Aude de Villeroché est intervenue au cours d’une table ronde sur la thématique du lâcher-prise. Elle vous partage ici ses interventions autour d’un jeu de questions/réponses afin d’aider les parents à gérer leur charge mentale et à lâcher prise.
Cette table ronde était organisée dans le cadre du Sommet « Feel Good », initié par Céline Zemanczyk , spécialiste de la parentalité. Estelle Julien, experte en communication stratégique. Graziella Jofes, ludothécaire fondatrice et gérante de la ludothèque Récréajeux.
Comment faire pour lâcher prise sans que toute notre existence soit désorganisée ?
Pour lâcher-prise, il est essentiel :
de choisir ses priorités,
de relativiser l’importance des enjeux,
d’accompagner ses enfants dans l’action.
Par exemple, il est important de considérer qu’ils ont besoin d’espace quand ils ont passé une journée à l’école.
On peut aussi réfléchir aux raisons qui nous poussent à formuler telle ou telle demande : est-ce pour se prouver qu’on est un super parent ? Pour le prouver à ses propres parents ? Ou est-ce bien réellement pour le bien-être de chacun ?
Comment prioriser les sollicitations de chaque membre de la famille ?
Afin d’aider les parents à gérer leur charge mentale et à lâcher prise, il faut déjà commencer par vous demander comment prioriser les sollicitations de chacun quand elles semblent toutes importantes tout en sachant qu’il faudra se garder un instant de répit que nous n’avons jamais ?
Il est essentiel de savoir exprimer son besoin et d’apprendre à la personne qui nous sollicite à différer sa demande si le moment n’est pas opportun.
L’anticipation et l’organisation sont les maîtres mots.
Il est également important de s’interroger sur l’autonomie que chacun peut gagner dans cette organisation.
Comment gérer ses émotions et celle de son entourage ?
Comment gérer les émotions de chacun (enfants d’âges différents et des parents) quand on est au bord de l’implosion ?
On peut parfois avoir le sentiment de mener une bataille perpétuelle pour que les enfants aillent à l’école ou encore pour qu’ils fassent leurs devoirs (qui leurs semblent idiots, inintéressants). On s’oblige à ne jamais rien lâcher car on sait que c’est pour leur bien et dans leur intérêt. Mais en contrepartie, on sent que la cocotte va exploser d’un côté comme de l’autre. On se force à ne pas rire pour ne pas hurler quand les enfants essaient de nous tromper, avec des essais systématiques et des stratégies de plus en plus élaborées.
Dans ce genre de situation, il est recommandé de s’isoler afin de récupérer à la fois son énergie et son calme avant de perdre patience.
Il est préférable de prendre du temps pour réfléchir à ce qui nous déborde. Parfois, on peut se rendre compte que ça n’est pas l’action de l’enfant qui peut nous mettre hors de nous mais le fait d’avoir eu trop de sollicitations au travail par exemple.
Il ne faut pas hésiter à parler de ce que l’on ressent à ses enfants ou bien encore à leur faire faire un exercice de relaxation sous forme de jeu, on peut aussi les inviter à réfléchir à une bonne solution pour eux et pour nous. En faisant cela, on les initie à une réflexion sur leurs besoins et les nôtres et on les invite donc à réfléchir à leur comportement et à son impact sur les autres. Ce sont des démarches d’autonomie de pensée qui leur serviront à d’autres occasions.
Si le rire nerveux s’empare de nous, ça n’est pas très grave ! L’essentiel est de réexpliquer ses priorités et ses attentes, ce qui créé de la connivence et de la confiance.
Comment impliquer les enfants petits et grands dans le lâcher-prise ?
Le lâcher-prise auprès des enfants petits (8 ans) et des adolescents (14-17 ans) va être différent.
Le plus important est avant toute chose de prendre du recul et de mettre la situation en perspective. Le problème est-il si grave que cela finalement ? Il ne faut pas oublier que la vie est un long fleuve, et que les enfants se construisent et évoluent chaque jour, peu à peu.
Pour l’enfant encore petit, afin d’éviter un sentiment de trop-plein, il peut être opportun de faire des activités avec lui par exemple.
En ce qui concerne les adolescents, l’écoute est très importante : apprendre à écouter ce qui est important pour lui et trouver des compromis. Lorsqu’on se montre trop rigide, le résultat obtenu est l’inverse de celui attendu.
