Supervision de psychologue et psychothérapeute, de quoi s’agit-il ?

Supervision de psychologue et psychothérapeute, de quoi s’agit-il ?

 

Une Supervision est une séance de travail entre deux professionnels psychologues, dont l’un plus expérimenté, intervient comme superviseure. Ils travaillent ensemble sur la relecture de situations professionnelles rencontrée dans sa pratique par la psychologue « supervisée ».

Déroulement des supervisions

Commençons par faire un point général sur comment vous allez au sens fort du terme. nous commencerons ainsi la réunion par un précieux moment de soutien.
D’autre part ce point permet au superviseur de repérer des éléments à retravailler au cours de la séance.
Enfin au cours de l’identification des sujets à aborder, nous commençons déjà à mettre une distance entre nous et ce qui nous préoccupe. De premiers liens s’établissent entre l’un et l’autre. Le rôle du superviseur est notamment de garantir un espace de parole.

Elaboration de la réflexion

  • Demandons nous en quoi le sujet X ou Y vous préoccupe, les points d’achoppement, ce que vous pouvez en dire, probablement là où ce sujet vient vous chercher.
  • Elaborons ensemble, posons nous des questions, et ajoutons des observations, comme dans un travail thérapeutique que vous mèneriez avec un patient. Toujours tourné vers vous et votre pratique. La lecture d’une situation n’est pas théorique, elle est tournée vers votre réel, votre perception et votre expertise du patient concerné.
  • Proposons de nouvelles pistes de réflexions, un partage d’expérience et de compétences. Des outils que vous pourriez utiliser, éventuellement vous les expérimenterez en situation avec moi.
  • Identifions nos limites : Il y a souvent derrière les problématiques apportées, vos propres blessures qui entrainent un manque de confiance en vous, pour oser poser auprès du patient ce dont il a besoin. Nous travaillerons alors sur ce qui vient achopper, voire sur votre culpabilité sous-jacente qui vous empêcherait de pousser un patient dans ses retranchements pour le faire avancer, voire de l’orienter vers une personne plus appropriée.
  • Gagnons en confiance, ce travail en binôme ou en groupe, vous permettra d’avancer et de mieux équilibrer l’énergie que vous donnez à vos patients, versus leurs attentes, que mes supervisées imaginent très souvent bien supérieur à la réalité. Cela s’appelle se mettre la pression sur les résultats… Encore faut-il identifier en quoi un résultat est un résultat.

Le rôle du superviseur

En revanche vous êtes tous et toutes experts de l’accompagnement de l’autre, un pas avant lui vos réactions et vos suggestions le guident et le soutiennent.
Comme un pas avant vous, le rôle du superviseur est de vous donner des pistes. Ses interventions visent à vous conforter, afin qu’une tierce personne intervienne par ricochet dans vos accompagnements individuels.

Nous sommes tous différents avec nos valeurs, nos échelles, nos attentes.

Le travail de psychologue en libéral est absolument passionnant, il peut cependant être vertigineux. La relecture des situations vient renforcer vos compétences, et fait émerger des pistes de travail sur vous.
Il n’est pas possible d’emmener le patient au-delà des chemins que nous avons nous-même exploré. C’est pourquoi souvent, nous bloquons avec les patients sur des points qui sont à l’orée de nos propres explorations.
Ceci ne signifie pas que nous devons être passés par toutes les difficultés de nos patients pour les aider, mais nous devons savoir poser les questions des Pour quoi ? Pour en faire quoi ? Comment ? Avec quels événements sous-jacents ? Quels liens avec son passé, ses peurs ses croyances ? etc

Créer un espace de supervision de progression professionnelle et de soutien personnel

Nous proposons dans la discrétion de nos cabinets, un lieu de sécurité, un lieu où le patient parlera s’il ressent notre propre sécurité. Une supervision a aussi comme objectif de vous sécuriser.
Nous proposons un lieu où tout devrait pouvoir être dit, toujours dans le respect du rythme du patient et de ses besoins.

