. Il a aussi pu relativiser les causes de son mal-être. En effet, il est souvent plus spontané de mettre en cause les éléments extérieurs à une situation plutôt que de s’interroger sur soi et sa propre responsabilité dans ce que l’on veut. Le rôle du thérapeute a alors été d’aider Quentin à identifier ce qui venait de lui, ce qui venait des autres et d’ajuster sa façon d’être à lui-même et aux autres.

Quand l’isolement lié à l’expatriation accentue une difficulté préexistante : l’exemple de Myriam

Myriam est une petite fille de 7 ans qui vit dans un pays sans aucune communauté française.

La petite fille se montre en permanence en colère et dans l’opposition.

Un comportement problématique qui existait déjà avant l’expatriation et qui a été renforcé avec cette nouvelle situation de vie. En effet, l’isolement dans laquelle sa famille se trouvait a renforcé la difficulté. Sa maman ne sait plus quoi faire : après avoir essayé la douceur, le dialogue, la compréhension, rien ne change. Privée de l’aide de ses proches avec un conjoint souvent absent, la maman se trouve démunie et désolée de voir sa petite fille si mal dans sa peau.

L’accompagnement thérapeutique a permis de créer un espace positif pour Myriam et une réassurance pour sa mère. L’accompagnement a consisté :

  • à écouter la souffrance de toute la famille,
  • de proposer d’autres modes d’expression pour Myriam,
  • d’identifier la source de ses colères.

 

L’accompagnement visait à soutenir cette maman, avec un impact positif pour le couple parental et les frères et sœurs.

Restons positifs ! Le thérapeute voit souvent arriver les personnes en difficulté mais l’accompagnement proposé permet généralement que la difficulté n’évolue pas en souffrance ou en dépression.

L’expatriation est avant tout une expérience enrichissante qui renforce la capacité d’adaptation. Que les parents qui lisent cet article ne soient pas culpabilisés ! Vos enfants gagnent une telle richesse de la diversité qu’ils rencontrent qu’ils en sortent encore plus forts dans leur vie d’adulte.

Dans tous ces exemples, il est essentiel de comprendre que les situations aussi souffrantes soient elles ne sont pas impossibles à modifier.

La vie à l’étranger, si elle n’est pas toujours facile, est toujours enrichissante pour les adultes et pour les enfants. Elle permet de renforcer ses expériences et sa capacité d’adaptation.

Ecouter l’intervention d’Aude sur Stereochic

psychologue psychocorporel supervision adultes professionnelsAude a vécu expatriée plusieurs années : Allemagne, Etats-Unis et Suisse. Durant ces expatriations elle créé et développé le Réseau Soignants Dans Le Monde, afin d’aider les personnes expatriées à trouver les professionnel de santé dont ils avaient besoin, avec notamment un groupe Facebook dédié qui existe toujours.

Aude a créé différents outils pour préparer son expatriation en tant que famille, conjoint suiveur ou encore professionnel de santé. Son approche est dynamique, basée sur des documents de travail personnel et entretiens interactifs.

 

 

La relation à la rémunération du thérapeute : comment déterminer vos tarifs ?

La relation à la rémunération du thérapeute : comment déterminer vos tarifs ?

déterminer le prix de ses consultations de psychologueJ’ai eu récemment un échange très intéressant avec une personne qui suit une thérapie (avec un praticien que je ne connais pas).
Nous avons parlé de l’action de payer en thérapie.
Celle-ci a commencé avec 2 propos affirmés :
« Je ne comprends pas pourquoi on dit que payer fait partie de la thérapie »
« Ma thérapeute vient de m’indiquer qu’elle allait augmenter ses tarifs et je suis très en colère ».
« Payer fait partie de la thérapie » est une position analytique. Ma position est différente : J’estime surtout que le règlement d’une séance de thérapie indique la reconnaissance de la compétence du thérapeute, elle induit aussi une position de client attendant un service en retour de son paiement, ce qui responsabilise autant le thérapeute que le consultant.
 
Enfin sur les changements de tarifs, j’ai souvent rencontré des thérapeutes pour qui ce sujet était complexe. Cette question parle autant de votre rapport à l’argent, à la rémunération, à la relation d’aide et au rendre service. Mais les réactions de leurs patients ne les aidaient pas à changer leur posture.

 

 

  • Si vous sentez une dissentions entre votre niveau de vie, votre activité professionnelle, votre difficulté à annoncer à des patients votre nouveau tarif
  • Si vous aussi vous avez eu à faire avec des clients/patients qui remettaient en cause votre légitimité à être payé, ne vous payaient pas, trainaient dans leur règlement vous obligeant à réclamer celui-ci plusieurs fois.
  • Si vous avez des difficultés à vivre de votre activité de psychologue, psychopraticien, psychothérapeute, cet article et l’intervention vidéo sont est fait pour vous.

