Etre parents : quels enjeux et quelles ressources pour améliorer les relations avec vos enfants et les aider à se déployer en adultes responsables ?

Etre parents : quels enjeux et quelles ressources pour améliorer les relations avec vos enfants et les aider à se déployer en adultes responsables ?

Pour comprendre les mécanismes qui amènent à améliorer les relations parents/enfants, voici l’histoire de Gabriel…

Comme tous les soirs, Gabriel, 10 ans, demande à sa mère s’il peut regarder son émission préférée à la télévision. Sa mère lui demande s’il a fait ses devoirs. La réponse de l’enfant est : « Non ». « Alors non, tu ne regarderas pas la télévision tant que tes devoirs ne seront pas faits. », lui répond sa maman. Gabriel hurle et tape du pied.

Gabriel a maintenant 14 ans. Il veut regarder une vidéo sur sa tablette. Mais il n’a pas fait ce que son père lui avait demandé alors son père refuse sa demande. Gabriel quitte la pièce, énervé, et claque la porte de sa chambre.

Gabriel a grandi. Il a 25 ans, il travaille et souhaite changer de poste dans l’entreprise qui l’emploie. Son supérieur hiérarchique refuse. Gabriel se résigne et renonce à insister.

Aujourd’hui, Gabriel a 45 ans. Il est papa d’une petite fille. Cette dernière lui demande si elle peut regarder la télévision. Gabriel lui demande si elle a fait ses devoirs. La réponse est non. Gabriel lui propose de discuter afin de trouver un compromis.

A travers le parcours de vie de Gabriel, on peut constater l’évolution de son comportement entre l’enfant qu’il était et l’adulte/le parent qu’il est devenu. Tout au long de ces années, Gabriel a changé, il a évolué. Mais comment cette évolution se met-elle en place ? Comment, en tant que parents, pouvez-vous aider vos enfants à changer, à évoluer eux-aussi et à améliorer les relations parents/enfants ?

 

Trouver un équilibre entre la confiance en soi et l’autorité parentale pour améliorer les relations parents/enfants

On peut partir du principe que, si l’on souhaite changer les effets d’une situation, il faut d’abord en changer les causes [CQFD].

Cette possibilité est dans les mains de l’adulte. A lui de proposer de nouveaux modes de relation.

Mais pour enclencher ce changement l’adulte doit le vouloir, le pouvoir, le comprendre, l’accepter ; tout cela demande de la capacité d’adaptation. Il peut alors être confronté à une dichotomie. En effet, pour pouvoir accepter de changer, il faut trouver un équilibre entre le fait :

  • d’avoir confiance en soi, car aucun individu n’accepterait de changer quelque chose de sa vie s’il avait une défaillance identitaire tellement forte qu’il aurait peur de se perdre en acceptant un compromis,
  • de ne pas trop avoir confiance en soi ; en effet, personne n’accepterait de s’abaisser à adapter son attitude à celle d’autrui, en considérant que cet autrui « inférieur » en sait moins que nous.

Pour pouvoir s’adapter il faut aussi abandonner le fantasme de pouvoir agir pour l’autre. Si un enfant exprime toujours la même demande et que vous lui imposez toujours la même réponse, il n’y a pas beaucoup d’évolution possible !

Trop d’autorité peut brider son énergie vitale, son élan, ce qui lui permet d’être créateur de sa propre vie, ou encore entraîner une baisse de confiance en soi (illustrée dans l’exemple de Gabriel, à l’âge adulte, qui se résigne à un changement professionnel pourtant désiré).

Toutefois, un manque de fermeté peut créer un espace de liberté où tout devient possible, certes, mais comporte aussi le risque d’être anxiogène.

Alors que faire ?

Pour améliorer les relations parents/enfants, sachez que l’enfant a fondamentalement besoin de la confiance de ses parents dans leurs propres choix : cela lui permet de les percevoir comme sécurisants. En tant que parents, chaque fois que vous perdez patience, vous engendrez, à votre corps défendant, de l’insécurité, avec comme effet délétère, un comportement encore plus capricieux et provocateur de votre enfant. Celui-ci est en recherche de sécurité et le meilleur moyen de tester la sécurité est de tester la fermeté bienveillante des parents.