Rien ne sera jugé, tout sera accueilli.

La bienveillance est essentielle, nos patient ont souvent comme premier problème une grande solitude intérieure. En effet, cela les rend très vulnérables à des vécus, des pensées et ressentis qu’ils ne savent pas avec qui partager.
Nous représentons alors le point d’ancrage, la « safe place », où les pires chagrins, comme les plus grandes hontes peuvent être déposés.
Si cette dépose est suffisante pour dédramatiser, elle est généralement insuffisante car les traumatismes sont envahissants. Notre rôle de thérapeute va alors de les aider à énoncer, donner du sens et inscrire dans leur histoire en gagnant de la cohérence.

L’élaboration à laquelle nous sommes formés et nous formons nos patients est la première étape de la résolution.
Ne nous n’y trompons pas, la résolution n’est pas toujours la guérison, elle se doit cependant d’être le débute d’un apaisement.
Le processus est le même en Intervision et en Supervision. Nos échanges ne sont pas des évaluations, mais l’accueil de vos questionnements. Activement étayés par les réactions des autres professionnels, et/ou l’expertise du superviseur, notre approche des situations cliniques apportées progresse.
Comme en thérapie, la relation de confiance est primordiale. Le groupe s’engage à respecter la confidentialité.

Illustration avec un cas réel : Le « lapin » ou rendez-vous non honoré par un patient.

Ce qui est passionnant dans un travail d’intervision est la façon dont les questions posées en amènent d’autres.
Tel un oignon qui nous pique un peu les yeux nous déployons les épaisseurs, pour arriver au cœur du sujet, qui lui généralement pique vraiment !
Par « piquer » je veux dire interroger, puis toucher et enfin nous révéler à nous, professionnelles, ce qui est en jeu dans la situation.
Mr K a annulé un rdv au dernier moment -> en tant que psy cela vous énerve : la question peut donc être posée en intervision : Que faire avec les rdv annulés?
Premier niveau d’échanges : Après une première réflexion autour du cadre, du fait de se faire régler ou non une séance programmée. Nous pouvons comprendre qu’il s’agit de mettre ou non l’énergie nécessaire au respect de notre cadre.
Le deuxième niveau pourrait être le suivant : de quel énergie parle-t-on si l’on a considéré que notre demande était légitime ?
Mr K, on lui faisait, confiance, et on avait confiance en son investissement.
OK, dans ce cas en quoi cela coince ?
Se sent on respecté dans son travail ?
A-t-on vraiment envie de se battre ? Car finalement Mr K , on le porte déjà beaucoup dans nos entretiens.
Alors que représente réclamer un règlement ?
Est-ce que cela représente juste une question d’argent ? Généralement non, donc
Troisième niveau : Où est vraiment le problème?
En refusant de reconnaitre ce qu’il nous doit, Mr K rejoue-t-il quelque chose de sa façon d’être au monde ? Très tourné sur lui, a-t-il envie d’intégrer dans ses choix et comportements que chacun a des droits, des rêves, mais que quelque part chacun a aussi des responsabilités vis à vis des autres ?
Quatrième niveau, un pas dans notre intimité : 
Il faut alors beaucoup de connaissance de soi et de sa pratique professionnelle pour reconnaitre que là est notre limite. Si nous n’avons pas jugé Mr K dans l’accompagnement que nous lui avons proposé, notre limite est là. Au moment où à travers cette histoire de séance non réglée, nous n’avons plus eu envie de le prendre par la main pour le faire murir dans sa relation à l’autre.
Ce sentiment qu’il aurait fallut le materner jusque là.
Faire plus de 50% du chemin pour qu’il fasse enfin un chemin vers son âge adulte, l’âge où l’on accepte frustration et responsabilité, sans le faire peser sur les autres. L’important n’est pas seulement dans la valeur pécuniaire d’une séance, elle est aussi ce qu’elle dit de la relation du patient à autrui.
L’intervision aura permis de passer du niveau un, du constat factuel, au niveau du sens symbolique de la situation, et enfin de l’identification de la limite que l’on se reconnait ne pas avoir eu envie de franchir.
L’histoire peut s’arrêter là, mais généralement, atteindre ce « niveau quatre » dans le cadre du travail de groupe. Mais il existe un niveau cinq : Le professionnel va se réinterroger sur la justesse de sa posture. Pour en changer, ou non.
(Ceci n’empêche pas que les séances réservées mais non réglées ne sont jamais anodines pour les psychologues qui exercent en libéral. Elles ont peut-être refusé un autre patient et que vous soyez venu ou non ont leurs charges à payer en fin de mois.)
La force de cet espace réservé est de permettre d’élaborer le sens au-delà des faits.
La supervision permet d’abaisser le niveau émotionnel de nos réactions, et de retrouver un agir constructif
Notre sécurité intérieure, sécurise nos patients.

