Accompagner les personnes atteintes de Troubles Obsessionnels Compulsifs et de Phobies

Accompagner les personnes atteintes de Troubles Obsessionnels Compulsifs et de Phobies

L’article que je vous propose est issu de l’accompagnement de deux enfants Antoine et Claire* atteints respectivement de Troubles Obsessionnels Compulsifs et de phobies. J’ai expérimenté dans ces deux situations combien la parole, la volonté et l’investissement personnel ont le pouvoir de nous sortir de situations qui par d’autres aspects nous dépassent.

Antoine avait 8 ans quand j’ai commencé à le recevoir. Sa maman est une amie qui évoquait à l’époque fréquemment, une situation inquiétante pour elle avec cet enfant dont les difficultés envahissantes la dépassaient. Jeune thérapeute à l’époque j’écoutais sans intervenir pour respecter le fait que c’était une amie. Jusqu’au jour où elle me dit « la psy d’Antoine ne voit pas le problème, depuis 3 mois rien ne se passe, elle me dit qu’il va bien». J’ai alors spontanément proposé de recevoir Antoine, considérant inadmissible qu’une professionnelle ne sachant pas aider un enfant préfère nier la difficulté de l’enfant.

Accompagner un enfant perdu dans ses TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs), c’est à dire ses angoisses, est un travail de longue haleine. Dans la situation que j’évoque il faut aussi rendre hommage à l’investissement de ce jeune garçon qui a supporté ce laborieux travail qui s’est étendu sur 5 ans, avec des interruptions et des rythmes variables.

Ce qu’il faut comprendre, au sens de prendre en compte dans ces situations : Le TOC est un mécanisme de défense devant une situation anxiogène imaginaire mais qui s’impose à l’esprit. C’est une tentative de se prémunir d’un danger que l’on croit réel. Il est inutile de poser des pensées comme quoi « ce soir je ne me relaverai pas les mains ». Il faut comprendre et agir sur la source intrinsèque de stress. Ce n’est pas tant l’extérieur qu’il faut modifier mais le foisonnement de déductions faites à partir d’une croyance imaginaire.

Il y a donc une dissociation à mettre en œuvre entre pensée et action. Il faut comprendre que la pensée entraîne le passage à l’acte pour le patient : « Si je passe à côté de ces bandes dessinées, je risque d’être aspiré par les livres ». C’est une pensée excessive, semi-délirante. Délirante car un livre n’aspire pas une personne mais « semi » délirante car la peur d’être aspiré est bien réelle. « Pour éviter d’être aspiré par les livres, je vais les ranger avec précaution, et surtout je vais éviter de passer devant la bibliothèque qui les contient ». La pensée entraîne donc l’action, mais une action inadaptée au vu de la réalité. Il est totalement inutile d’essayer convaincre par la raison l’enfant qu’il peut passer devant les livres sans danger.

L’approche thérapeutique dans ce cas, est de passer par un travail psycho-corporel. Après une introduction en relaxation, je demande au patient où se situe en lui cette peur d’être aspiré par les livres par exemple. Ensemble nous allons explorer cette peur, ce qui la sous-tend, ce qui est nécessaire pour s’en débarrasser… Puis mettre par exemple symboliquement cette peur dans une boîte posée à côté de soi. En agissant de cette façon le patient perçoit un répit, une façon de s’en sortir, une façon aussi de composer avec cette peur en passant par un chemin différent du TOC. Mettre dans une boite, déposer à côté de soi la peur, sont des techniques beaucoup plus constructives que la répétition de gestes d’évitement.

L’étape suivant dans l’accompagnement de ces troubles est l’acquisition de techniques pour bloquer la pensée délétère. Il est nécessaire pour cela que la personne ait conscience que sa pensée angoissante ne se base pas sur des faits réels. Ce qui est impossible lorsqu’elle est prise dans le processus d’angoisse, l’est lorsqu’elle est en période d’accalmie. J’ai donc beaucoup entraîné Antoine à faire la part des choses entre la réalité et le moment où son imagination lui jouait des tours. J’ai utilisé pour cela des schémas, des objets transférentiels, des figurines… Toute sorte de supports dont l’objectif est de créer une matérialisation éphémère du cycle de la pensée, à laquelle il peut se référer lorsque les angoisses ressurgissent. La représentation du cycle de la pensée crée une matérialisation plus facile à combattre car moins abstraite.