Cela peut paraitre complexe et contradictoire, pourtant c’est assez logique : en testant les limites que vous lui posez, l’enfant (ou l’adolescent) teste votre assurance et votre confiance dans ces limites. Il expérimente donc votre solidité, cette fameuse solidité sur laquelle il pourra s’appuyer en cas de difficulté majeure. L’effet sera d’autant plus bénéfique si la fermeté est exprimée dans le calme.

 

Mettre de côté ses propres peurs et exigences de parents pour dialoguer avec son enfant

Pour améliorer les relations parents/enfants, il incombe aux parents de mêler à leurs exigences une capacité à entendre les besoins de l’enfant, et à être créateurs de réponses différentes de celles habituellement données (en sortant de schémas trop simplistes et répétitifs).

Il en est de même pour tous les aspects de la vie. Chacune de vos attitudes est enregistrée inconsciemment dans le « disque dur » qui constitue la base de réactions à ce que la vie vous renverra. Si vous avez l’habitude de perdre patience devant les contrariétés de la vie, votre enfant emmagasinera que l’énervement est une réponse adéquate à la frustration.

Par exemple, si vous lui dites que ses résultats sont insuffisants il en déduira que lui-même est insuffisant.

En réalité ces insuffisances que vous voyez chez lui sont le reflet de vos peurs, mais l’enfant ou l’adolescent n’est pas capable de le comprendre. Ainsi, plutôt que de lui faire remarquer ses faiblesses ou des défaillances, entrez en dialogue avec lui. Vos paroles ont beaucoup plus d’impact sur lui qu’il ne vous le montre, et sa sensibilité à votre regard sur lui est juste immense (quoiqu’il en dise).  Changez vos réponses pour sortir du jugement, pour arriver au « pourquoi » et au « comment », c’est-à-dire à la création d’une nouvelle voie. Abandonnez la colère, au profit de la recherche de sens :

  • demandez-lui de quoi il aurait besoin pour améliorer ses résultats scolaires si vous les trouvez insuffisants,
  • montrez-lui ce qu’est une conciliation si vous souhaitez que votre enfant apprenne la conciliation,
  • apprenez-lui à prendre des responsabilités à la hauteur de son âge si vous voulez qu’il devienne un adulte responsable,
  • acceptez qu’il exerce son esprit critique à l’égard de ce que vous lui demandez de faire, si vous voulez qu’il le développe de manière générale,
  • laissez-lui l’espace pour être créatif si vous voulez qu’il le soit.

Attention toutefois à ne pas tomber dans l’excès d’exigences envers votre enfant. Interrogez-vous également si vous ne voulez pas un peu trop de choses et si vous n’êtes pas en train de trop projeter vos envies sur votre enfant. Comme je l’ai écrit dans d’autres articles de ce blog, je connais bien la pression que notre système scolaire et étudiant français crée sur chacun ; pression qui peut également accentuer les difficultés à trouver un équilibre entre le respect du rythme de l’enfant et la réalité sociale.

 

Pour vous donner un exemple concret : au lieu de dire « Arrête de crier ! », demandez-lui calmement pourquoi il crie ou bien demandez-lui de dire la même chose en utilisant un ton de voix inférieur jusqu’à arriver à une intonation de voix qui permette le dialogue.

Sachez aussi reconnaitre ce qui tient de la situation présente ou ce qui est le reflet d’événements passés (« Je crois que tu es très énervé car tu es déçu par le score du matche de foot »).  Donnez alors du sens à ces émotions.  Il s’agit là du méta langage : parler sur la situation au lieu de répondre au premier degré. Vous donnerez à votre enfant l’occasion d’une prise de conscience et ouvrirez un dialogue salvateur.

Enfin, si vous vous sentez à bout, que vous allez perdre patience, quittez la pièce le temps de prendre du recul.