En savoir plus sur les supervisions proposées par Aude,

 

Le temps en thérapie

Le temps en thérapie

La notion du temps en thérapie est un sujet important dans la façon dont on accompagne les personnes en rendez-vous. Le temps du patient, du client, n’est pas le même temps que le temps du thérapeute. Il n’est pas non plus le même temps que le temps de la vie.

La réalité de la vie peut amener le patient à demander à son thérapeute au bout de deux ou trois rendez-vous : « Est-ce que ça va mieux ? » L’écoute peut sans doute aider à aller mieux, comme le fait de mettre des mots sur ce qu’on vit.

Toutefois, prenons le cas d’un enfant par exemple, qui depuis dix ans, a des angoisses le soir ou se met en colère lorsqu’on lui demande quelque chose qui le contrarie trop ou encore qui se sent mal à l’école. Trois séances ne suffiront sans doute pas à cet enfant pour aller mieux.

Le temps du thérapeute : rassurer et montrer les petits changements 

« Aller vite mieux » peut également mettre une certaine pression sur le thérapeute. C’est à lui de redonner la notion de ce temps aux personnes qui peuvent exercer une pression à aller rapidement mieux. Le thérapeute doit également intégrer les contraintes qui existent : emmener son enfant voir un thérapeute, le payer pour l’accompagnement qu’il propose. Le thérapeute doit être très rassurant et bien souligner les petits changements qui ont pu avoir lieu, même si l’enfant aura encore besoin de séances.

Le temps du patient : l’intégration du changement

Le temps du patient/client/enfant qui bénéficie de séances est aussi le temps de l’intégration du changement. Il n’est pas seulement question de dicter à la personne accompagnée comment elle doit réagir. Il est question d’avoir le temps d’intégrer que l’on peut être différent, on peut réagir différemment des autres sans être pour autant en danger. Le temps du patient est aussi le temps de l’expérimentation que tel ou tel changement dans son attitude, dans son comportement, dans son rapport aux autres, ne le mettra pas en danger. Le temps du patient doit aussi lui permettre de créer un « autrement » qui lui conviendra également.

L’entretien centré sur la personne

L’entretien centré sur la personne

L’entretien centré sur la personne est une des techniques utilisées par Carl Rogers, psychologue américain, dans sa pratique thérapeutique. Il s’agit d’un entretien durant lequel le thérapeute exerce une écoute active et entière de son consultant, où l’écoutant laisse sa place à l’autre en ne lui infligeant pas la lecture de sa situation à travers le prisme de ses projections et de ses théories.

Il est vrai qu’en tant que thérapeute, il est de votre rôle de mettre à disposition vos savoirs. Toutefois, au travers de cette technique, votre objectif est bien de celui d’écouter l’autre avec suffisamment d’empathie, de capacité à vous mettre à sa place pour lui proposer les lectures dont il a besoin, et suivre son chemin.  En favorisant une parole vraie, vous allez pouvoir accueillir votre consultant dans ce qu’il est, et ce, quel que soit l’accompagnement que vous lui proposerez.