Nous avons aussi beaucoup travaillé en Relaxation Profonde Active : Apprendre à se détendre, à observer les réactions de son corps, avec les lieux de sécurité et d’insécurité, apprendre à déployer les sources de sécurité. Cette cartographie corporelle permet aussi de rendre les pensées négatives plus palpables et favorise le ré-ancrage dans la réalité.

L’accompagnement de la personne nécessite aussi une intégration des proches. Il n’est pas facile de répondre à la question du « pourquoi est-il sujet à ces troubles », en revanche il est possible de travailler sur le « comment réagir ou répondre ».

La première fois que j’ai vu Antoine, au moment de lui dire bonjour, je lui ai tendu la main droite. Et sa maman m’a tout de suite dit « non Antoine ne donne pas la main droite, il donne la gauche ». En fait en voulant éviter un malaise à son fils, cette maman bienveillante et attentive, prenait le risque de renforcer ses peurs : Dans l’esprit de l’enfant « si maman dit cela c’est qu’il y a vraiment une raison d’avoir peur qu’il m’arrive quelque chose si je donne la main droite ». La position maternelle est compréhensive, mais contenu de l’intensité des angoisses de son fils, il était préférable de dire « Antoine ne souhaite pas donner sa main droite, même s’il n’y a aucune raison d’avoir cette crainte ». Il y a dans cette formulation une prise en compte de la peur réelle de l’enfant, mais aussi un message sur l’absence de danger réel. Cette différenciation entre réalité de la peur, et non-réalité du danger est primordiale dans le processus de guérison, et aussi dans la construction de l’alliance thérapeutique : Il est important de ne pas prendre à la légère la réalité de la peur, quand bien même sa cause est infondée.

Intégrer les proches, c’est aussi les accompagner pour qu’ils prennent du recul, et que leur relation à celui qui souffre ne soit pas exclusivement basée sur ses troubles, afin d’accompagner sans pour autant accentuer.

La personne dans sa lutte contre ses TOC, doit avant tout lutter contre les peurs qui en sont à l’origine. Il est important qu’elle prenne conscience que même s’il lui arrivait quelque chose, elle possède des moyens de réagir, l’interroger sur ce qu’il pourrait faire s’il y avait effectivement un danger, lui permet de réaliser qu’il a des ressources. Ce « comment je peux réagir si » renforce la conscience de son état de sujet pouvant agir. Reconnecter à qui l’on est, ce que l’on sait faire, c’est-à-dire à notre réalité de sujet pensant mais surtout agissant, permet de remettre les choses à leur place. Dans l’accompagnement de personnes atteintes de ces troubles, il est nécessaire de les aider à se connecter à leur réalité, à leur puissance agissante pour leur bien-être et leur sérénité.

Enfin, le dernier volet de la prise en charge de ces personnes est une re-création progressive d’une nouvelle façon d’être à la vie. La nature ayant horreur du vide, si l’on retire les TOC, sans rien proposer à la place, ceux-ci risquent de revenir. Il y a inconsciemment une addiction à la peur qui a pu se mettre en place. « Si je n’ai plus peur, de quoi se construit ma vie ? comment est-ce que je vais être accueilli dans le monde si je ne me présente plus dans ma fragilité, qu’ai-je d’autre en moi que cette fragilité pour que l’on s’occupe de moi ? ». La déconstruction de la peur, et l’abandon des TOC passe alors par une revalorisation identitaire à travers les relations amicales, hobbies, qualités, centre de créativité de la personne.

A l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai plus eu de rendez-vous avec Antoine depuis six mois. Il a pu créer de nouveaux liens amicaux, et ses résultats scolaires sont remontés. Il continue aussi à dessiner avec talent. Il continue aussi d’utiliser les techniques de relaxation et d’ancrage que je lui ai apprises.

Dans l’accompagnement de l’enfant sujet à une phobie envahissante, les processus mis en jeu étaient identiques : angoisse très forte, et hors de raison, liée à des propriétés inquiétantes, attribuées à des animaux, avec un processus d’emballement de la pensée qui est relayé par le corps et des réactions émotionnelles très fortes.

La structure de l’accompagnement est le même : recherche de sens, désamorçage de l’emballement de la pensée, apprentissage d’outils de gestion du stress, adaptation de la réponse de l’environnement familial, et réapprentissage de l’ancrage corporel comme meilleur outil de lutte contre l’emballement de la pensée.

L’accompagnement a été mené sur trois mois, preuve si c’était nécessaire de le préciser qu’une situation n’est jamais totalement bloquée, même si elle est mystérieuse.Preuve aussi que les changements peuvent survenir très rapidement.