Accéder à l’enregistrement complet de l’intervention (vidéo YouTube)

Cette intervention a été enregistrée dans le cadre des formations business proposées par Aude lorsqu’elle animait le réseau Soignants Dans Le Monde.

 

 

1-Le thérapeute est un chef d’entreprise

En « bon » chef d’entreprise, il faut vous poser pour élaborer vos prix en fonction de votre offre, de votre contexte professionnel actuel et de vos patients/clients cibles. Quels sont les tarifs pratiqués ailleurs? comment les justifier? Il faut passer par là pour vous positionner et être aligné avec votre pratique tarifaire.

Lorsqu’on se décide à travailler à son compte en tant que thérapeute, la question des tarifs des séances que l’on conduit, se pose rapidement. Or, le thérapeute nourrit souvent une relation passionnée avec son activité qui l’éloigne de toute notion de rémunération. Toutefois, lorsqu’on décide de transformer sa passion en activité professionnelle, il convient dadopter une nouvelle posture centrée sur la relation travail / rémunération. Le prix que l’on choisit, comme le prix que l’on est prêt à mettre se définissent par un grand nombre de critères objectifs et subjectifs. Un professionnel qui ne peut pas vivre de son activité ne pourra pas exercer son métier sereinement, et le premier à en pâtir sera son patient, ou client.

Souvent, en tant que thérapeute, nous avons le réflexe de présenter notre activité mais pas de dire que l’on est chef d’entreprise. Alors que c’est bel et bien le cas ! Un statut qui implique plusieurs fonctions annexes à celles de notre cœur de métier, comme :

  • la gestion,
  • l’administratif
  • la communication,
  • la comptabilité
  • l’entretien du cabinet
  • les prises de rendez-vous
  • le financement des périodes de congés
  • etc…

Prendre en compte toutes ces dimensions liées à votre statut de chef d’entreprise pourra vous permettre d’ancrer l’aspect professionnel de votre activité, qui implique une rémunération et donc d’avoir défini vos tarifs en amont.

2- Définir le niveau de rémunération souhaité

Pour définir la rémunération que l’on souhaite obtenir, on peut faire le parallèle avec la situation d’une personne qui postule à un poste salarié. « Quelles sont vos prétentions salariales ? » peut-être une question que le recruteur va poser au cours de l’entretien. Tout comme un candidat à un poste salarié, le thérapeute indépendant doit également se poser cette question.

« Quel niveau de rémunération est-ce que je souhaite atteindre de par l’exercice de mon activité ? » La réponse doit exister dans le business plan afin de s’y référer et de faire le point sur son activité dans le futur.

Pour y répondre, le thérapeute va être contraint de revenir à la réalité et d’être pratico-pratique ; par exemple, en déterminant le nombre de séances d’accompagnement maximum qu’il peut réaliser en une semaine. Ce nombre multiplié par le tarif déterminé pour chaque séance lui permettra d’avoir une idée sur le chiffre d’affaires maximum qu’il pourra être amené à réaliser.

Prenons un exemple concret : si je souhaite réaliser un chiffre d’affaires brut de 30 000€ soit 2500 € par mois, combien d’heures de travail et de séances cela représente-t-il au regard des tarifs que je pratique (recettes) et des charges qui m’incombent (dépenses)  ? En répondant à cette question, vous allez pouvoir structurer votre offre et à déterminer vos tarifs.

Par exemple, si vous vous apercevez que pour atteindre votre objectif de chiffres d’affaires, vous allez devoir travailler un nombre trop important d’heures, vous pourrez réajuster votre offre :

  • soit en augmentant vos tarifs,

  • soit en créant un produit générateur de chiffre d’affaire, sans que votre temps en soit trop impacté.
 

3-Planifier son temps de travail

Il est également important de mettre ce chiffre d’affaires en regard de l’organisation de vie que l’on souhaite et des contraintes que l’on a : « Est-ce que ma priorité est d’avoir un niveau de rémunération élevée ? Est-ce que je préfère consacrer moins de temps à mon activité professionnelle et gagner moins ? » Tous ces paramètres et critères sont à définir dans votre business plan avant de réaliser le rétroplanning des actions à mettre en place pour atteindre vos objectifs.

Afin d’établir le rétroplanning des actions à mettre en place pour développer votre activité, il est essentiel de définir :

  • de combien d’heures de travail vous disposez par jour/par semaine/par mois,

  • sur ce nombre, combien d’heures vont être rémunérées (hors temps dédiés à la formation, à la communication, au développement/suivi commercial, etc.).