 

Les éléments de tension parents/enfants-ados

Le stress du parent

Votre stress est généralement le reflet de vos inquiétudes sur l’avenir, de votre ou de vos propres frustrations (de ne pas avoir été plus loin dans vos études, de ne pas avoir été aidé davantage par vos parents, d’être moins ouvert au monde, de ne pas avoir bénéficié d’une éducation musicale ou sportive, et que de fait votre enfant ne soit pas comme vous auriez aimé, ou comme vous avez été, etc.)

Pour améliorer les relations parents/enfants, soyez le plus créatif possible dans vos réponses à ses demandes, en admettant que votre enfant est un être différent de vous qui agira différemment. Une évidence que l’on oublie souvent.

 

La culpabilité parentale

Il y a un autre frein qui intervient dans les relations entre parents et enfants : la culpabilité. « Le pauvre on lui a imposé un petit frère ! [ou un déménagement, un saut de classe, une éducation mixte, un rythme imposé par nos vies professionnelles] ».  A ceci près que ces situations font partie de la vie !  Finalement, on peut aussi voir les choses sous un autre angle et se dire que cet enfant a eu la chance d’avoir une grande famille, du mouvement, une ouverture d’esprit. Le problème de cette culpabilité est qu’elle empêche le parent de jouer son rôle d’éclaireur.

Du point de vue de l’enfant, et qui plus est de l’adolescent, cette culpabilité va devenir un excellent prétexte à faire n’importe quoi. Si l’on va plus loin dans l’analyse, l’enfant peut en conclure qu’il est objectif de dire qu’il est le plus malheureux de tous et le plus brimé. Malheureusement, ce comportement ne permet ni la conciliation ni la maturité.

 

La léthargie de l’adolescent

Il y a un autre point qui est souvent source de difficultés parents-enfants, il s’agit de la léthargie de le plus souvent de l’adolescent. La cause de l’agacement est connue : votre enfant ne s’intéresse à rien et ne veut rien faire de ce que vous lui proposez. La réponse à y apporter est subtile, car cette léthargie fait partie du développement de l’adolescent. C’est une phase de latence, où le corps se transforme, mais aussi un moment de recréation personnelle : ce moment où l’on abandonne, voire on s’oppose, au modèle parental, pour créer son propre modèle d’adulte. Je vous conseille alors de choisir vos combats. Trop de tentatives d’autorité risquent alors de dégénérer en conflits systématiques et de couper la communication. Par exemple, forcer l’engagement de votre ado dans une activité afin de ne pas laisser cette léthargie présente 24h sur 24h durant l’année scolaire ou le forcer à participer à un camp de jeunes pendant les vacances. Ces deux options permettent à votre adolescent d’expérimenter quelque chose voire de se découvrir une passion. Pour le reste, faites confiance à ce que vous transmettez à travers vos propres engagements et votre mode de vie. Votre enfant va grandir, en voulant aller plus vite que lui, vous risquez de bloquer son autonomisation, ce qui est à l’encontre du résultat que vous espérez à long terme !

 

L’hyper-connexion aux écrans

Vous le savez, redire tous les jours « Fais autre chose que regarder ton téléphone », entraîne des crispations voire des conflits. Dites-vous que plus vous insisterez en exigeant que l’enfant modifie son comportement, plus vous risquez de bloquer la situation. La situation deviendra en effet un enjeu de prise d’indépendance, à travers l’occasion pour l’enfant de s’opposer à vous. Le problème de ces conflits répétitifs est qu’ils créent un climat de saturation, et lorsqu’il y a une raison plus sérieuse de s’opposer au comportement d’un enfant, les adultes ont perdu prise.

Je n’ai pas de solution miracle à vous proposer pour empêcher cette hyper-connexion aux écrans. Toutefois, je vous recommande, si vous le pouvez, de dicter des règles à vos enfants dès leur jeune âge. Plus ils auront compris tôt quelles sont les règles à respecter, plus il sera facile de les appliquer à l’avenir.