J’aimerai passer ces deux messages :

Il y a, à tout âge, des moyens de se débarrasser de Troubles Obsessionnels Compulsifs et de comportement phobiques aussi envahissants soient-ils.

Il ne faut pas non plus hésiter à faire appel à des thérapeutes différents si après un certain investissement, une situation n’évolue pas.

*Les prénoms ont été modifiés.
**Illustration par Antoine

Utiliser l’hypnose éricksonnienne pour retrouver bien-être et authenticité

L’hypnose éricksonnienne est une pratique médicale complémentaire et pas seulement une spécialité en médecine alternative. Elle occupe une place importante dans l’exercice de professionnel libéraux, mais également en milieu hospitalier. C’est une thérapie brève, douce, efficace pour un retour à la santé, au bien-être, à soi. Véronic Martignac, hypnothérapeute à Antibes partage avec nous sa pratique de l’hypnose.

 

L’hypnose éricksonnienne c’est quoi ?

L’hypnose éricksonienne n’est ni une phase d’éveil ni une phase de sommeil. Il s’agit d’un état de conscience modifié proche du rêve éveillé ou de la méditation. En effet, il faut savoir que l’inconscient représente 92% de notre fonctionnement. On ne s’en rend pas compte mais notre cœur bat de façon inconsciente, tout comme nous digérons ou nous respirons de façon inconsciente également. Parfois, nous répétons sans nous en rendre compte des schémas qui n’ont aucun intérêt dans notre vie.

Après une phase de détente pour désactiver le mental, l’induction et ses métaphores vont guider l’inconscient afin qu’il trouve des solutions à nos problèmes. C’est une porte ouverte vers l’imaginaire et le début d’un voyage au cœur de soi. Ce voyage vous nous permettre de reconstruire le pont qui nous relie à nos ressources personnelles, sans chimie et très vite. L’hypnose éricksonnienne va ainsi permettre aux personnes qui la pratiquent de retrouver leur bien-être et leur authenticité.

 

Pourquoi faire appel à un hypnothérapeute ?

L’hypnose éricksonnienne est une approche douce qui a pour objectif de dénouer des situations de vie qui semblent bloquées. Véronic Martignac préconise de ne pas attendre d’avoir essayé diverses approches thérapeutiques avant de vous tourner vers l’hypnose éricksonnienne. Cette méthode douce, bienfaisante et dont les résultats sont efficaces et rapides sert à aider des personnes qui se sentent malheureuses dans leurs vies, qui ressentent un mal-être ou bien encore qui sont emprisonnées par divers problèmes qui les font souffrir tels que :

  • un manque d’élan dans leur vie,
  • la procrastination,
  • la peur,
  • les phobies,
  • les addictions

Véronic Matignac de par son expérience d’experte en hypnose éricksonnienne, évoque les diverses situations dans lesquelles elle accompagne les personnes qui viennent la consulter. Ces personnes peuvent souffrir :

  • de troubles alimentaires,
  • de dépression,
  • d’addiction au tabac,
  • d’angoisse
  • de troubles d’ordre sexuels,
  • etc.

L’hypnose éricksonnienne permet à ces personnes de réaliser comme une « mise à jour » d’elles-mêmes, de nettoyer leur inconscient qui a pu être marqué depuis l’enfance par des enseignements et des croyances qu’elles considèrent comme leurs vérités essentielles.

Ainsi, l’hypnose éricksonnienne va venir les désencombrer de tout ce qui ne fait pas partie de leur identité réelle, de tout ce qui peut briser leur élan de vivre leur vie personnelle comme professionnelle d’une façon qui leur correspond et avec succès.

 

Contacter Veronic Martignac

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L’art thérapie : l’expression artistique comme une approche psychothérapeutique.

 

 

Expatriation : la place importante accordée aux réseaux sociaux

Expatriation : la place importante accordée aux réseaux sociaux

Réseaux sociaux et expatriation

Lorsque nous avons quitté la France, j’ai encouragé mes enfants à se créer un compte Facebook afin de rester en relation plus facilement avec leurs amis. J’ai fait la même chose, et temps que j’y étais, j’ai aussi créé un profil professionnel sur ce réseau social. Echange de quelques photos, de quelques articles, partages de livres… C’était il y a un siècle, en 2012 !