Pour aider les parents à gérer leur charge mentale et à lâcher prise, je dirais également, que, contrairement à ce que l’attitude des enfants laisse parfois à penser, il ne faut pas oublier que la pression que l’on se met à soi-même, l’enfant et l’adolescent se la mettent également. Les enfants quoi qu’ils en disent parfois, ont à cœur de nous faire plaisir pour s’assurer de notre affection. Les enfants et encore plus les adolescents, ont aussi besoin de tester l’amour inconditionnel de leurs parents, par des provocations qui sont finalement juste des tests et re-tests pour savoir s’ils peuvent bien continuer à compter sur eux.
Comment peut-on se faire écouter sans crier ?
Pour cela, il est important de s’exprimer en posant sa voix et de créer un contact visuel avec l’enfant à qui on s’adresse.
Ensuite, on pourra déterminer ensemble l’organisation la plus adaptée à la situation.
D’autres conseils pratiques peuvent être appliqués :
le prévenir en respectant le tempo de chacun,
répéter les choses plusieurs fois,
intégrer ses besoins dans nos horaires,
ne pas le considérer comme en opposition par principe,
lui parler tout doucement,
changer le rythme de ses demandes pour créer de l’attention,
créer du jeu.
Comment faire en sorte que les enfants rangent leur chambre ?
On leur a appris à ranger leur chambre et pourtant c’est toujours la même chose : on finit par le faire nous-mêmes car sinon c’est la catastrophe.
Il faut savoir que la notion de rangement peut être abstraite pour l’enfant. Pour la matérialiser et l’organisation, on peut par exemple découper le rangement en plusieurs tâches. Cela permettra à l’enfant de comprendre ce qu’il a précisément à faire et ainsi qu’il se sente moins submergé par l’ampleur de la tâche.
De plus, il faut également considérer que l’enfant ne se rend pas toujours compte du désordre dans lequel il est. Un enfant jeune réalise ce qui se situe dans son environnement immédiat et n’a pas de vue d’ensemble. C’est aux parents d’adapter leurs consignes au cerveau encore immature de leur tout petit. Même une consigne comme « mettre les jetons bleus avec les jetons bleus » demande une capacité d’identification et de tri qu’un tout petit ne maîtrise pas toujours. Réaliser cela vous permettra d’être à l’écoute du besoin d’apprentissage de l’enfant, et non dans l’agacement de ce qui n’est pas fait.
Enfin, il convient de redéfinir la notion de « catastrophe ». Ce désordre est-il quelque chose de grave au final ?
Comment gérer les mensonges des enfants ?
En premier lieu, il faut être sûr qu’il s’agit d’un mensonge et non d’une réécriture de l’histoire. Il est rare qu’un enfant mente délibérément avec l’intention de tromper l’adulte. Il réécrit l’histoire pour se préserver. L’enfant peut adopter ce comportement pour plusieurs raisons :
pour échapper à l’angoisse,
pour garder le contrôle,
pour maîtriser une situation qui lui échappe.
L’inconvénient de parler de mensonge, de dire « il ne faut pas mentir » est que l’on se situe dans le domaine de la morale, du « c’est bien » ou « c’est mal ». Cela ne permet pas d’élaboration satisfaisante qui fasse grandir vos enfants. Accompagner l’enfant est préférable : lui demander comment il a vécu telle ou telle situation, étant donné qu’il préfère maquiller la réalité pour ne pas s’y confronter, permet de renforcer sa capacité à faire face. L’adulte peut l’aider à trouver des solutions dont il pourra s’emparer. Enfin, il est important de lui demander ce qui se passe pour lui quand il maquille la réalité et de lui faire prendre conscience qu’il est faillible, mais que ce n’est pas grave en soi. Cela permet de dépasser le simple « il ne faut pas faire ça », une injonction qui n’entraîne pas toujours d’adhésion positive de la part de l’enfant et peut faire passer les parents à côté du problème.
En conclusion, pour aider les parents à gérer leur charge mentale et à lâcher prise, il faut retenir que lâcher prise revient donc à bien identifier nos essentiels éducatifs en tant que parents, les besoins derrière ces priorités et enfin dépasser les événements auxquels nous sommes confrontés pour en faire des moments d’exploration pour outiller nos enfants, futurs adultes, dans la gestion de leurs propres émotions, peurs ou compétences.
Vous sentez que malgré les bons conseils, la situation est toujours difficile à la maison ?
Avez-vous prononcé ou entendu ces mots : “c’est touchy en Juin”, “j’en peux plus”, “vivement les vacances”, “c’est dense”…Comment réguler votre tension, votre stress et atteindre la quête du lâcher prise ?
En prenant du recul et en disant non.