Comment se déroule un entretien centré sur la personne ?

Un entretien centré sur la personne commence par une question ouverte à laquelle le consultant va pouvoir apporter une réponse personnalisée et subtile :

  • « Que se passe-t-il aujourd’hui pour vous ? »,
  • « Quels sont les sujets dont vous souhaitez parler aujourd’hui ? »,
  • « Que ressentez vous aujourd’hui ? »,
  • etc.

Le contenu de la réponse va guider la suite de l’entretien. Pour les personnes qui s’expriment avec facilité, l’entretien visera à approfondir la situation et à laisser émerger les réponses adaptées. Pour certaines personnes, d’autres questions seront nécessaires pour permettre à la personne de trouver progressivement ses mots pour exprimer ses sensations et sa richesse.

Quelle posture doit avoir le thérapeute au cours de cet entretien ?

Le thérapeute doit faire preuve d’une écoute totale de son consultant. Il doit être « tous sens dehors », c’est-à-dire se montrer ouvert à tous les possibles, quels que soient les moyens utilisés par le consultant pour s’exprimer. S’il est essentiel d’écouter le contenu du discours de la personne, la façon dont elle exprime ses idées, sa posture, son attitude générale, sa courtoisie (ou son manque de courtoisie) peuvent constituer des éléments qui montrent ce qui a du sens pour elle, quelles sont ses peurs, etc.

En tant que thérapeute, vous devez à la fois écouter, prêter attention à ces éléments et reformuler ce qui a été dit. Cette reformulation permet à la fois de vous assurer que vous avez compris votre consultant, mais cela permet aussi que ce dernier entende ce qu’il a dit et que le cas échéant il le corrige ou le précise. Vos interventions doivent toujours avoir comme objectifs d’aider votre consultant à avancer dans la clarification de ce qu’il vit.

En effet, la pensée est un processus avec un contenu qui chemine, une dynamique qui en elle-même fait déjà évoluer la personne. Une autre technique adaptée à cette écoute totale est de partager avec votre consultant ce que vous ressentez en l’entendant ; par exemple : « En vous écoutant, je ressens de la tristesse en vous ». Ensuite, libre à votre consultant de reconnaitre ou non cette émotion comme étant sienne :

  • dans le cas où il ne la reconnaîtrait pas, cette intervention vous permettra de l’inviter à explorer son émotion pour la nommer.
  • dans le cas où il la reconnaitrait, deux situations sont alors possibles ; soit cette émotion était connue de lui soit elle ne l’était pas et votre proposition lui permet d’en prendre conscience.

Enfin, des relances appropriées sont importantes pour favoriser l’expression de votre consultant, telle que :

  • répéter ses derniers mots, comme une invitation à en dire davantage,
  • l’interroger pour aller plus loin dans la réflexion (« Lorsque vous dites cela que ressentez vous ? » ; « Lorsque vous ressentez cela, à quelle autre situation pensez-vous ? »).

 

Quels en sont les bénéfices de l’utilisation de l’entretien centré sur la personne ?

Le premier bénéfice est la sécurisation de votre consultant. Votre consultant se sentira sécurisé car il est écouté, bien accueilli dans ce qu’il est, sans que chacun ramène la situation à lui comme cela peut être le cas dans son entourage (« Tu dis cela mais moi je crois que… »).  Au cours d’un entretien centrée sur la personne, il s’entendra plutôt dire : « J’ai entendu que vous disiez cela, est-ce bien cela ? ».

Le deuxième bénéfice est, qu’en étant ainsi accompagnée, la pensée chemine et l’analyse s’affine, laissant émerger l’expression de la pensée et des émotions. C’est la troisième voie, celle qui offre des perspectives.

Enfin, cette approche de la personne laisse place à tous les possibles y compris à l’expression de ce qui est parfois marqué par l’interdit, les conflits, le jugement. Ainsi libérée de tout jugement, la parole devient révélatrice et de plus en plus juste.