Réseaux sociaux et expatriation

En 2017, le réseau social Facebook continue de foisonner, et la nature des posts change. Ces dernières semaines, j’ai vu apparaître dans un des groupes, un post sur les machines à laver aux Etats-Unis versus machines à laver françaises. J’ai lu le post et suis passée à autre chose. Seulement voilà : ce post à généré tellement de commentaires, dont certains tellement virulents que les modérateurs ont dû intervenir. Puis, le post qu’ils ont écrit pour indiquer pourquoi ils ont bloqué le post a, à son tour, généré tellement de commentaires qu’ils ont dû les bloquer. Le thème a entraîné le départ de certains membres du groupe, puis un autre post a relancé ce qu’il convient d’appeler une polémique. Sur une question de machine à laver ??????????? Je n’ai pas lu tous les commentaires, juste quelques commentaires de commentaires, et je reconnais en avoir été bouche bée. Tout ça pour une question de machine à laver ???

Faudrait-il que chacun arrête de laver son linge sale en dehors de la famille ? Je sais : la blague semble facile, mais quand même :

  • quel est le sens profond de cela ?
  • pourquoi s’étriper entre compatriotes sur un tel sujet ?
  • faut-il en déduire que certains ont beaucoup de temps à y consacrer ?

Je pense que c’est plus compliqué que cela ; je crois que c’est une anecdote assez signifiante d’un certain nombre de difficultés liée à l’expatriation.

Je suis convaincue de la bienveillance qui circule généralement dans les groupes sur les réseaux sociaux. Je trouve d’ailleurs le concept tellement riche que j’ai ouvert un groupe spécifique pour favoriser l’échange d’information.  Facebook fonctionne bien avec l’expatriation :  j’ai d’ailleurs pu observer une démultiplication des groupes locaux, avec des modérateurs qui veillent à la qualité des échanges.

L’engouement sur les réseaux sociaux  : reflet de la difficulté de se faire une place de choix, accentuée en expatriation

L’engouement des expatriés sur les réseaux sociaux peut être :

  • le reflet de la difficulté d’avoir une intimité satisfaisante,
  • un lieu où l’on puisse parler de ses petits tracas de la vie sans incidence, juste pour échanger brièvement avec l’un ou l’autre.

La toile est devenue le déversoir de la pensée brute. Un lieu où le lieu de la pensée intime et le lieu de la pensée publique ne sont pas différenciés. Et c’est bien le problème. Certains écrivent comme ils pensent, ce qu’ils ne feraient pas dans un courrier, ils tapent sur leurs claviers les mots tels qu’ils leur viennent, une pensée qui se veut sans fard et qui finalement manque de pudeur.

L’écrit en ligne s’invite dans des tournures impunies, une évidence, un moment T, sorti de tout contexte, et finalement de toute communication.

Dans le cas cité, le sujet de la machine à laver est révélateur du combat intime, de vivre le mieux possible dans un environnement étranger. Ce tracas ménager qui fait que l’on ne se sent pas comme chez soi, ces choses que l’on ne dirait pas à nos hôtes dans ce pays qui n’est pas le nôtre.

Il y a deux voix :

  • l’une angélique qui nous serine de supporter, de ne pas râler, d’accepter,
  • et une autre plus connectée à notre effort d’adaptation, qui vient dire le ras-le bol sur des choses bénignes.

Il est peut-être plus acceptable de se plaindre de son linge resté sale, que de la rigidité administrative à laquelle on est confronté ; ces journées Kafkaïennes où l’on doit s’adapter encore et encore à des us et coutumes complexes car étrangers à nos références.

Et puis, il est aussi très humain de reprocher à l’autre ses errances, ou ses questionnements, avec des raccourcis rapides qui font d’une personne qui s’interroge sur un produit de grande consommation, « un imbécile », ou de tel autre qui partage une mésaventure, « un type jamais content ». On passe du petit événement à l’étiquette absolue et disproportionnée. L’esprit s’emballe, fait des associations absurdes et transforme en montagne un micro événement. Je le souligne dans les réseaux sociaux, il en va ainsi dans la vie en général. D’un point de vue psychique, voir les questionnements de l’autre peut:

  • soit nous fragiliser,
  • soit nous gonfler d’importance,

ce qui finalement est la même chose. En effet cela nous parle toujours de fragilité et d’angoisse.

Il est probable que si l’un des commentateurs du post auquel je fais référence lis ces lignes, il aura certainement son mot à dire, soit pour ajouter son point de vue, soit parce qu’il se sentira attaqué par mes propos, ou non reconnu, ou non considéré, ou juste l’esprit à polémiquer. La pensée de l’autre, son point de vue, interroge le droit à exister de nos propres points de vue, et réveille alors des réflexes de défenses archaïques.