En arrêtant de vous en demander encore et encore à vous-même.
Utilisez les trois questions suivantes
Quel sera l’importance de cet événement dans 5 ans ?
Pour qui est-ce que vous faites ceci ou cela ? Pour vous ou pour montrer que vous êtes une “bonne” personne ?
Est-ce que vraiment, vous ne pouvez pas reporter cette action après l’été ?
Choisissez vos priorités
Voici une situation concrète dans laquelle vous pourriez être amené à partir en quête du lâcher prise.
Le mois de juin est souvent celui des enfants avec les fêtes de fin d’année en tout genre, les changements d’établissements, les orientations étudiantes…
Tout est là pour faire monter la pression.
Si en plus vous êtes expatriés c’est aussi le moment des départs, peut-être même de votre départ.
Alors soyez bienveillants envers vous.
Acceptez ces émotions, laissez-les s’exprimer, et reconnectez vous à vos besoins.
Vous êtes l’outil et le maître : choisissez de ne pas vous mettre trop de pression pour atteindre une perfection, qui en fait n’existe pas.
Vous gagnerez une sérénité beaucoup plus précieuse que les insatisfactions générées par l’autocritique.
Prenez le temps de respirer
La quête du lâcher prise est aussi synonyme de patience.
Dès que le rythme s’accélère trop et que vous vous perdez. Faites une pause de respiration.
Comptez jusqu’à cinq pour inspirer lentement, puis pour souffler profondément.
Recommencez une à trois fois, jusqu’à sentir votre tension intérieure se calmer.
Acceptez de ne pas tout contrôler
Vous êtes trop tendu, et vous avez besoin d’aide ?
Un sujet récurent en thérapie est celui de la confiance en soi. Dans cette vidéo je vous partage des postures à adopter qui vous permettront de reprendre confiance en vous et dans vos compétences, et d’aider vos enfants à pouvoir se faire confiance. En se connaissant mieux, en s’appuyant sur des réalisations précédentes et en posant des objectifs de manière réaliste.
Le rôle des parents est primordiale dans l’apprentissage de la confiance en soi, en tant que premiers référents pour les enfants, ceux sont eux qui par leur façon d’accompagner leurs enfants peuvent les aider à prendre confiance. Il ne suffit pas d’aimer son enfant, il faut aussi lui dire et lui faire dire qu’il a des qualités, qu’il a une pensée digne d’intérêt, qu’il peut établir des projets, faire des choix, s’organiser pour atteindre ses objectifs. Des objectifs qu’il a fixé lui même. Il a parfois besoin que vous l’aidiez à revoir ses objectifs à la baisse pour les rendre plus réalistes, et de ce fait plus satisfaisants.Revoir ses objectifs à la baisse passe parfois par interroger l’enfant, ou s’interroger soi-même sur ce qui nous motive à les mettre si haut. Vous pouvez alors vous poser les questions suivantes : « Qu’est-ce que je chercher à prouver ? A qui ? Pour quel bénéfice ? » On arrive comme cela parfois à la question suivante : « En quoi est ce que je crois que je serai mieux aimé en faisant telle ou telle chose ? » puis « aimé par qui ? »
Pour développer sa confiance il faut retrouver l’unité entre ses désirs et les actions que l’on pose, et ne pas faire juste en fonction des autres.
Cela est vrai pour les enfants, c’est aussi vrai pour les adultes.
Les difficultés que vous pouvez parfois rencontrer dans votre vie personnelle et/ou professionnelle peuvent vous amener à ressentir un mal-être, à avoir le sentiment que vous ne trouverez pas de solution ou de solution suffisamment satisfaisante pour vous sentir mieux. Votre réflexion va peut-être vous amener vers l’idée d’être accompagné pour aller mieux et résoudre vos problèmes. Vous allez alors faire le pas de rechercher un praticien qui pourra répondre à votre demande, vous apporter son expertise et son soutien au travers d’un accompagnement thérapeutique personnalisé. Mais l’entrée en thérapie peut parfois susciter des peurs et des blocages.
Le thérapeute : un allier pour comprendre vos peurs et vos blocages
Votre nouvelle position de « personne qui va consulter (ou consultant) » peut être génératrice d’inquiétudes, voire de peurs et/ou de blocages, ce qui est tout à fait normal ! Tout au long du parcours d’accompagnement thérapeutique dans lequel vous vous engagez, il est essentiel d’exprimer vos appréhensions au thérapeute qui va vous suivre à plus ou moins long terme. Au-delà du fait d’en être informé, il pourra sûrement les décrypter et vous apporter des explications éclairantes.