Une façon d’aborder les personnes qui peut être utile dans bien des domaines qui dépassent le cadre de l’accompagnement thérapeutique.

Conférence : Accompagner ses enfants en expatriation et dans un déménagement à l’étranger

Conférence : Accompagner ses enfants en expatriation et dans un déménagement à l’étranger

Expatriation : Accompagner des enfants de moins de 10 ans.

 

  • Vous êtes, actuellement, en train de préparer votre déménagement dans un nouveau pays.
  • Vous vous posez des questions sur quoi dire à votre enfant, quand et comment.
  • Vous vous interrogez sur le choix de système scolaire/
  • Vous vous inquiétez de son arrivée dans une école dont il ne connait ni les codes, nei la langue .
  • Vous aimeriez savoir comment l’accompagner dans les premiers mois.
  • Vos enfants ont l’air d’aller bien, mais vous avez peur de ce qui va se passer quand le déménagement sera effectif.
  • Vos enfants expriment leur peur du changement

Peut-être êtes-vous chamboulés de ce déménagement, que vous ne maitriserez pas entièrement et inquiets d’être dans l’incapacité de gérer vos émotions, et a fortiori celles de vos enfants.

Finalement, il y a quelques mots qui peuvent caractériser l’état de parents, en tous cas lorsque les choses sont difficiles : démunis, seuls, inquiets, perplexes, perdus, angoissés, stressés…

Vous vous reconnaissez dans ces mots et ces situations : cet enregistrement est fait pour vous.

Il a été créé pour vous accompagner dans votre rôle de parents, car les parents sont au cœur du dispositif éducatif. Rien ne sert de pontifier sur les « il faut et vous devez », si l’on n’accompagne pas les parents dans cette relation, lorsqu’elle commence à se complexifier, les changements n’opéreront pas.

Cela dépasse la question de la recette à appliquer, nos enfants ne sont pas des robots !

Et pour un ajustement réel, accompagner le parent dans sa relation à l’enfant est la bonne clé.

1- Le déménagement, ou comment préparer votre enfant à un changement de pays.

  • Que faut-il dire, quand et comment ?
  • Quels sont ses besoins ?
  • Des astuces pour mettre toutes les chance de votre côté.

 

2-La question scolaire

  • Quels critères retenir pour le choix du système scolaire.
  • Comment accompagner les premiers pas dans un système de langue différente.

 

3-L’enménagement, ou comment accompagner cotre enfant dans ce nouveau pays.

  • Le comprendre au quotidien
  • Accueillir les changements émotionnels que chacun vit.
La relation à la rémunération du thérapeute : comment déterminer vos tarifs ?

La relation à la rémunération du thérapeute : comment déterminer vos tarifs ?

Préambule

J’ai eu récemment un échange très intéressant avec une personne qui suit une thérapie (avec un praticien que je ne connais pas).
Nous avons parlé de l’action de payer en thérapie.
Celle-ci a commencé avec 2 propos affirmés :
« Je ne comprends pas pourquoi on dit que payer fait partie de la thérapie »
« Ma thérapeute vient de m’indiquer qu’elle allait augmenter ses tarifs et je suis très en colère ».
« Payer fait partie de la thérapie » est une position analytique. Ma position est différente : J’estime surtout que le règlement d’une séance de thérapie indique la reconnaissance de la compétence du thérapeute, elle induit aussi une position de client attendant un service en retour de son paiement, ce qui responsabilise autant le thérapeute que le consultant.
Enfin sur les changements de tarifs, j’ai souvent rencontré des thérapeutes pour qui ce sujet était complexe. Cette question parle autant de votre rapport à l’argent, à la rémunération, à la relation d’aide et au rendre service. Mais les réactions de leurs patients ne les aidaient pas à changer leur posture.
  • Si vous sentez une dissentions entre votre niveau de vie, votre activité professionnelle, votre difficulté à annoncer à des patients votre nouveau tarif
  • Si vous aussi vous avez eu à faire avec des clients/patients qui remettaient en cause votre légitimité à être payé, ne vous payaient pas, trainaient dans leur règlement vous obligeant à réclamer celui-ci plusieurs fois.
  • Si vous avez des difficultés à vivre de votre activité de psychologue, psychopraticien, psychothérapeute, cet article et l’intervention vidéo sont est fait pour vous