Pourquoi la polémique enfle ? Chacun souhaite participer, le sujet secondaire devient « Le Sujet ». C’est intéressant de voir que, plus un post est commenté, plus il le sera. Est-ce à dire que le besoin intime de chacun d’être reconnu et écouté, trahit un besoin d’existence aux yeux des autres à défaut d’exister pour soi-même ?

J’ai publié un jour une annonce un peu inhabituelle. C’est incroyable l’ampleur que cela a pris  j’ai été accusée de tous les maux, et j’allais dire par tous les mots. C’est un cocktail d’a priori, de projections, une incapacité à prendre en compte la réalité de l’autre. Certains écrivaient tout un scenario sur ce que devait être ce projet un peu particulier selon eux, en quoi il marcherait ou ne marcherait pas, tous ces beaux discours émanant de leur pensée seule, dans une subjectivité totale et sans base réelle.

C’est intéressant aussi de voir comment nos représentations nous font créer des soi-disant réalités, ce qui soit dit en passant ne se voit pas seulement dans les réseaux sociaux…

C’est étonnant de voir comment la perte de la réalité s’inscrit dans l’écriture d’un post ou d’un commentaire. « Miroir Oh mon miroir, dis moi que je raisonne bien ». Tant pis si le raisonnement est dénué de tout ancrage réel, tant pis si cet éloignement de la réalité nous rend gratuitement agressif pour l’autre.

On a beaucoup dénoncé la recherche narcissique dans les fameux « like ». Elle est réelle, et, ma foi, pourquoi ne pas être sensible au succès d’une intervention ? Tout est une question de dosage, de systématisme. Le problème apparaît quand l’important n’est pas dans la recherche de la réalité mais dans l’effet produit, cela devient complètement délétère dans les relations entre les gens, comme cela devient délétère dans la vie publique.

La place des réseaux sociaux en expatriation est forte

Les réseaux sociaux constituent :

  • un moyen exponentiel de recueillir les informations dont on a besoin,
  • un canal de rencontres avec de nouvelles personnes,
  • une possibilité de garder un lien avec ses amis.

La bienveillance qui y circule en priorité, nous permet aussi de nous rassurer sur la capacité humaine d’entraide quand l’actualité mondiale insiste encore et encore sur les conflits et les violences.

Mais c’est aussi, pour certains, un moyen de rejouer indéfiniment leur sentiment d’existence, ce qui de fait parle de fragilité, et entraîne vite l’agressivité. Alors si un jour vous avez-vous-même été victime d’un emballement intempestif, dites-vous que celui qui vous agresse n’affirme ainsi que sa propre faiblesse, et ne vous laissez pas impressionner.

Un peu comme dans la vraie vie, en fait !

 

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Etre parents : quels enjeux et quelles ressources pour améliorer les relations avec vos enfants et les aider à se déployer en adultes responsables ?

Etre parents : quels enjeux et quelles ressources pour améliorer les relations avec vos enfants et les aider à se déployer en adultes responsables ?

Pour comprendre les mécanismes qui amènent à améliorer les relations parents/enfants, voici l’histoire de Gabriel…

Comme tous les soirs, Gabriel, 10 ans, demande à sa mère s’il peut regarder son émission préférée à la télévision. Sa mère lui demande s’il a fait ses devoirs. La réponse de l’enfant est : « Non ». « Alors non, tu ne regarderas pas la télévision tant que tes devoirs ne seront pas faits. », lui répond sa maman. Gabriel hurle et tape du pied.

Gabriel a maintenant 14 ans. Il veut regarder une vidéo sur sa tablette. Mais il n’a pas fait ce que son père lui avait demandé alors son père refuse sa demande. Gabriel quitte la pièce, énervé, et claque la porte de sa chambre.

Gabriel a grandi. Il a 25 ans, il travaille et souhaite changer de poste dans l’entreprise qui l’emploie. Son supérieur hiérarchique refuse. Gabriel se résigne et renonce à insister.

Aujourd’hui, Gabriel a 45 ans. Il est papa d’une petite fille. Cette dernière lui demande si elle peut regarder la télévision. Gabriel lui demande si elle a fait ses devoirs. La réponse est non. Gabriel lui propose de discuter afin de trouver un compromis.

A travers le parcours de vie de Gabriel, on peut constater l’évolution de son comportement entre l’enfant qu’il était et l’adulte/le parent qu’il est devenu. Tout au long de ces années, Gabriel a changé, il a évolué. Mais comment cette évolution se met-elle en place ? Comment, en tant que parents, pouvez-vous aider vos enfants à changer, à évoluer eux-aussi et à améliorer les relations parents/enfants ?