En tant que thérapeute, son rôle est aussi de :
vous aider à surmonter ces inquiétudes,
vous amener à les comprendre et à comprendre ce qu’elles vous font vivre.
En effet, votre thérapeute est là pour vous proposer un cadre d’expression sans jugement avec comme objectif d’alléger vos préoccupations et de vous aider à vous connecter à vos ressources pour atteindre vos objectifs de mieux-être.
Les craintes que vous pouvez ressentir au cours de votre parcours de thérapie ne doivent pas être négligées : il est essentiel que vous puissiez les exprimer car elles vont permettre de renforcer la relation thérapeutique avec le praticien qui vous accompagne. Avec le temps, les peurs finissent par s’atténuer. Mais pour y parvenir, il est important que vous soyez dans une relation de confiance et d’écoute mutuelle avec votre thérapeute.
Les peurs en thérapie
Les peurs que les personnes qui s’engagent dans un accompagnement thérapeutique peuvent ressentir sont :
la peur de perdre le contact avec leur vie (« Ne vais-je pas perdre la maîtrise de ce que je vis en mettant en place des aménagements pour résoudre mes difficultés ? »),
la peur de perdre le contrôle : l’accompagnement thérapeutique peut engendrer un sentiment d’être dépossédé de son rôle (d’une maman avec son enfant) par exemple,
la peur du changement (« Qui vais-je devenir après cet accompagnement thérapeutique ?»),
la peur de perdre le contact avec ce que l’on connaissait auparavant (« Qu’est-ce qui m’attend dans cet inconnu que représente le futur ? »),
la peur de perdre leur temps,
la peur de perdre leur loyauté familiale, lorsque le fait d’avoir des difficultés les protège de leur entourage et que leur résolution peut avoir des conséquences qu’on estime inquiétantes,
la peur de perdre un bénéfice secondaire qu’elles avaient en étant en difficulté et de perdre l’attention que peut y porter leur entourage (il faut s’assumer quand on va bien et que l’on ne génère plus de la pitié),
la peur de découvrir des choses d’elles qu’elles n’ont pas envie de voir (« Finalement, je suis moins fort/généreux/désintéressé/sûr de moi que ce que je pensais. »),
la peur d’être jugées,
la peur de se livrer en parlant d’elles à une personne qu’elles ne connaissent pas.
De quelles façons s’expriment les peurs en thérapie ?
Les peurs en thérapies peuvent s’exprimer à de plusieurs manières :
par l’annulation d’un rendez-vous avec son thérapeute à la dernière minute,
par le sabotage du temps de séance, en changeant de sujet ou en se mettant à parler sans s’interrompre lorsque le thérapeute aborde un sujet qui touche la personne ou la fait souffrir,
par la remise en cause de l’expertise ou des propositions du thérapeute,
par la critique de ses tarifs (« Vous êtes cher ! » ; « Comment peut-on s’arranger pour que je paye mes séances moins cher ? ». Cette forme de résistance peut être liée à l’égo (« Je n’ai pas envie de payer pour aller mieux. »), à la confiance en soi (« Je n’en vaut pas la peine de payer ce tarif là. ») et peut s’exprimer de manière directe en la verbalisant, ou de manière indirecte (en reportant sans cesse le paiement par exemple).
En tant que consultant, vous n’avez pas toujours conscience de ces comportements. C’est votre thérapeute, qui, par son expertise va pourvoir les identifier et les nommer. Vous pourrez en parler avec lui afin de débloquer la situation dans un climat de confiance établie.
Vous serez alors libre de :
rebondir sur ses propos,
exprimer votre accord ou votre désaccord sur son interprétation,
ou simplement prendre conscience de ce que vous ressentez et de ce que vous renvoyez.
La respiration et la Relaxation Profonde Active pour aider à lâcher-prise
Pour vous aider à dépasser vos peurs et vos blocages, votre thérapeute pourra éventuellement vous proposer un temps dédié à la respiration en début de séance. Cela vous permettra :
de vous détendre,
de lâcher-prise,
d’entrer dans votre séance en toute sérénité.
Cette phase de détente peut être complétée par un temps de Relaxation Profonde Active au cours duquel vous allez vous concentrer sur les ressentis dans votre corps.
Cette phase de relaxation permet de multiplier par 100 votre disponibilité à ce qui va se passer pendant votre séance.