 

1-Le thérapeute est un chef d’entreprise

En « bon » chef d’entreprise, il faut vous poser pour élaborer vos prix en fonction de votre offre, de votre contexte professionnel actuel et de vos patients/clients cibles. Quels sont les tarifs pratiqués ailleurs? comment les justifier? Il faut passer par là pour vous positionner et être aligné avec votre pratique tarifaire.

Lorsqu’on se décide à travailler à son compte en tant que thérapeute, la question des tarifs des séances que l’on conduit, se pose rapidement. Or, le thérapeute nourrit souvent une relation passionnée avec son activité qui l’éloigne de toute notion de rémunération. Toutefois, lorsqu’on décide de transformer sa passion en activité professionnelle, il convient dadopter une nouvelle posture centrée sur la relation travail / rémunération. Le prix que l’on choisit, comme le prix que l’on est prêt à mettre se définissent par un grand nombre de critères objectifs et subjectifs. Un professionnel qui ne peut pas vivre de son activité ne pourra pas exercer son métier sereinement, et le premier à en pâtir sera son patient, ou client.

Souvent, en tant que thérapeute, nous avons le réflexe de présenter notre activité mais pas de dire que l’on est chef d’entreprise. Alors que c’est bel et bien le cas ! Un statut qui implique plusieurs fonctions annexes à celles de notre cœur de métier, comme :

  • la gestion,
  • l’administratif
  • la communication,
  • la comptabilité
  • l’entretien du cabinet
  • les prises de rendez-vous
  • le financement des périodes de congés
  • etc…

Prendre en compte toutes ces dimensions liées à votre statut de chef d’entreprise pourra vous permettre d’ancrer l’aspect professionnel de votre activité, qui implique une rémunération et donc d’avoir défini vos tarifs en amont.

2- Définir le niveau de rémunération souhaité

Pour définir la rémunération que l’on souhaite obtenir, on peut faire le parallèle avec la situation d’une personne qui postule à un poste salarié. « Quelles sont vos prétentions salariales ? » peut-être une question que le recruteur va poser au cours de l’entretien. Tout comme un candidat à un poste salarié, le thérapeute indépendant doit également se poser cette question.

« Quel niveau de rémunération est-ce que je souhaite atteindre de par l’exercice de mon activité ? » La réponse doit exister dans le business plan afin de s’y référer et de faire le point sur son activité dans le futur.

Pour y répondre, le thérapeute va être contraint de revenir à la réalité et d’être pratico-pratique ; par exemple, en déterminant le nombre de séances d’accompagnement maximum qu’il peut réaliser en une semaine. Ce nombre multiplié par le tarif déterminé pour chaque séance lui permettra d’avoir une idée sur le chiffre d’affaires maximum qu’il pourra être amené à réaliser.

Prenons un exemple concret : si je souhaite réaliser un chiffre d’affaires brut de 30 000€ soit 2500 € par mois, combien d’heures de travail et de séances cela représente-t-il au regard des tarifs que je pratique (recettes) et des charges qui m’incombent (dépenses)  ? En répondant à cette question, vous allez pouvoir structurer votre offre et à déterminer vos tarifs.

Par exemple, si vous vous apercevez que pour atteindre votre objectif de chiffres d’affaires, vous allez devoir travailler un nombre trop important d’heures, vous pourrez réajuster votre offre :

  • soit en augmentant vos tarifs,

  • soit en créant un produit générateur de chiffre d’affaire, sans que votre temps en soit trop impacté.