 

Trouver un équilibre entre la confiance en soi et l’autorité parentale pour améliorer les relations parents/enfants

On peut partir du principe que, si l’on souhaite changer les effets d’une situation, il faut d’abord en changer les causes [CQFD].

Cette possibilité est dans les mains de l’adulte. A lui de proposer de nouveaux modes de relation.

Mais pour enclencher ce changement l’adulte doit le vouloir, le pouvoir, le comprendre, l’accepter ; tout cela demande de la capacité d’adaptation. Il peut alors être confronté à une dichotomie. En effet, pour pouvoir accepter de changer, il faut trouver un équilibre entre le fait :

  • d’avoir confiance en soi, car aucun individu n’accepterait de changer quelque chose de sa vie s’il avait une défaillance identitaire tellement forte qu’il aurait peur de se perdre en acceptant un compromis,
  • de ne pas trop avoir confiance en soi ; en effet, personne n’accepterait de s’abaisser à adapter son attitude à celle d’autrui, en considérant que cet autrui « inférieur » en sait moins que nous.

Pour pouvoir s’adapter il faut aussi abandonner le fantasme de pouvoir agir pour l’autre. Si un enfant exprime toujours la même demande et que vous lui imposez toujours la même réponse, il n’y a pas beaucoup d’évolution possible !

Trop d’autorité peut brider son énergie vitale, son élan, ce qui lui permet d’être créateur de sa propre vie, ou encore entraîner une baisse de confiance en soi (illustrée dans l’exemple de Gabriel, à l’âge adulte, qui se résigne à un changement professionnel pourtant désiré).

Toutefois, un manque de fermeté peut créer un espace de liberté où tout devient possible, certes, mais comporte aussi le risque d’être anxiogène.

Alors que faire ?

Pour améliorer les relations parents/enfants, sachez que l’enfant a fondamentalement besoin de la confiance de ses parents dans leurs propres choix : cela lui permet de les percevoir comme sécurisants. En tant que parents, chaque fois que vous perdez patience, vous engendrez, à votre corps défendant, de l’insécurité, avec comme effet délétère, un comportement encore plus capricieux et provocateur de votre enfant. Celui-ci est en recherche de sécurité et le meilleur moyen de tester la sécurité est de tester la fermeté bienveillante des parents.

Cela peut paraitre complexe et contradictoire, pourtant c’est assez logique : en testant les limites que vous lui posez, l’enfant (ou l’adolescent) teste votre assurance et votre confiance dans ces limites. Il expérimente donc votre solidité, cette fameuse solidité sur laquelle il pourra s’appuyer en cas de difficulté majeure. L’effet sera d’autant plus bénéfique si la fermeté est exprimée dans le calme.

 

Mettre de côté ses propres peurs et exigences de parents pour dialoguer avec son enfant

Pour améliorer les relations parents/enfants, il incombe aux parents de mêler à leurs exigences une capacité à entendre les besoins de l’enfant, et à être créateurs de réponses différentes de celles habituellement données (en sortant de schémas trop simplistes et répétitifs).

Il en est de même pour tous les aspects de la vie. Chacune de vos attitudes est enregistrée inconsciemment dans le « disque dur » qui constitue la base de réactions à ce que la vie vous renverra. Si vous avez l’habitude de perdre patience devant les contrariétés de la vie, votre enfant emmagasinera que l’énervement est une réponse adéquate à la frustration.

Par exemple, si vous lui dites que ses résultats sont insuffisants il en déduira que lui-même est insuffisant.

En réalité ces insuffisances que vous voyez chez lui sont le reflet de vos peurs, mais l’enfant ou l’adolescent n’est pas capable de le comprendre. Ainsi, plutôt que de lui faire remarquer ses faiblesses ou des défaillances, entrez en dialogue avec lui. Vos paroles ont beaucoup plus d’impact sur lui qu’il ne vous le montre, et sa sensibilité à votre regard sur lui est juste immense (quoiqu’il en dise).  Changez vos réponses pour sortir du jugement, pour arriver au « pourquoi » et au « comment », c’est-à-dire à la création d’une nouvelle voie. Abandonnez la colère, au profit de la recherche de sens :

  • demandez-lui de quoi il aurait besoin pour améliorer ses résultats scolaires si vous les trouvez insuffisants,
  • montrez-lui ce qu’est une conciliation si vous souhaitez que votre enfant apprenne la conciliation,
  • apprenez-lui à prendre des responsabilités à la hauteur de son âge si vous voulez qu’il devienne un adulte responsable,
  • acceptez qu’il exerce son esprit critique à l’égard de ce que vous lui demandez de faire, si vous voulez qu’il le développe de manière générale,
  • laissez-lui l’espace pour être créatif si vous voulez qu’il le soit.