Même s’ils ne sont pas en bas âge, vous pouvez toute de même établir d’un commun d’accord des règles de fonctionnement en parlant de ce que vous ressentez :  « Je suis stressé de voir ton regard sur ton téléphone en permanence, j’ai l’impression que rien d’autre ne t’intéresse.» ou encore « Quelle autre activité que celle de regarder ton téléphone pourrait t’intéresser tout autant ? » ou bien « Je peux comprendre que ce soit une pause pour toi après les cours, mais peut-on convenir que tu n’y reste que 30 minutes maximum ? »

 

En conclusion, pour améliorer les relations parents/enfants, retenez que prendre soin d’un enfant ne signifie pas tout accepter de lui. Essayez alors de dépasser le premier niveau de communication pour donner du sens à ce qui se joue pour lui.  Ainsi, plutôt que de s’adresser à lui en disant :

  • « Tu dois faire ceci »,
  • « Il faut… »,
  • « Je veux que tu… »

 

préférez des formulations telles que :

  • « De quoi aurais-tu besoin pour réussir cela ? »,
  • « De quoi as-tu envie ? »,
  • « Peux-tu me dire ce que tu ressens ? »,
  • « Comment peut-on faire pour… ?».

 

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Parents : comment gérer votre charge mentale et lâcher prise avec vos enfants ?

 

 

Quelques notions clés au sujet du sommeil de l’enfant

Quelques notions clés au sujet du sommeil de l’enfant

Le sommeil de l’enfant est primordial pour lui et pour ses parents.
Pour lui car il continue à se développer, il apprend un rythme et de l’autonomie.
Pour ses parents car c’est une nécessité vitale !

Il est nécessaire d’apprendre très tôt à l’enfant à dormir seul et dans son lit, cette acquisition sera d’autant plus aisée qu’elle aura eu lieu dès le début de la vie du petit. Une fois que l’on s’est assuré que l’enfant n’avait pas de besoin particulier on peut le laisser. Il y a des pleurs d’endormissement qui peuvent durer un petit moment. Et des astuces pour aider l’enfant.
En revanche si le sommeil ne se met pas en place, cela vaut le coup de consulter pour aider son enfant avant de rentrer dans le cercle infernal de parents épuisés qui n’ont plus les moyens de réagir.
Plusieurs techniques peuvent être sollicitées une fois les causes médicales écartées : psychologie, ostéopathie, sophrologie, huiles essentielles…

Le sommeil de l’enfant est un lâcher- prise, une parenthèse pout lui qui est aux aguets parfois anxieux pour des raisons qui nous échappent à nous adultes. Et parfois en lien avec l’anxiété de la maman. D’où l’idée de la consultation bébé /maman ou bébé/parent.

Le problème s’il n’est pas résolu peut durer très longtemps. J’ai reçu en consultation un petit garçon de 5 ans qui venait voir sa mère toutes les nuits. En fait il semblerait qu’il venait voir si sa maman allait bien, dans un contexte familial particulier. Lui signifier que sa maman prenait soin d’elle par elle-même, et que ce n’était pas son rôle, a mis fin aux réveils nocturnes.
J’ai aussi vu des enfants beaucoup plus grands avoir besoin certains soirs de la présence d’un parent pour s’endormir. Si l’on souhaite changer la situation il faut modifier les rituels du coucher.

Enfin pour les tous petits comme pourrai les plus grands, la fermeté de l’adulte qui dit à son enfant qu’il ne veut pas se lever la nuit peut aussi faire la différence.

Dernière astuce, en avançant l’heure du coucher d’un quart d’heure ou d’une demi-heure on peut aussi considérablement faciliter les choses. Un enfant trop fatigué peut avoir encore plus de mal à s’endormir !
Bon sommeil à tous 😏.

Responsabiliser les enfants équitablement en prenant en considération leurs années de vie

Responsabiliser les enfants équitablement en prenant en considération leurs années de vie

Qu’entend-on exactement par responsabiliser ses enfants en prenant en compte leurs années de vie ? Commençons par une histoire !

Une maman discute avec une amie et lui donne des nouvelles de son enfant : « Eh bien tu sais que maintenant mon grand va à l’école ! » Un peu plus loin, cette amie rencontre quant à elle son cousin qui lui dit « Alors, comment vont tes petits ? »

Dans le premier cas, la maman parle de son « grand » qui a en réalité 4 ans. Dans le second cas, le cousin fait référence à des « petits » qui ont respectivement 14 et 12 ans. Cela vous fait sourire n’est-ce pas ?