Par exemple, il est important de faire attention à construire votre planning en incluant pas uniquement des temps de consultations, au détriment de temps dédiés à la communication et au développement commercial de votre activité. Le risque étant que lorsque ces temps de consultations vont diminuer, votre rémunération également. Des creux d’activité risquent ainsi d’apparaître.

En effet, trop d’entrepreneurs passent trop de temps à travailler pour une rémunération qui est, au final, insuffisante. Cela peut être le cas l’année du lancement de votre activité. Toutefois, cela ne doit pas perdurer dans le temps.

4- Prendre en considération le marché dans lequel votre activité se positionne : réalité ou piège ?

Afin de définir vos prix, il est essentiel d’étudier le marché dans lequel s’inscrit votre activité et d’analyser les pratiques de vos concurrents. Par exemple, il serait irréaliste de vous positionner sur une gamme de prix très supérieure à la moyenne des tarifs pratiqués par vos concurrents sur le même secteur, sans apporter de la valeur ajoutée à l’offre déjà existante sur ce marché.

A contrario, il ne faut pas non plus être bridé par les tarifs pratiqués par vos concurrents. En effet, même si l’activité globale est similaire, l’offre que vous allez proposer sera VOTRE offre, donc forcément différente de celle proposée par vos concurrents.

Il est également important de vous mettre à la place de vos futurs clients/consultants en vous posant cette question : « Si j’avais tel besoin et qu’on me proposait d’y répondre, serais je prêt à mettre tel prix ? ». En effet, la question de la valeur de la réponse/de l’accompagnement que l’on propose est à garder à l’esprit. Si les personnes ont conscience de cette valeur, que ce que vous proposez va répondre à leur besoin, alors elles seront pleinement convaincues de ce que vous pouvez leur apporter et n’hésiteront pas à y mettre le prix.

Remboursement des séances de psychologie ? La Sécurité sociale propose depuis peu de temps des remboursements de séances de psychologie. Pour ne bénéficier il faut passer par un médecin généraliste qui vous donne une ordonnance pour 10 séances, qui peut être renouvelée une fois. Vous devez alors vous adresser à un psychologue conventionné. Ceux-ci sont très rares. En effet le conventionnement induit qu’ils travaillent avec des séances de 30 minutes, ce qui est insuffisant pour créer une relation thérapeutique de qualité, avec un tarif qu’ils ne peuvent dépasser, mais qui est trop faible pour qu’ils puissent vivre correctement de leur activité. Ces process ont été établis dans une logique économique qui ne garantissent pas la sérénité nécessaire pour suivre une thérapie.

Osez revoir vos tarifs régulièrement. Vos tarifs de lancement ne seront pas forcément les mêmes à N+1 ou N+2 de votre activité. Lorsque vous aurez gagné en assurance et aurez conquis une clientèle plus qualifiée.

Osez déléguer certaines tâches pour lesquelles vous ne serez pas dans votre valeur ajoutée maximum. Cela peut porter aussi bien sur des missions de communication (sur les réseaux sociaux par exemple) que sur l’entretien de vos locaux par exemple.

Osez considérer que tout travail mérite salaire.

5- Réfléchir à sa propre relation à l’argent

Il s’agit d’une question centrale à laquelle on peut répondre en remettant au centre du sujet l’équation suivante : activité professionnelle = rémunération. des thérapeutes considèrent parfois qu’ils « prennent » l’argent à leurs patients, au lieu de considérer que ceux-ci peuvent avoir un statut de clients : ils vous payent pour un service que vous leur rendez

Cette question de l’argent permet aussi de s’interroger sur sa propre façon de consommer et d’acheter :

  • « Ai-je tendance à négocier ?
  • Est-ce que j’apprécie le fait de bénéficier d’un bonus ?
  • Suis-je sensible aux promotions ? »

En répondant à ces questions, vous pourrez faire des choix en cohérence avec vos propres valeurs liées à l’argent : Définissez une fourchette haute et basse des revenus que vous souhaiteriez obtenir de par votre activité, ensuite, vous pourrez diviser la somme de ces coûts en nombre de ventes potentielles (à combien de personnes est-ce que je dois vendre mes services à tel tarif pour atteindre mon objectif ?).

A court terme, vous pourrez peut-être vous permettre de financer les investissements nécessaires à la pratique de votre activité, sans vous octroyer de rémunération. Mais cette situation ne doit pas perdurer dans le temps : à long terme, vous ne pourrez pas demander à vos clients un paiement inférieur à que ce que votre activité ne vous coûte.

6-Attention à ne pas réfléchir en fonction de ses peurs et créer des pièges

Certains freins peuvent jouer sur votre façon de vous positionner commercialement et donc de déterminer vos tarifs.