Attention toutefois à ne pas tomber dans l’excès d’exigences envers votre enfant. Interrogez-vous également si vous ne voulez pas un peu trop de choses et si vous n’êtes pas en train de trop projeter vos envies sur votre enfant. Comme je l’ai écrit dans d’autres articles de ce blog, je connais bien la pression que notre système scolaire et étudiant français crée sur chacun ; pression qui peut également accentuer les difficultés à trouver un équilibre entre le respect du rythme de l’enfant et la réalité sociale.

 

Pour vous donner un exemple concret : au lieu de dire « Arrête de crier ! », demandez-lui calmement pourquoi il crie ou bien demandez-lui de dire la même chose en utilisant un ton de voix inférieur jusqu’à arriver à une intonation de voix qui permette le dialogue.

Sachez aussi reconnaitre ce qui tient de la situation présente ou ce qui est le reflet d’événements passés (« Je crois que tu es très énervé car tu es déçu par le score du matche de foot »).  Donnez alors du sens à ces émotions.  Il s’agit là du méta langage : parler sur la situation au lieu de répondre au premier degré. Vous donnerez à votre enfant l’occasion d’une prise de conscience et ouvrirez un dialogue salvateur.

Enfin, si vous vous sentez à bout, que vous allez perdre patience, quittez la pièce le temps de prendre du recul.

 

Les éléments de tension parents/enfants-ados

Le stress du parent

Votre stress est généralement le reflet de vos inquiétudes sur l’avenir, de votre ou de vos propres frustrations (de ne pas avoir été plus loin dans vos études, de ne pas avoir été aidé davantage par vos parents, d’être moins ouvert au monde, de ne pas avoir bénéficié d’une éducation musicale ou sportive, et que de fait votre enfant ne soit pas comme vous auriez aimé, ou comme vous avez été, etc.)

Pour améliorer les relations parents/enfants, soyez le plus créatif possible dans vos réponses à ses demandes, en admettant que votre enfant est un être différent de vous qui agira différemment. Une évidence que l’on oublie souvent.

 

La culpabilité parentale

Il y a un autre frein qui intervient dans les relations entre parents et enfants : la culpabilité. « Le pauvre on lui a imposé un petit frère ! [ou un déménagement, un saut de classe, une éducation mixte, un rythme imposé par nos vies professionnelles] ».  A ceci près que ces situations font partie de la vie !  Finalement, on peut aussi voir les choses sous un autre angle et se dire que cet enfant a eu la chance d’avoir une grande famille, du mouvement, une ouverture d’esprit. Le problème de cette culpabilité est qu’elle empêche le parent de jouer son rôle d’éclaireur.

Du point de vue de l’enfant, et qui plus est de l’adolescent, cette culpabilité va devenir un excellent prétexte à faire n’importe quoi. Si l’on va plus loin dans l’analyse, l’enfant peut en conclure qu’il est objectif de dire qu’il est le plus malheureux de tous et le plus brimé. Malheureusement, ce comportement ne permet ni la conciliation ni la maturité.

 

La léthargie de l’adolescent

Il y a un autre point qui est souvent source de difficultés parents-enfants, il s’agit de la léthargie de le plus souvent de l’adolescent. La cause de l’agacement est connue : votre enfant ne s’intéresse à rien et ne veut rien faire de ce que vous lui proposez. La réponse à y apporter est subtile, car cette léthargie fait partie du développement de l’adolescent. C’est une phase de latence, où le corps se transforme, mais aussi un moment de recréation personnelle : ce moment où l’on abandonne, voire on s’oppose, au modèle parental, pour créer son propre modèle d’adulte. Je vous conseille alors de choisir vos combats. Trop de tentatives d’autorité risquent alors de dégénérer en conflits systématiques et de couper la communication. Par exemple, forcer l’engagement de votre ado dans une activité afin de ne pas laisser cette léthargie présente 24h sur 24h durant l’année scolaire ou le forcer à participer à un camp de jeunes pendant les vacances. Ces deux options permettent à votre adolescent d’expérimenter quelque chose voire de se découvrir une passion. Pour le reste, faites confiance à ce que vous transmettez à travers vos propres engagements et votre mode de vie. Votre enfant va grandir, en voulant aller plus vite que lui, vous risquez de bloquer son autonomisation, ce qui est à l’encontre du résultat que vous espérez à long terme !