La question se pose alors : à quel moment nos enfants cesseront-ils d’être « petits » ? Et quand nos aînés cesseront-ils d’être les « grands », habillés d’une si grande maturité ?

 

Le statut d’aîné : une position sur-responsabilisée dans la fratrie

Quand un enfant de 7 ans est l’aîné d’une fratrie de 4 enfants par exemple, il est courant que dès ses 2 ans et demi il soit sollicité pour aller chercher un biberon, ramasser un doudou, ou aider à la réalisation d’autres micro-tâches. Bien entendu, rien de grave à cela, bien au contraire !  Avoir un frère ou une sœur plus jeune aide souvent l’aîné à grandir.

Là où la situation se complique, c’est lorsqu’on demande à l’aîné d’agir « comme un grand » alors qu’il n’a que 3 ans. On lui demande d’avoir une maturité qu’il ne nous viendrait pas à l’idée d’exiger d’un enfant de 3 ans placé en dehors de ce contexte d’aîné. Il est courant de voir en consultation pédo-psychologique des enfants âgés de 9/10 ans qui pleurent beaucoup,  qui ont peur du noir, ou qui ont d’autres « petits » soucis d’enfants. Seulement leurs parents ne les considèrent pas comme tels les parents car l’enfant en question est l’aîné de la fratrie. Il n’y a aucune malveillance de la part des parents par rapport à ces situations, mais leur œil est juste modifié par la notion de « l’âge subjectif des enfants ».

Derrière ce terme d’âge subjectif, on entend le niveau de responsabilité qu’un parent attend d’un enfant, quand bien même il est encore objectivement jeune. Généralement, la prise de conscience se fait chez les parents quand leur dernier enfant a l’âge que l’aîné avait au moment de la naissance du second. Tout est question de comparatif. On peut alors entendre une mère s’exclamer et dire que « Quand mon premier enfant avait 5 ans, je lui demandais d’aller chercher son petit frère à la sortie de sa classe ! Il ne me viendrait plus aujourd’hui à l’idée de demander ce service à mon enfant de 5 ans ». Ou encore « Ma fille qui a 7 ans n’a jamais vidé le lave-vaisselle, pourtant au même âge il semblait normal que sa sœur aînée le fasse ». Cela ne se produit pas seulement dans les familles où les enfants ont des âges rapprochés, ni dans les familles nombreuses mais dans toutes les familles où l’enfant aîné va immanquablement faire figure de « grand », et ce, en dépit de son âge biologique.

 

Prendre conscience de cette attente trop importante qu’un parent peut avoir sur l’aîné ou les aînés en général, peut permettre de prévenir bien des frustrations, des larmes, des agacements, voire des colères de la part des enfants concernés. Cela permet d’accompagner au plus juste le développement de son enfant, sans lui prêter d’intentions malveillantes là où il n’en a pas. « Tu es grand, tu pourrais faire attention ! », voire « Tu fais exprès de ne pas mettre tes chaussures alors qu’on est en retard pour l’école ? » sont des interprétations de comportements attendus de la part de l’enfant, qui ne prennent pas en compte l’âge biologique de l’enfant/ses aptitudes selon son âge, mais uniquement son statut de « grand » par rapport aux autres enfants plus « petits » de la fratrie.  En effet, être « LE grand » ne veut pas dire « être grand ».

 

Ainsi, il convient aux parents de considérer que l’enfant qui est à l’école primaire est petit, qu’il peut donc agir « en petit », et être accompagné selon son âge et non par rapport à la différence d’âge qu’il a par rapport aux autres. Il est inutile pour les parents de s’agacer de ce qui semblerait normal qu’il fasse s’il avait un frère/une sœur plus âgé(e) que lui et de se rappeler que les enfants aussi grands qu’ils paraissent, sont petits.