Le travail sur les ressentis dans le corps peut aussi exprimer des blocages. En effet, le corps ne ment pas, il s’exprime. Peut-être avez-vous déjà remarqué que vous ressentez des tensions dans telle ou telle partie de votre corps à certains moments ? N’hésitez pas à en faire part à votre thérapeute ayant une approche psychocorporelle, il pourra vous aider à leur donner du sens.
Dans tous les cas, gardez à l’esprit qu’il est important de comprendre qu’il est normal d’avoir des craintes, votre thérapeute est là pour vous aider à les dépasser afin d’aller mieux. Vous vous rendrez compte que, peu à peu, vous vous libérez dans un climat de non jugement et de confiance. C’est ainsi que vous pourrez avancer sereinement et efficacement ensemble pour atteindre vos objectifs et vous sentir mieux dans votre vie.
Les individus en souffrance ont souvent beaucoup de difficultés à accepter de se faire accompagner et à faire le premier pas vers un thérapeute. Les personnes de l’entourage proche de l’individu en souffrance peuvent également se sentir à la fois désemparées et responsables de cette situation, ne sachant pas comment aider et conseiller la personne qui va mal de se faire accompagner par un thérapeute.
L’entourage peut apporter son aide qui peut prendre la forme d’un soutien de la personne au quotidien. Mais ce soutien peut aller plus loin, en l’amenant avec douceur à l’idée qu’il lui serait bénéfique de consulter un thérapeute qui pourra lui proposer un accompagnement adapté et personnalisé.
Mais alors, comme faire pour amener une personne en souffrance à prendre la décision de se faire accompagner par un thérapeute et lui démontrer tous les bienfaits qu’elle pourrait retirer d’un accompagnement thérapeutique ?
Le rejet de la thérapie comme solution au mieux-être
Souvent les personnes qui vont mal ont tendance à rejeter d’emblée toute aide extérieure et à penser :
que ce mal-être va passer,
qu’elles vont aller mieux seules,
qu’elles n’ont pas besoin de recourir à un accompagnement extérieur.
Ces personnes peuvent également rencontrer des difficultés à prendre soin d’elles-mêmes. Elles sous-estiment leur valeur et pensent qu’il n’est pas nécessaire d’investir du temps ou de l’argent pour leur mieux-être.
De ce fait, elles se disent qu’un thérapeute ne leur apportera rien de plus pour qu’elles aillent mieux et qu’il est donc inutile qu’elles se fassent accompagner.
L’entourage comme aide à la prise de décision de consulter un thérapeute
L’entourage de ces personnes peut également se dire qu’il n’est pas nécessaire de se mêler de leurs problèmes. Il estime que c’est à elles de décider de ce qui est bon pour elles et si elles ont envie de se faire aider en bénéficiant d’un accompagnement thérapeutique.
Or, l’impact de l’entourage dans la prise de décision n’est pas à négliger, bien au contraire !
L’entourage peut être un déclencheur dans la prise de décision de la personne en souffrance de se faire accompagner par un thérapeute, et ce :
en mettant l’accent sur les bénéfices que pourraient tirer la personne d’un accompagnement,
en énumérant tous les bienfaits qu’un soutien thérapeutique pourrait leur apporter.
Pour cela, des propos tels que :
« Cela pourrait te faire du bien.»,
« Tu te sentiras aidé et soutenu pour avancer dans ta vie.»,
« Tu sais, consultez un thérapeute n’est pas un luxe.»,
« Ne crois pas que c’est grave d’aller consulter un thérapeute.»
« Tu sais, un suivi thérapeutique ne dure pas forcément plusieurs mois ou plusieurs années.»
peuvent être des phrases à la fois rassurantes, qui vont faire cheminer la personne en souffrance dans sa prise de décision à se faire accompagner, voire même déclencher un déclic pour passer à l’action.
Elles véhiculent aussi l’idée que l’entourage estime que la personne qui ne va pas bien mérite d’être aidée et que cela ne va pas forcément prendre beaucoup de temps ou mobiliser beaucoup de moyens financiers.
Le principal est que la personne en souffrance comprenne que des enjeux essentiels se jouent pour elle et que ce qu’elle vit n’est que transitoire et que cela peut s’améliorer. Pour arriver à cette prise de conscience, il est important de pouvoir par exemple :
dialoguer régulièrement avec la personne concernée,
lui recommander le témoignage d’une personne qui a été dans la même situation qu’elle et qui s’en est sortie,
partager avec elle des ouvrages/des articles sur le sujet qui la concerne.
En conseillant à une personne qui souffre de se faire accompagner, vous mettrez l’accent sur sa valeur en tant qu’individu et sur le droit qu’elle possède de prendre soin de sa souffrance.