 

L’hyper-connexion aux écrans

Vous le savez, redire tous les jours « Fais autre chose que regarder ton téléphone », entraîne des crispations voire des conflits. Dites-vous que plus vous insisterez en exigeant que l’enfant modifie son comportement, plus vous risquez de bloquer la situation. La situation deviendra en effet un enjeu de prise d’indépendance, à travers l’occasion pour l’enfant de s’opposer à vous. Le problème de ces conflits répétitifs est qu’ils créent un climat de saturation, et lorsqu’il y a une raison plus sérieuse de s’opposer au comportement d’un enfant, les adultes ont perdu prise.

Je n’ai pas de solution miracle à vous proposer pour empêcher cette hyper-connexion aux écrans. Toutefois, je vous recommande, si vous le pouvez, de dicter des règles à vos enfants dès leur jeune âge. Plus ils auront compris tôt quelles sont les règles à respecter, plus il sera facile de les appliquer à l’avenir.

Même s’ils ne sont pas en bas âge, vous pouvez toute de même établir d’un commun d’accord des règles de fonctionnement en parlant de ce que vous ressentez :  « Je suis stressé de voir ton regard sur ton téléphone en permanence, j’ai l’impression que rien d’autre ne t’intéresse.» ou encore « Quelle autre activité que celle de regarder ton téléphone pourrait t’intéresser tout autant ? » ou bien « Je peux comprendre que ce soit une pause pour toi après les cours, mais peut-on convenir que tu n’y reste que 30 minutes maximum ? »

 

En conclusion, pour améliorer les relations parents/enfants, retenez que prendre soin d’un enfant ne signifie pas tout accepter de lui. Essayez alors de dépasser le premier niveau de communication pour donner du sens à ce qui se joue pour lui.  Ainsi, plutôt que de s’adresser à lui en disant :

  • « Tu dois faire ceci »,
  • « Il faut… »,
  • « Je veux que tu… »

 

préférez des formulations telles que :

  • « De quoi aurais-tu besoin pour réussir cela ? »,
  • « De quoi as-tu envie ? »,
  • « Peux-tu me dire ce que tu ressens ? »,
  • « Comment peut-on faire pour… ?».

 

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Quelques notions clés au sujet du sommeil de l’enfant

Quelques notions clés au sujet du sommeil de l’enfant

Le sommeil de l’enfant est primordial pour lui et pour ses parents.
Pour lui car il continue à se développer, il apprend un rythme et de l’autonomie.
Pour ses parents car c’est une nécessité vitale !

Il est nécessaire d’apprendre très tôt à l’enfant à dormir seul et dans son lit, cette acquisition sera d’autant plus aisée qu’elle aura eu lieu dès le début de la vie du petit. Une fois que l’on s’est assuré que l’enfant n’avait pas de besoin particulier on peut le laisser. Il y a des pleurs d’endormissement qui peuvent durer un petit moment. Et des astuces pour aider l’enfant.
En revanche si le sommeil ne se met pas en place, cela vaut le coup de consulter pour aider son enfant avant de rentrer dans le cercle infernal de parents épuisés qui n’ont plus les moyens de réagir.
Plusieurs techniques peuvent être sollicitées une fois les causes médicales écartées : psychologie, ostéopathie, sophrologie, huiles essentielles…

Le sommeil de l’enfant est un lâcher- prise, une parenthèse pout lui qui est aux aguets parfois anxieux pour des raisons qui nous échappent à nous adultes. Et parfois en lien avec l’anxiété de la maman. D’où l’idée de la consultation bébé /maman ou bébé/parent.

Le problème s’il n’est pas résolu peut durer très longtemps. J’ai reçu en consultation un petit garçon de 5 ans qui venait voir sa mère toutes les nuits. En fait il semblerait qu’il venait voir si sa maman allait bien, dans un contexte familial particulier. Lui signifier que sa maman prenait soin d’elle par elle-même, et que ce n’était pas son rôle, a mis fin aux réveils nocturnes.
J’ai aussi vu des enfants beaucoup plus grands avoir besoin certains soirs de la présence d’un parent pour s’endormir. Si l’on souhaite changer la situation il faut modifier les rituels du coucher.

Enfin pour les tous petits comme pourrai les plus grands, la fermeté de l’adulte qui dit à son enfant qu’il ne veut pas se lever la nuit peut aussi faire la différence.

Dernière astuce, en avançant l’heure du coucher d’un quart d’heure ou d’une demi-heure on peut aussi considérablement faciliter les choses. Un enfant trop fatigué peut avoir encore plus de mal à s’endormir !
Bon sommeil à tous 😏.

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