 

L’aîné : la pression d’être le premier enfant du couple

Prenons un exemple : l’enfant aîné peut être amené à remplir des obligations et, flatté du rôle qui lui est implicitement donné, à avoir tendance à en prendre davantage à sa charge. Le parent, ravi d’être secondé, ne prend pas garde aux conséquences pour son enfant. Il ne réalise pas combien cet adolescent âgé de 16 ans, certes responsable et ayant accessoirement son permis de conduire (aux Etats-Unis c’est très répandu) n’a derrière lui que 16 années de vie :

  • 16 années qui ne lui donnent pas encore l’expertise qu’un adulte peut avoir,
  • 16 années qui ne lui permettent pas toujours d’avoir le recul suffisant dans des situations stressantes par exemple,
  • 16 années qui n’en sont pas 25, mais qui, au regard des plus jeunes de 5 ou 6 ans paraissent représenter beaucoup de temps.

D’autre part, l’aîné est le premier enfant qui a transformé un couple en parents. Il a ouvert la voie à un nouveau statut ; il a aussi à ce moment-là cristallisé toutes les espérances et tous les rêves de ses parents. « Je t’apprendrai le foot, la musique, la gaieté, tu seras brillant à l’école, tu représenteras notre nom, notre histoire… ».

La pression est généralement beaucoup moins forte pour les enfants qui suivent. Le parent en sait un peu plus sur son rôle de parent. Il a peut-être abandonné certains idéaux en se confrontant à la réalité de l’esprit et de la personnalité en développement de son premier enfant. Les aînés se mettent parfois de façon très inconsciente une sacrée exigence pour être à l’image de la projection que leur parent a d’eux.

 

Dans les cas de séparation précoce des parents, l’enfant se retrouve presque considéré comme l’égal de l’adulte dans une relation de dualité qui engendre nécessairement des décisions communes ; là ou face à un couple parental uni, l’enfant aurait gardé son statut d’enfant. Une connivence toute spéciale se met alors en place, au risque de gommer les 25 ou 30 ans qui séparent l’enfant de son parent.

Avoir déjà conscience de cela est le premier pas pour rétablir certains équilibres entre les uns et les autres.

 

Les bonnes pratiques pour rester objectifs selon l’âge des enfants

Voici quelques astuces qui pourront vous redonner de l’objectivité pour considérer l’âge de vos enfants :

  • rappelez-vous de l’âge auquel vous avez confié telle tâche à votre aîné, et faites la même chose pour les autres enfants.
  • bannissez de votre vocabulaire : « Tu es l’aîné, à toi de faire attention », « Un grand ne pleure pas », et pire encore « Tu n’as pas honte d’avoir peur, ta petite sœur, elle, n’a pas peur »
  • sortez du mauvais réflexe de culpabiliser votre enfant aîné si son frère/sa sœur plus jeune pleure et de l’en rendre responsable (les petits derniers sont très forts pour cela).*
  • responsabilisez chaque enfant à la hauteur de son âge.
  • demandez à chacun de participer aux services du foyer, même si c’est plus lent avec l’un qu’avec l’autre.
  • octroyez au plus grand de vos enfants un temps spécial plus long : aller ensemble à un spectacle, partager un moment de lecture, faire un jeu de société. Etre l’aîné doit présenter des avantages et pas seulement des inconvénients !
  • si vous avez un doute sur ce qu’il convient de demander à votre aîné, regardez comment cela se passe dans une autre fratrie avec un enfant du même âge qui se situe au milieu ou qui est le plus jeune. C’est en général un très bon moyen de prendre conscience des choses. Si vous avez un doute sur ce qu’il convient de demander à votre plus jeune enfant, faites la même chose !
  • regardez vos albums photos de « quand ils étaient petits », et vous verrez que votre aîné responsable de l’époque était en fait haut comme 3 pommes.
  • remplacez le « il a 15 ans » par « il a 15 années de vie derrière lui », vous réaliserez que ce n’est pas tant que ça.
  • lorsqu’il y a un groupe d’enfants (amis, cousins), parlez des « plus âgés» et des « plus jeunes » et non des « grands » et des « petits ».