Il peut s’agir de peurs diverses telles que :

  • la peur de demander un prix trop élevé,

  • la peur que les gens n’achètent pas parce que c’est trop cher,

  • la peur de gagner de l’argent,

  • la peur de réussir,

  • le reflet d’une absence de confiance en soi.

En fonction des peurs ressenties par chacun, des pièges peuvent alors se mettre en place, tels que raisonner en fonction de ses peurs,  ainsi que penser en fonction de son propre pouvoir d’achat, ou bien en fonction de ceux qui négocient : ces personnes ne vont pas forcément être de bons clients. Cette négociation fait partie d’eux et non pas de vous. Vous n’êtes pas obligés d’entrer dans ce système qui leur est propre.

 

7-Rationalisez votre réflexion : Prenez en compte votre réalité économique pour déterminer vos tarifs

Outre les appréciations et ressentis propres à chacun sur son rapport à l’argent, il est important de garder à l’esprit qu’un prix fixe et déterminé est aussi synonyme d’expertise et de professionnalisme. Il constitue le reflet de la valeur de votre travail.

Outre ce principe général, il vous faut vous appuyer sur des données et faits tangibles pour définir vos tarifs, à savoir :

  • repérez votre prix de revient à partir des frais engagés (investissements dans la formation, la communication, frais de délégation d’activité, etc.) Il s’agit de tous les frais que votre chiffre d’affaires doit couvrir, en charges, en impôts, etc.),

  • définissez une fourchette haute et basse des revenus que vous souhaiteriez obtenir de par votre activité,

  • ensuite, vous pourrez diviser la somme de ces coûts en nombre de ventes potentielles (à combien de personnes est-ce que je dois vendre mes services à tel tarif pour atteindre mon objectif ?).

A court terme, vous pourrez peut-être vous permettre de financer les investissements nécessaires à la pratique de votre activité, sans vous octroyer de rémunération. Mais cette situation ne doit pas perdurer dans le temps : à long terme, vous ne pourrez pas demander à vos clients un paiement inférieur à que ce que votre activité ne vous coûte.

Gardez à l’esprit que vos clients vont acheter un résultat.

Ils ont aussi un rapport à l’argent différent du vôtre.

Enfin, restez vigilant par rapport à la négociation : ce jeu peut être sans fin et créer un déséquilibre.

 

8-Etre un bon gestionnaire

Osez revoir vos tarifs régulièrement. Vos tarifs de lancement ne seront pas forcément les mêmes à N+1 ou N+2 de votre activité. Lorsque vous aurez gagné en assurance et aurez conquis une clientèle plus qualifiée.

Osez déléguer certaines tâches pour lesquelles vous ne serez pas dans votre valeur ajoutée maximum. Cela peut porter aussi bien sur des missions de communication (sur les réseaux sociaux par exemple) que sur l’entretien de vos locaux par exemple.

Osez considérer que tout travail mérite salaire.

 

Pour continuer à faire le point sur votre activité, d’un point de vue économique

 

Construire une offre d’accompagnement thérapeutique : l’intérêt de proposer des formules pour vous et vos clients

Comment mettre en place un accompagnement thérapeutique à distance afin d’obtenir un bon investissement de vos patients.

psychologue psychocorporel supervision adultes professionnelsProfessionnelle en libérale depuis 15 ans, Aude a dû recréer sa patientèle au fil des déménagements. Chacun de ces changements de lieu d’exercice a été de repenser sa pratique et de la faire évoluer.

Faire évoluer une pratique de psychologue, consiste à réinterroger notre façon de travailler, le public auquel on souhaite s’adresser en fonction des possibilités à notre disposition.

En effet dans sa première pratique professionnelle, Aude avait installé une plaque dans la rue. Le bouche à oreille a bien fonctionné, et lorsqu’elle est partie aux Etats-Unis elle a dû laisser à regret son activité.

Aux Etats-Unis, après avoir pu trouver une solution pour continuer à exercer, elle a été recontactée par d’anciens patients, l’occasion de développer la téléconsultation qui n’était pas encore répandue. Puis de créer le réseau Soignants Dans Le Monde pour aider d’autres professionnels expatriés à s’installer.

Retour en France, l’épidémie de Covid a fait exploser les propositions de consultations en ligne. Doctolib est très implanté dans le paysage de la santé et du paramédicale. Les moyens pour développer une patientèle ne sont plus les même. Aude choisit de fermer le Réseau Soignants Dans Le Monde qui dans ce contexte perd de l’intérêt.

En 2021, Aude reprend une activité classique de thérapeute, et rajoute une offre de supervision auprès de ses pairs.

 

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