 

3-Planifier son temps de travail

Il est également important de mettre ce chiffre d’affaires en regard de l’organisation de vie que l’on souhaite et des contraintes que l’on a : « Est-ce que ma priorité est d’avoir un niveau de rémunération élevée ? Est-ce que je préfère consacrer moins de temps à mon activité professionnelle et gagner moins ? » Tous ces paramètres et critères sont à définir dans votre business plan avant de réaliser le rétroplanning des actions à mettre en place pour atteindre vos objectifs.

Afin d’établir le rétroplanning des actions à mettre en place pour développer votre activité, il est essentiel de définir :

  • de combien d’heures de travail vous disposez par jour/par semaine/par mois,

  • sur ce nombre, combien d’heures vont être rémunérées (hors temps dédiés à la formation, à la communication, au développement/suivi commercial, etc.).

Par exemple, il est important de faire attention à construire votre planning en incluant pas uniquement des temps de consultations, au détriment de temps dédiés à la communication et au développement commercial de votre activité. Le risque étant que lorsque ces temps de consultations vont diminuer, votre rémunération également. Des creux d’activité risquent ainsi d’apparaître.

En effet, trop d’entrepreneurs passent trop de temps à travailler pour une rémunération qui est, au final, insuffisante. Cela peut être le cas l’année du lancement de votre activité. Toutefois, cela ne doit pas perdurer dans le temps.

4- Prendre en considération le marché dans lequel votre activité se positionne : réalité ou piège ?

Afin de définir vos prix, il est essentiel d’étudier le marché dans lequel s’inscrit votre activité et d’analyser les pratiques de vos concurrents. Par exemple, il serait irréaliste de vous positionner sur une gamme de prix très supérieure à la moyenne des tarifs pratiqués par vos concurrents sur le même secteur, sans apporter de la valeur ajoutée à l’offre déjà existante sur ce marché.

A contrario, il ne faut pas non plus être bridé par les tarifs pratiqués par vos concurrents. En effet, même si l’activité globale est similaire, l’offre que vous allez proposer sera VOTRE offre, donc forcément différente de celle proposée par vos concurrents.

Il est également important de vous mettre à la place de vos futurs clients/consultants en vous posant cette question : « Si j’avais tel besoin et qu’on me proposait d’y répondre, serais je prêt à mettre tel prix ? ». En effet, la question de la valeur de la réponse/de l’accompagnement que l’on propose est à garder à l’esprit. Si les personnes ont conscience de cette valeur, que ce que vous proposez va répondre à leur besoin, alors elles seront pleinement convaincues de ce que vous pouvez leur apporter et n’hésiteront pas à y mettre le prix.

Remboursement des séances de psychologie ? La Sécurité sociale propose depuis peu de temps des remboursements de séances de psychologie. Pour ne bénéficier il faut passer par un médecin généraliste qui vous donne une ordonnance pour 10 séances, qui peut être renouvelée une fois. Vous devez alors vous adresser à un psychologue conventionné. Ceux-ci sont très rares. En effet le conventionnement induit qu’ils travaillent avec des séances de 30 minutes, ce qui est insuffisant pour créer une relation thérapeutique de qualité, avec un tarif qu’ils ne peuvent dépasser, mais qui est trop faible pour qu’ils puissent vivre correctement de leur activité. Ces process ont été établis dans une logique économique qui ne garantissent pas la sérénité nécessaire pour suivre une thérapie.

5- Réfléchir à sa propre relation à l’argent

Il s’agit d’une question centrale à laquelle on peut répondre en remettant au centre du sujet l’équation suivante : activité professionnelle = rémunération. des thérapeutes considèrent parfois qu’ils « prennent » l’argent à leurs patients, au lieu de considérer que ceux-ci peuvent avoir un statut de clients : ils vous payent pour un service que vous leur rendez

Cette question de l’argent permet aussi de s’interroger sur sa propre façon de consommer et d’acheter :

  • « Ai-je tendance à négocier ?
  • Est-ce que j’apprécie le fait de bénéficier d’un bonus ?
  • Suis-je sensible aux promotions ? »

En répondant à ces questions, vous pourrez faire des choix en cohérence avec vos propres valeurs liées à l’argent.