L’important est d’être conscient de sa subjectivité, pour la modérer, et ajuster ses réactions face au comportement d’un enfant. Pour vous y aider, pensez à votre place dans votre fratrie et comment vous avez vécu la place qui était la vôtre et les conséquences que cela avait sur votre vie d’alors et sur votre vie actuelle.

 

Pour aller plus loin

Découvrez l’article « Comment améliorer vos relations parents/enfants pour qu’ils deviennent des adultes responsables ? »

Le saviez-vous ? Vos enfants vous écoutent, plus que vous ne le croyez !

Consultez l’article sur la quête du lâcher prise

Limiter l’usage des écrans dans la famille

Limiter l’usage des écrans dans la famille

L’usage des téléphones, de la télévision, des écrans de toute sorte est tellement présent chez les enfants et les adolescents que les parents sont souvent perplexes sur l’attitude à avoir, et la légitimité à poser des limites, devant ce qui est présenté par leurs enfants comme un outil de socialisation indispensable.
Et s’il y avait moins de cris à la maison ?

Et s’il y avait moins de cris à la maison ?

 

On aime ses enfants plus que tout et pourtant, d’une façon que l’on pourrait qualifier d’antinomique, c’est parfois contre eux que l’on crie le plus !

Pourquoi ?

Nos enfants sont notre proximité, notre amour, notre vie , nos joies. Nos enfants sont des promesses d’avenir. Mais nos enfants sont aussi nos challenges. et nos enfants nous rappellent toujours qu’ils ne sont pas nous . Ils nous invitent à nous mettre à leur portée à leur manière. Ils nous renvoient nos faiblesses, et nous font nous heurter à leur réalité et à leur rythme.

Il y aurait beaucoup à en dire sur tout ce que représentent nos enfants pour nous. Je vais me contenter aujourd’hui de vous partager quelques trucs et astuces pour éviter de crier chez soi.

  • Un truc simple et à la fois tellement évident : pour éviter de crier chez vous : Commencez par décider que vous ne crierez pas. Déjà intérieurement, vous adopterez une posture, et vous développerez d’autres stratégies pour être entendue.
  • L’un de ces stratégies avec votre enfant : assurez vous que votre enfant vous entende, en établissant un contact visuel avec lui,
    Soit en le regardant dans les yeux,
    Soit en l’interpellant « regarde moi, Untel (le prénom est le signe particulier que vous vous adressez bien à lui, à utiliser sans modération),
    Soit en vous mettant à sa hauteur et en face de lui.
    Une fois que vous avez son attention
    Vous lui dites sans crier même si c’est la 4 ème fois,
    « Maintenant va mettre tes bottes, tes tongs ou tes chaussures fourrées » selon la saison, et là où vous habitez »; « Va ranger tes affaires « Va te laver les mains » etc
  • Intégrez l’humour pour désamorcer les situations, avant qu’elles ne deviennent dramatique.
  • Utilisez un tiers, comme son doudou pour faire une demande « et si on demandait à ton doudou ce qu’il en pense »
  • Prévenez le qu’il va se passer tel ou tel chose dans 5 minutes. Notemment lorsqu’il va devoir interrompre son activité pour faire autre chose.
  • Établissez un contrat avec lui qui le rende responsable de ce qu’il y a à faire « Comment peut-on s’organiser pour que ce soir tu aies le temps de jouer, de faire ton travail et de prendre ton bain. »
  • Prévoyez le temps nécessaire pour faire les choses, et ne pas être en tension à cause d’un planning trop serré;
  • Ajustez vos exigences aux capacités réelles de votre enfant, mais aussi conjoncturelles :son  état de fatigue, sa déception pour telle ou telle raison, et à votre propre fatigue.
  • Soyez vigilante à la cause de votre agacement, « est-ce parce que le cartable a été oublié que vous êtes aussi énervée, ou parce que vous avez eu une dure journée ? »

Si vous sentez que la colère monte, allez respirer 5 minutes dans votre chambre, avant de poursuivre la discussion. Calmez vous, mais cherchez aussi un nouveau moyen de régler les choses;

Enfin, Félicitez votre enfant pour ce qui est bien !

Et Bravo à vous de votre pugnacité pour obtenir dans la paix .

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