 

6-Attention à ne pas réfléchir en fonction de ses peurs et créer des pièges

Certains freins peuvent jouer sur votre façon de vous positionner commercialement et donc de déterminer vos tarifs.

Il peut s’agir de peurs diverses telles que :

  • la peur de demander un prix trop élevé,

  • la peur que les gens n’achètent pas parce que c’est trop cher,

  • la peur de gagner de l’argent,

  • la peur de réussir,

  • le reflet d’une absence de confiance en soi.

En fonction des peurs ressenties par chacun, des pièges peuvent alors se mettre en place, tels que :

  • de raisonner en fonction de ses peurs,

  • de penser en fonction de son propre pouvoir d’achat,

  • de penser en fonction de ceux qui négocient : ces personnes ne vont pas forcément être de bons clients. Cette négociation fait partie d’eux et non pas de vous. Vous n’êtes pas obligés d’entrer dans ce système qui leur est propre

 

7-Rationalisez votre réflexion : Prenez en compte votre réalité économique pour déterminer vos tarifs

Outre les appréciations et ressentis propres à chacun sur son rapport à l’argent, il est important de garder à l’esprit qu’un prix fixe et déterminé est aussi synonyme d’expertise et de professionnalisme. Il constitue le reflet de la valeur de votre travail.

Outre ce principe général, il vous faut vous appuyer sur des données et faits tangibles pour définir vos tarifs, à savoir :

  • repérez votre prix de revient à partir des frais engagés (investissements dans la formation, la communication, frais de délégation d’activité, etc.) Il s’agit de tous les frais que votre chiffre d’affaires doit couvrir, en charges, en impôts, etc.),

  • définissez une fourchette haute et basse des revenus que vous souhaiteriez obtenir de par votre activité,

  • ensuite, vous pourrez diviser la somme de ces coûts en nombre de ventes potentielles (à combien de personnes est-ce que je dois vendre mes services à tel tarif pour atteindre mon objectif ?).

A court terme, vous pourrez peut-être vous permettre de financer les investissements nécessaires à la pratique de votre activité, sans vous octroyer de rémunération. Mais cette situation ne doit pas perdurer dans le temps : à long terme, vous ne pourrez pas demander à vos clients un paiement inférieur à que ce que votre activité ne vous coûte.

Gardez à l’esprit que vos clients vont acheter un résultat.

Ils ont aussi un rapport à l’argent différent du vôtre.

Enfin, restez vigilant par rapport à la négociation : ce jeu peut être sans fin et créer un déséquilibre.

 

8-Etre un bon gestionnaire

Osez revoir vos tarifs régulièrement. Vos tarifs de lancement ne seront pas forcément les mêmes à N+1 ou N+2 de votre activité. Lorsque vous aurez gagné en assurance et aurez conquis une clientèle plus qualifiée.

Osez déléguer certaines tâches pour lesquelles vous ne serez pas dans votre valeur ajoutée maximum. Cela peut porter aussi bien sur des missions de communication (sur les réseaux sociaux par exemple) que sur l’entretien de vos locaux par exemple.

Osez considérer que tout travail mérite salaire.

 

9-Ecouter le Replay de l’intervention d’Aude sur le sujet

Cette intervention a été enregistrée dans le cadre des formations business proposées par Aude lorsqu’elle animait le réseau Soignants Dans Le Monde.

  • Prendre en compte votre réalité économique pour éviter certains écueils,
  • Identifier le niveau de rémunération que vous attendez.
  • Nommer les points de vigilance
  • Appliquer des tarifs justes par rapport à l’offre que vous proposez.

 

 

Pour avancer sur le sujet à titre personnel : Prendre rendez-vous pour une supervision avec Aude

Pour aller plus loin :

📌 Lisez les articles liés à l’activité libérale

📌 Renseignez vous ce que peut vous apporter une supervision

 

Pin It on Pinterest